Un vaste scandale financier ébranle le secteur de la santé en Guinée, impliquant plusieurs hôpitaux publics, dont l’Hôpital National Ignace Deen, l’Hôpital Régional de N’Nzérékoré, ainsi que les structures sanitaires de Macenta, Lola, Beyla, Guéckédou et Yomou.
Des détournements massifs de subventions, initialement destinées à améliorer les conditions de prise en charge des patients, ont été dévoilés à la suite d’une mission de contrôle menée par l’Inspection Générale du Ministère de la Santé, sous la direction du ministre Dr Oumar Diouhé Bah, avec l’appui technique de l’Inspection Générale des Finances.
Les investigations ont révélé des irrégularités majeures dans la gestion de 6 618 581 094 GNF, des montants qui n’ont pas été justifiés lors des procédures contradictoires avec les inspecteurs. Ces subventions, allouées en 2023 pour soutenir le fonctionnement et renforcer les capacités d’accueil de ces hôpitaux, auraient été détournées par certains directeurs et leurs complices à des fins inappropriées.
Les contrôles effectués sur les recettes propres des structures en 2024 ont également mis en lumière des pratiques financières douteuses, aggravant la portée du scandale.
Conformément aux articles 4, 10 et 24 du décret D/2022/0406/PRG/CNRD/SGG, portant réorganisation de l’Agence Judiciaire de l’État, les montants non justifiés feront l’objet d’un recouvrement. L’Agent Judiciaire de l’État a été saisi pour valider les rapports avant leur transmission à la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF).
Cette opération s’inscrit dans une volonté gouvernementale de moraliser la gestion des ressources financières dans le secteur de la santé. Par ailleurs, trois Centres Médico-Communaux (CMC) ont également été soumis à des enquêtes rigoureuses, révélant des pratiques similaires de mauvaise gestion.
Le ministre Dr Oumar Diouhé Bah entend instaurer une nouvelle ère de transparence dans l’utilisation des financements alloués au système sanitaire guinéen, une initiative saluée comme une première dans le pays.
Moussa Soumah
