Le Premier ministre suédois Stefan Löfven a présenté sa démission, lundi 28 juin, une semaine après avoir été renversé par un vote de défiance. C’est désormais au président du Parlement de trouver un nouveau chef de gouvernement.
Renversé par un vote de défiance inédit il y a une semaine, le dirigeant social-démocrate a échoué à trouver une majorité en sa faveur. Stefan Löfven a donc tranché et décidé de démissionner, écartant l’option d’élections anticipées. « À un an des élections habituelles, au regard de la situation extraordinaire dans laquelle se trouve le pays, avec une pandémie en cours et les défis particuliers que cela entraînerait, des élections anticipées ne sont pas ce qu’il y a de mieux pour la Suède », a déclaré Stefan Löfven lors d’une conférence de presse lundi. Le dirigeant social-démocrate avait jusqu’à ce lundi pour faire part de sa décision.
C’est au président de la Chambre de tenter de former une nouvelle majorité désormais.
L’avantage de cette décision, c’est qu’elle lui permet de continuer à diriger la Suède à la tête d’un gouvernement de transition, analyse notre correspondant à Stockholm, Frédéric Faux. Cela évite aussi de nouvelles élections à sa formation, le vieux parti social-démocrate, qui voit son capital électoral s’éroder à chaque scrutin.
L’inconvénient, c’est que dans l’immédiat, aucun problème n’est réglé. La composition du Parlement reste la même, avec huit partis, deux blocs de gauche et de droite quasi à égalité, séparés par 63 députés d’extrême droite. Si la droite, représentée par Ulf Kristensson, veut gouverner, elle ne pourra pas se passer de leur soutien. À moins que Stefan Löfven ne réussisse à ressouder son camp en passant des accords avec d’autres partis et ne revienne au pouvoir.
Loyers régulés
À l’origine de cette crise politique et de la chute du gouvernement de l’ancien syndicaliste métallo, un sujet politiquement sensible et symboliquement explosif en Suède : les loyers régulés dont bénéficient nombre de Suédois. Le Parti de gauche avait mené à terme son ultimatum de voter la défiance avec l’opposition de droite et d’extrême droite si l’exécutif ne renonçait pas à un projet de libéralisation des prix.
Les Suédois, qui ne vont donc pas revoter, n’ont pas leur mot à dire mais ils espèrent tous ne pas revivre le scénario des élections de septembre 2018. Après ce dernier scrutin, il avait fallu 134 jours de tractation pour former le gouvernement.
(avec AFP)