Liberté de la presse à 80% ? La vérité de Ibrahima Koné qui dérange les esprits étroits

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La sortie médiatique du Directeur général du quotidien Horoya, Ibrahima Koné, à l’approche de la Journée mondiale de la liberté de la presse, a eu le mérite de mettre le doigt sur une vérité que certains s’évertuent à nier avec une mauvaise foi déconcertante. Affirmer que la liberté de la presse est respectée à 80% en Guinée a soulevé une vague d’indignation chez ceux qui semblent préférer le confort de la critique facile à la lucidité de l’analyse objective.

Ces « esprits étroits », pour reprendre une expression douce, s’indignent de la fermeture de certaines radios et télévisions, pointant du doigt le chômage de quelques journalistes. Bien sûr, M. Koné lui-même a exprimé son regret face à cette situation. Mais où est la contradiction ? Reconnaître une difficulté n’invalide en rien le constat général d’un climat de travail globalement paisible pour la majorité des professionnels de l’information.

Car, soyons clairs : aujourd’hui en Guinée, les journalistes informent, alertent et n’hésitent pas à critiquer le gouvernement dans leurs médias respectifs, et ce, sans la moindre menace tangible. Les émissions interactives, véritables baromètres de l’opinion publique, en sont la preuve éclatante. Les auditeurs y expriment librement leur mécontentement, sans que ni eux, ni les animateurs, ni les responsables des médias ne soient inquiétés par les autorités de la transition.

Et que dire de la nomination d’une centaine de journalistes à des postes de responsabilité au sein de la présidence, des ministères et des institutions, sans oublier les récents décrets nommant des directeurs de communication dans les régions administratives ? Ces actes concrets témoignent-ils d’une volonté de museler la presse ? La réponse est un NON catégorique !

Revenons à la fermeture des médias qui sert de cheval de bataille aux contempteurs de la vérité. Les autorités de la transition ont clairement évoqué des questions de sécurité nationale pour justifier ces mesures. Y a-t-il une valeur supérieure à la sécurité d’une nation ? Poser la question, c’est déjà y répondre.

Pourquoi ces médias n’ont-ils pas daigné tenir compte de ces alertes ? Le bon sens voudrait que l’on s’adapte au contexte pour exercer son métier, et non l’inverse.

La raison officielle de ces fermetures, rappelons-le, est le « non-respect du contenu des cahiers des charges ». Et le silence assourdissant des responsables des médias concernés devant la Cour Suprême, instance légitime pour contester cette décision, en dit long.

Pourquoi ne pas avoir saisi cette opportunité si l’on se sentait injustement lésé ?

Le comble de l’hypocrisie est atteint lorsque l’on apprend qu’un des PDG des médias fermés se vante de ses relations amicales avec le président de la transition, tandis qu’un autre n’hésite pas à décerner un prix honorifique à ce même président pour ses « acquis » en Guinée. Où étaient donc ces « militants de la liberté de la presse » autoproclamés sur les réseaux sociaux lorsque ces actes de flagornerie étaient commis ?

Il est temps  d’utiliser sa raison au lieu de se laisser submerger par une émotion sélective et opportuniste. Ibrahima Koné a eu le courage de dire une vérité qui dérange ceux qui préfèrent s’enfermer dans une posture victimaire stérile.

La liberté de la presse en Guinée progresse, malgré les défis ponctuels, et ceux qui n’en voient que les ombres font preuve d’une cécité volontaire et regrettable.

Comme le suggère cette sagesse, « il est nécessaire d’ouvrir le cerveau et fermer les yeux. Faire recours à la raison au profit de l’émotion ». Cette sagesse fait cruellement défaut à ceux qui s’acharnent contre le Directeur général de Horoya.

Sékou Sylla 

 

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