La prorogation du mandat des députés : Le PADES accuse l’opposition républicaine d’aider le pouvoir à cette manipulation

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La prorogation du mandat des députés à l’Assemblée nationale par Alpha Condé continue à alimenter le débat. Le Parti des Démocrates pour l’Espoir (PADES) dénonce ce décret et pense que cette prorogation est faite à dessein pour glisser le calendrier électoral en République de Guinée. C’est à l’occasion de l’assemblée générale hebdomadaire du parti, tenue le samedi, 19 janvier 2019, que l’annonce en a été faite, a constaté un reporter que Guineematin.com a dépêché sur place.

Le mandat des députés est arrivé à terme le 13 janvier 2019. Pour éviter un vide, le président de la République a prorogé le mandat des représentants du peuple à travers un décret sans pour autant indiquer une date pour la tenue des élections législatives. Les responsables du Parti des Démocrates pour l’Espoir (PADES), à l’image de leur président Dr Ousmane Kaba, continuent à dénoncer cette prorogation du mandat des députés.

Selon Mohamed Kaba, coordinateur administratif du PADES, « ce qui n’est pas dit, c’est que nous nous trouvons dans une situation de glissement de mandat au niveau de l’Assemblée nationale. Et ce glissement de mandat a une incidence tant sur la démocratie elle-même que sur le mandat du président de la République et, ça pose problème. C’est pourquoi le PADES, par la voix de son député, et après consultation de la coordination, a décidé purement et simplement de ne pas participer à cette assemblée prorogée par décret. Le président de la République et la CENI devraient prendre les dispositions pour organiser de nouvelles élections. Mieux, le décret du président de la République devrait préciser au moins la prochaine date de tenue des élections. Ce qui n’existe pas… Nous sommes dans un vide et dans une confusion totale. Mais, c’est fait à dessein, parce qu’on n’a pas envie de quitter le pouvoir ».

Par ailleurs, Mohamed Kaba accuse l’opposition républicaine de prêter le flanc à cette manipulation. « Cette opposition républicaine a toujours dénoncé, critiqué les agissements du pouvoir, lorsqu’il y a eu violation. Mais cette opposition, pour ses intérêts partisans, est capable de pactiser pour garder ses avantages que les députés ont à l’Assemblée nationale. Nous avons dit qu’il faut faire attention, parce que nous constatons une bipolarisation de la vie politique en Guinée. Les débats sont confisqués par deux entités politiques qui, apparemment, semblent opposées, mais qui en réalité travaillent étroitement, lorsqu’il s’agit de défendre leurs intérêts partisans. Vous avez la loi sur la CENI qui a été décriée, parce qu’elle ne prenait pas suffisamment en compte les imperfections et le manque de dispositions antifraude, a été votée par la mouvance et par l’opposition républicaine » a-t-il rappelé.

Pour changer cette tendance, le coordinateur administratif du PADES a annoncé la création d’une troisième force politique dénommée « l’Opposition démocratique » avec d’autres partis politiques comme l’UFR, le PEDN et autres. « Pour mettre fin à ce bipolarisme, nous avons proposé de créer une troisième force. Cette troisième force, nous l’avons appelée l’opposition démocratique. J’entends dire que nous allons émietter l’opposition, nous allons affaiblir l’opposition, pas du tout. Nous allons plutôt organiser l’opposition parce que tous ces partis qui viendront dans cette coalition ne sont pas dans l’opposition républicaine, ne se reconnaissent pas dans la méthodologie de l’opposition républicaine, ne se reconnaissent pas dans les actions posées par l’opposition républicaine. Nous allons offrir une nouvelle alternative », promet ce responsable du PADES.

Une synthèse de

Cherif Djiba Sano

 

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