Bakou, Azerbaïdjan – 9 novembre 2024 : À l’approche de la 29e Conférence des Parties (COP29) qui se tiendra la semaine prochaine dans la capitale azerbaïdjanaise, Bakou, la société civile africaine, représentée par l’Alliance panafricaine pour la justice climatique (PACJA), appelle à des engagements audacieux en matière de financement climatique. La COP29, surnommée la « COP du financement climatique », est perçue comme un moment crucial pour les pays du Sud, notamment ceux d’Afrique, en raison des défis climatiques majeurs auxquels ils sont confrontés.
Dans une déclaration commune, les organisations de la société civile (OSC) africaines ont insisté sur la nécessité d’un financement climatique substantiel, équitable et transparent pour soutenir les actions d’adaptation et de transition énergétique juste. Ces demandes concernent des enjeux critiques pour le continent, notamment le financement pour l’adaptation au changement climatique, la réduction des pertes et dommages, la gestion des minéraux critiques, et la mise en place de mécanismes de marché du carbone efficaces.
Un Focus Prioritaire sur l’Adaptation
Les OSC africaines appellent à l’établissement d’un sous-objectif ambitieux pour le financement de l’adaptation, qui devrait prioriser un soutien public sous forme de subventions aux pays en développement. Ces financements doivent être alignés sur les besoins identifiés dans les Contributions déterminées au niveau national (NDC), les Plans nationaux d’adaptation (PAN) et autres stratégies nationales. Le Dr Mithika Mwenda, directeur exécutif de la PACJA, a souligné que les négociations sur le Nouvel Objectif Collectif Quantifié (NCQG) de la COP29 doivent impérativement inclure des mesures concrètes pour répondre aux besoins d’adaptation, particulièrement pour les populations africaines vulnérables. « Si le NCQG ne prend pas en compte les besoins d’adaptation des populations vulnérables, la COP29 manquera son objectif principal en matière de financement climatique », a-t-il précisé.
Actuellement, le déficit de financement pour l’adaptation dans les pays en développement est alarmant, se chiffrant entre 166 et 366 milliards de dollars par an, bien supérieur aux flux financiers internationaux actuels de seulement 20 milliards de dollars par an. Ce gouffre financier souligne l’urgence d’une action collective renforcée à l’échelle mondiale.
Un Appel à des Indicateurs Clairs et une Mise en Œuvre Efficace
Obed Koringo, conseiller en politique climatique chez Care Danmark, a rappelé l’importance d’un suivi rigoureux des progrès en matière d’adaptation. Selon lui, bien que des discussions aient lieu sur l’Objectif mondial d’adaptation, la mise en œuvre reste encore trop floue. « Nous plaidons pour que cet objectif devienne un point central de l’ordre du jour de la COP29, avec des indicateurs clairs et mesurables pour stimuler l’action », a-t-il souligné, insistant sur la nécessité de traduire les engagements en résultats tangibles.
L’Importance de la Voix des Jeunes et des Communautés Vulnérables
Les militants africains, tels qu’Elisabeth Wathuti, militante kenyane pour l’environnement et la fondatrice de la Green Generation Initiative, ont également mis l’accent sur l’importance d’une participation active des jeunes dans les négociations climatiques. « Le coût de l’inaction est bien plus élevé que le coût de l’action », a-t-elle averti, appelant à des résultats clairs et significatifs lors de la COP29 pour protéger les communautés vulnérables et renforcer la résilience face au changement climatique.
Repensons le Modèle de Financement
Le professeur Seth Osafo, conseiller juridique principal chez AGN, a insisté sur la nécessité de repenser la qualité du financement climatique, au-delà des approches basées sur la dette, qui représentent actuellement 72% des flux financiers. Selon lui, les mécanismes de financement doivent inclure des prêts concessionnels, des subventions et des solutions innovantes pour garantir un financement accessible, prévisible et structuré. Il a également souligné que le financement climatique doit être axé sur des priorités essentielles, notamment les pertes et dommages, et s’aligner sur les besoins spécifiques des pays africains.
Un Appel Solidaire pour un Changement Profond
Cette déclaration a été facilitée par le Forum des ONG d’Azerbaïdjan, dans un esprit de solidarité internationale. Le représentant de l’Agence d’État a salué les efforts des OSC africaines, en leur assurant que leurs préoccupations seront entendues à la COP29. En somme, la société civile africaine demande aux dirigeants mondiaux de placer l’adaptation, les pertes et dommages, et une transition énergétique juste au cœur de leurs engagements financiers. Cela afin de répondre aux besoins urgents des populations africaines, qui sont en première ligne des impacts du changement climatique.
À l’approche de la COP29, les organisations de la société civile africaine rappellent l’urgence de prendre des mesures audacieuses et concrètes pour un financement climatique juste et équitable, afin de protéger les populations vulnérables et garantir un avenir durable pour le continent.