Le président du conseil de district de Taban, Aboubacar Titi Camara, a dressé un bilan des activités de son équipe depuis sa prise de fonction. Situé à 10 km de la commune rurale de Khorira, dans la préfecture de Dubréka, le district de Taban compte quatre secteurs et fait face à de nombreux défis liés à son développement.
Dans un entretien accordé à notre rédaction, le président a tenu à rappeler que la base de tout développement durable reste l’unité de la population.
« On ne peut pas parler de développement sans cohésion sociale. Notre première mission a été d’unir la population, faire en sorte que tout le monde sorte et rentre ensemble. C’est ce que nous avons réussi à faire, comme vous avez pu le constater lors de certaines activités organisées sur le terrain », a déclaré Aboubacar Titi Camara.
Cette dynamique d’unité a permis, selon lui, d’installer des éclairages publics et d’aménager un siège provisoire pour le district.
Des infrastructures insuffisantes et un manque criant de financements
Malgré ces avancées, le district de Taban reste confronté à un sérieux manque de ressources financières, freinant la mise en œuvre des projets de développement.
« La cohésion sociale est acquise, mais il nous manque les moyens pour ouvrir les pistes, améliorer les services de santé, ou construire des infrastructures de base. Nous avons intégré dans notre plan d’action le poste de santé du secteur de Kholaya, la maison des jeunes et le marché destiné aux femmes. Il nous faut des partenaires au développement, des bailleurs de fonds ou des personnes ressources pour nous accompagner. On ne peut pas tout attendre de l’État, il faut aussi faire notre part », a-t-il souligné.
Une agriculture en difficulté
Le district de Taban, à forte vocation agricole, est aussi confronté à l’absence d’aménagement des plaines agricoles, ce qui rend le travail des paysans difficile, surtout en saison des pluies.
« À Taban, 95 % des habitants vivent de l’agriculture. Mais les champs ne sont pas aménagés. Lorsqu’il pleut pendant deux ou trois jours, il faut attendre une journée entière sans pluie pour pouvoir reprendre les travaux agricoles. Cela ralentit énormément notre production. Avec des motoculteurs ou des produits phytosanitaires, nous pourrions mieux pulvériser, labourer à temps et protéger nos cultures. Rien que pour le mois de juin, les fortes pluies ont paralysé notre activité », a-t-il déploré.
Une route nationale en état critique
Autre préoccupation majeure : l’état de la Route Nationale N°3, qui traverse la zone. Le président du district a exprimé son inquiétude face aux nombreux accidents qui s’y produisent.
« Chaque vendredi du mois, nous organisons des journées de sensibilisation et de rebouchage des trous. Au niveau du barrage de Kholaya, un camion-remorque s’est retrouvé coincé après un accrochage avec un taxi. Cela nous a profondément bouleversés. Entre Dubréka et Taban, la route est devenue presque impraticable. Les trois derniers mois ont été très difficiles pour les usagers », a-t-il témoigné.
Un appel pressant aux autorités et partenaires
Pour faire face à ces défis, Aboubacar Titi Camara lance un appel aux autorités locales, régionales et nationales, ainsi qu’aux partenaires techniques et financiers.
« Les autorités compétentes connaissent la situation, car elles empruntent les mêmes routes que nous. Ce que nous demandons aujourd’hui, c’est qu’elles viennent constater les réalités du terrain. Nous sollicitons également l’appui des structures qui accompagnent les paysans. On ne peut pas les aider efficacement sans connaître leurs conditions de vie. Les médias ont un rôle important à jouer pour relayer notre message », a-t-il insisté.
Un climat social encourageant
Malgré les nombreux défis, le président du district se félicite de l’entente qui règne entre les différentes couches sociales de Taban.
« La cohabitation entre la jeunesse, les femmes et le bureau du conseil de district se passe dans un climat de paix et de collaboration constructive. C’est une base solide pour envisager des perspectives de développement », conclut-il.
Mohamed Lamine Dramé