Le 10 août dernier, les Forces Vives ont annoncé une vaste mobilisation nationale à compter du 5 septembre 2025.
Cette manifestation vise, selon les organisateurs, à protester contre le référendum prévu le 21 septembre, à exiger un retour rapide à l’ordre constitutionnel, ainsi que la libération des détenus politiques et la clarification du sort des personnes portées disparues.
En tant qu’acteur de la société civile guinéenne, soucieux de la paix et la quiétude sociale, aujourd’hui contraint à l’exil depuis plus d’un an, je ressens une profonde inquiétude face à la tournure des événements dans notre pays. C’est pourquoi j’adresse, de manière urgente et solennelle, un appel au Général President Mamady Doumbouya, et à l’ensemble des autorités de la Transition d’ouvrir un dialogue sincère, inclusif et sans conditions préalables avec tous les acteurs sociopolitiques.
Pourquoi le dialogue est indispensable?
À cette étape cruciale de notre histoire, seul un dialogue franc et responsable peut permettre de rapprocher des positions aujourd’hui éloignées.
Le dialogue est une passerelle entre les divergences, un antidote à la méfiance, et un outil de paix durable.
Dans nos traditions africaines, lorsque les tensions montent dans une famille, on se réunit autour du feu, on se parle, on lave ensemble le linge sale. C’est exactement ce que notre pays doit faire aujourd’hui.
Des gestes forts pour restaurer la confiance.
Pour que ce dialogue soit crédible et porteur d’espoir, il est urgent de poser quelques actes concrets d’apaisement, parmi lesquels :
- La libération des prisonniers politiques.
- La recherche active et la présentation des disparus à leurs familles, sains et saufs.
- Le retour sécurisé des exilés politiques et sociaux, afin qu’ils puissent contribuer au débat national.
Ces gestes symboliques, mais puissants, enverraient un message clair au peuple : la Transition est réellement engagée sur la voie de l’inclusivité et de la réconciliation.
Redéfinir ensemble la Transition:
Autour d’une même table, il serait possible de :
- Revoir, de manière consensuelle, les priorités de la Transition.
- Établir un nouveau chronogramme réaliste pour le retour à l’ordre constitutionnel.
- Garantir la sécurité et la liberté d’expression de tous les acteurs, sans peur ni représailles.
Car s’opposer à l’ouverture du dialogue, c’est s’opposer à la réussite même de la Transition.
Un choix historique:
L’histoire retiendra que, dans les moments les plus tendus, ce ne sont pas les cris qui ont sauvé la Guinée, mais la voix du dialogue.
Le développement, la stabilité et l’unité nationale ne peuvent naître que dans un climat de confiance mutuelle, où chacun se sent écouté et respecté.
L’heure n’est plus aux calculs politiques, ni aux épreuves de force. L’histoire ne retient pas ceux qui ont alimenté les divisions, mais ceux qui ont tendu la main quand tout semblait perdu.
Le dialogue n’est pas un signe de faiblesse, c’est l’expression la plus noble de la force.
Si nous ratons ce rendez-vous avec l’Histoire, la fracture nationale s’élargira et la paix s’éloignera.
Mais si nous choisissons le Dialogue plutôt que la confrontation, alors la Guinée se donnera enfin une chance de guérir ses blessures et de bâtir un avenir commun, juste et durable.
Aujourd’hui, c’est une main qu’il faut tendre, pas un poing à lever.
Que Dieu protège la Guinée et les Guinéens.
Ensemble, choisissons la voie du Dialogue et de la paix.
Alpha BAYO, acteur de la société civile.