Les troupes du maréchal Khalifa Haftar, qui ont essuyé plusieurs revers ces dernières semaines, ont annoncé lundi avoir repris aux forces du Gouvernement d’union nationale (GNA) la localité d’al-Assabia, située au sud-est de la capitale Tripoli.
« Des unités des forces armées ont réussi à reprendre le contrôle de la zone d’al-Assabia ce matin (lundi) après une série d’attaques aériennes », a indiqué sur Facebook Ahmad al-Mismari, porte-parole des troupes loyales au maréchal Haftar, l’homme fort de l’Est libyen. Des images et des vidéos ont circulé sur les réseaux sociaux et les chaînes de télévision locales montrant l’entrée des pro-Haftar dans la ville située à 120 km de Tripoli, où siège le GNA, gouvernement reconnu par l’ONU. Sans pour autant reconnaître explicitement la perte de cette ville, le porte-parole des forces pro-GNA a annoncé la multiplication des raids aériens aux abords d’al-Assabia. « L’armée de l’air a ciblé trois véhicules armés – un véhicule militaire blindé émirati de type Tiger, un véhicule surmonté d’une mitrailleuse, et un camion de munitions – aux abords d’al-Assabia », a déclaré dans un communiqué ce porte-parole, Mohamad Gnounou. Al-Assabia est une localité qui avait déjà été aux mains des troupes du maréchal Haftar, avant de passer entre celles du GNA.
Le maréchal Khalifa Haftar a lancé en avril 2019 une offensive visant à s’emparer de Tripoli, dans le nord-ouest du pays. Après un long statu quo, les troupes du GNA, fortes d’un soutien turc de plus en plus important, ont enregistré plusieurs succès ces dernières semaines, reprenant des villes côtières à l’ouest de la capitale avant de cerner la base aérienne d’al-Watiya, à 140 km au sud-ouest de Tripoli. La Libye est plongée dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Au cours de l’année écoulée, le conflit a été exacerbé par des ingérences étrangères croissantes, les Emirats arabes unis et la Russie soutenant le camp Haftar, et la Turquie celui du GNA. Il a fait des centaines de morts, dont de nombreux civils, et poussé à la fuite quelque 200.000 personnes.
AFP