Chronique du lundi 31 mars 2025 : ensemble, organisons des prières œcuméniques pour un pardon sincère…

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Dans un effort d’apaisement des tensions sociales et de promotion du dialogue national, de la réconciliation et du vivre-ensemble, le chef de l’État, le Général Mamadi Doumbouya, a posé deux actes majeurs en l’espace de deux jours, culminant durant Laylatoul Qadr à la fin du Ramadan.

Le mercredi 26 mars 2025, il a signé un décret ordonnant la prise en charge intégrale, par le Budget national de développement (BND), des indemnisations des victimes du massacre du 28 septembre 2009. Deux jours plus tard, soit le vendredi saint du mois de Ramadan, un autre décret a été pris, accordant la grâce présidentielle au principal accusé de cette tragédie, l’ancien président du CNDD, le capitaine Moussa Dadis Camara. Ces deux décisions, majoritairement bien accueillies par la population guinéenne, traduisent la volonté inébranlable du Général Doumbouya, du CNRD et du gouvernement de renforcer le tissu social, d’encourager le dialogue et de promouvoir un pardon véritable.

Depuis le 5 septembre 2021, de nombreuses initiatives ont été prises pour instaurer un climat social apaisé, à commencer par le dialogue inclusif inter-Guinéens, les journées de pardon-vérité et la promotion d’une paix durable. Par ailleurs, dans la plupart des lieux de culte et face aux tragédies récentes qui ont frappé le pays – telles que l’incendie du principal dépôt d’hydrocarbures de Coronthie et les événements au stade régional de N’Zérékoré – des prières ont été continuellement élevées pour la paix et la prospérité de la nation.

Dans cette dynamique de réconciliation, il est impératif que nous saisissions cette période de jeûne musulman et de carême chrétien pour implorer collectivement le Tout-Puissant afin qu’Il nous pardonne et nous accorde Sa grâce. Des prières œcuméniques pourraient être organisées à travers tout le pays, pour demander pardon à Dieu, mais aussi à toutes les victimes des crises que la Guinée a traversées depuis la lutte pour l’indépendance jusqu’à nos jours.

Nous pourrions ainsi profiter de la Semaine Sainte marquant la fin du carême chrétien pour organiser ces prières dans les 33 préfectures ainsi que dans la zone spéciale de Conakry. Ces cérémonies, co-dirigées par les autorités religieuses musulmanes et chrétiennes, marqueraient un tournant dans notre engagement collectif à dépasser les blessures du passé.

Par ailleurs, pour garantir que cette quête de paix et de pardon se traduise en actions concrètes, le Conseil National de la Transition (CNT), actuellement organe législatif, pourrait être sollicité pour l’adoption d’une loi interdisant, pour une période à définir, toute déclaration publique susceptible de raviver les traumatismes du passé. Cette période de silence et de réflexion permettrait aux historiens, chercheurs et intellectuels guinéens, avec le soutien financier de l’État, d’écrire une version objective, réelle et documentée de notre histoire nationale.

Dans cette quête ardue de la paix et de la cohésion sociale, l’implication du secteur éducatif ainsi que celle des médias – qu’ils soient publics, privés ou traditionnels – sera déterminante. Il s’agira de faire accepter ce pardon national à travers des campagnes de sensibilisation, des programmes éducatifs et des débats constructifs.

L’objectif ultime est de consentir aux sacrifices nécessaires pour exorciser les maux du passé et ouvrir la voie à un avenir fondé sur l’unité, la justice et la fraternité. La réconciliation véritable passe par un pardon sincère, qui ne signifie ni oubli ni impunité, mais la volonté partagée d’écrire ensemble un nouveau chapitre de notre histoire nationale qu’on doit assumer, ensemble.

Qu’Allah déverse paix et sérénité sur la Guinée – notre paradis.

Honorable Cheick Tidiane Traoré
Secrétaire National Exécutif de la SGMD25

 

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