Appel urgent à la libération de l’ex Premier Ministre, Monsieur Ibrahima Kassory FOFANA, en République de Guinée.
Le 06 avril 2022, l’ancien Premier ministre guinéen, Monsieur Ibrahima Kassory FOFANA, a été arrêté pour corruption, suscitant des réactions mitigées au sein de la population guinéenne. Si certains pensent qu’il s’agit d’une étape nécessaire dans la lutte contre la corruption, d’autres craignent que son arrestation soit motivée par des considérations politiques et qu’elle soit utilisée pour réprimer la dissidence et l’opposition. Il est donc urgent de le libérer pour que justice soit faite et que les droits de l’homme soient respectés.
L’arrestation de M. FOFANA intervient dans un contexte de violations des droits de l’homme en Guinée, notamment d’exécutions extrajudiciaires, de torture et d’arrestations arbitraires. Depuis le coup d’État de septembre 2021, des violations des droits de l’homme par les forces de sécurité ont été signalées, notamment l’usage excessif de la force contre des manifestants pacifiques, ainsi que la détention arbitraire et la torture de dirigeants de l’opposition et de journalistes.
Dans ce contexte préoccupant, l’arrestation de M. FOFANA soulève d’importantes questions sur la protection des droits de l’homme en Guinée. S’il est important de demander des comptes aux fonctionnaires corrompus, cela doit se faire dans le respect des droits de l’homme et des principes de transparence et d’impartialité.
On craint que l’arrestation de M. FOFANA n’ait été motivée par des considérations politiques, en raison de ses critiques virulentes du coup d’État militaire qui a porté le président actuel, le Colonel Mamadi DOUMBOUYA au pouvoir. Si tel est le cas, il est impératif qu’il soit libéré immédiatement et que ses droits soient protégés tout au long de la procédure judiciaire.
Par ailleurs, l’état de santé de M. Kassory FOFANA s’est considérablement dégradé au cours des trois derniers mois de détention. Il est actuellement admis dans une clinique de Conakry pour y être soigné. Ses médecins en Guinée ont demandé qu’il soit évacué vers une clinique spécialisée (en dehors de la Guinée) pour un traitement plus approfondi. Malgré la décision de la CRIEF (Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières) de libérer M. Kassory FOFANA, ainsi que l’expiration de la période légale de détention préventive de 8 mois, les autorités actuelles nient le droit de FOFANA d’être libre.
Un appel pour la justice et les droits de l’homme
La libération de M. FOFANA constituerait une étape importante dans le rétablissement de la confiance dans le système judiciaire guinéen. Elle démontrerait l’engagement du gouvernement à faire respecter l’État de droit et à protéger les droits de tous les citoyens, quelle que soit leur affiliation politique.
À la lumière de ces préoccupations, nous appelons le gouvernement guinéen de veiller à ce que la justice soit rendue et que les droits de M. FOFANA soient respectés tout au long de la procédure judiciaire. Cela implique de garantir son droit à un procès équitable et de le protéger contre toute violation des droits de l’homme, telle que la torture ou la détention arbitraire.
En conclusion, nous demandons instamment à la communauté internationale de suivre de près la situation en Guinée et de tenir le gouvernement responsable de toute violation des droits de l’homme.
À la population guinéenne, nous demandons d’être vigilante par rapport aux violations des droits humains.
Londres, 02 Avril 2023
Lancine SACKO, activiste