Entamons notre ras le bol par ce célèbre proverbe « à tout seigneur tout honneur » comme pour évoquer les débuts du premier responsable de cette débâcle, le sélectionneur intérimaire Charly Paquilé. Autant les conditions de sa désignation comme successeur de l’ancien attaquant Kaba Diawara à la tête du Syli national ont inquiété, autant ses débuts chaotiques (2 matchs pour 2 défaites) interpelleront plus d’un.
Disons qu’après avoir été l’adjoint de Kaba Diawara sous le CONOR, l’ancien entraîneur de Fréjus-Saint-Raphaël s’est vu faire dérouler le tapis du Syli sénior par le président de la Féguifoot, Aboubacar Sampil après la désillusion des U23 aux JO de Paris. Choisis pour conduire le navire du directoire transitoire inventé de toutes pièces par ce dernier, Paquilé n’aura jamais su rassurer les millions de supporters du pachyderme national durant ses deux premiers matchs. Du choix des hommes à ses préférences tactiques, que des errements de débutant. Rappelons que pour sa première liste, plusieurs forfaits avaient été déclarés, dont celui de l’emblématique attaquant du Borussia Dortmund Serhou Guirassy.
D’abord sélectionné pour participer aux deux rencontres d’ouverture des éliminatoires à la prochaine CAN, l’indisponibilité du deuxième meilleur buteur de la saison écoulée en Bundesliga avait aussitôt été révélée par la fédération guinéenne de football. Un cas similaire aux convocations teintées d’incertitudes du latéral gauche de Montpellier, Issiaga Sylla et du défenseur central strasbourgeois Saïdou Sow qui finiront également par signer forfait.
Dès lors, des observateurs avertis du foot guinéen présageaient les couleurs d’un regroupement au goût amer.
Plus loin, le casse-tête de Paquilé s’illustrera d’entrée dans sa communication et l’image qu’il tente de transmettre avec des pas de danse et ambiance qui cachait le grand malaise.
Sur l’effectif dont il a lui-même concocté, jamais l’ancien adjoint de Kaba Diawara n’a éclairci les raisons de certaines absences, notamment celles de Naby Keita, d’Amadou Diawara, de Morgan Guilavogui, etc. Quoi qu’on dise sur leur état de forme et sur leur temps de jeu cette saison en club, ils demeurent deux valeurs sures de la génération actuelle de l’équipe de Guinée. Et même si les retours de Mady Camara (écarté depuis plus de 2 ans par son prédécesseur) et de bien d’autres cadres complètement sortis des schémas de KD avaient été notés, celui qui conduit le Syli version directoire transitoire a galéré pour asseoir une vision et une tactique de jeu lisible pour le match de Kinshasa et celui de Yamoussokro.
Que ce soit dans les transmissions et l’animation du jeu, Abdoulaye Touré et ses coéquipiers ont simplement fait du Syli, celui des prestations médiocres et décevantes.
Sur le choix du onze de départ, la défaite (0-1) en RDC laissait déjà entrevoir un manque de maitrise sur l’effectif pour aligner de vrais guerriers face aux léopards. Conséquences, on a vu une équipe du Syli moins ambitieuse et peu inspirée dans l’agressivité. Surtout, on s’est rendu compte que les ailiers choisis (François Kamano dans le couloir gauche et Aguibou Camara à droite) pour accompagner Mohamed Bayo n’ont quasiment pas existé pour inquiéter la défense congolaise au stade des martyrs.
De retour à Yamoussokro, ville choisie par la FGF pour accueillir les matchs à domicile du Syli (la Guinée sous sanction pour non homologation de ses stades par la CAF, ndlr), une lueur d’espoir se dessinait tout de même pour un sursaut d’orgueil de la part des hommes de Charly Paquilé. Oui, les supporters et fans du Syli l’ont cru !
Mais il a suffi de voir les choix alignés dans le onze contre la « modeste sélection de la Tanzanie ». Une nouvelle ligne défensive avec des changements surprenants dans les deux couloirs est fixée. Antoine Conté prenait le couloir droit en lieu et place du titulaire Ibrahim Diakité reversé de l’autre côté à gauche. Quel paradoxe !!! Au milieu, Moriba Kourouma remplaçait le très décevant Morlaye Sylla pour tenter d’animer le jeu du Syli. Surprises, jamais la Guinée n’avait aussi déçu et écœuré ses supporters. A la clé une cuisante et humiliante défaite dans le temps additionnel qui plombe Paquilé et ses poulains à la quatrième et dernière place du groupe H avec zéro point au compteur après deux journées de qualification. La messe est-elle dite ? A la fédération de réagir avant les deux rendez-vous d’octobre contre l’Ethiopie.
Par Bernard Leno