La justice a relaxé vendredi 19 avril les journalistes poursuivis en diffamation pour avoir donné la parole à des femmes accusant Denis Baupin d’agressions sexuelles et de harcèlement, au terme d’un procès de la presse mué en charge contre l’ex-député écologiste.
Avec ce procès, Denis Baupin souhaitait laver son honneur. Mais la procédure qu’il avait engagée s’est finalement retournée contre lui. Non seulement il a été débouté, mais le tribunal l’a condamné pour procédure abusive. Il devra verser 500 euros de dommages et intérêts à chacun des prévenus qui en avaient fait la demande.
En février dernier, les débats avaient viré à l’offensive contre l’ancien député écologiste qui n’est jamais venu à l’audience. À la barre, huit femmes avaient raconté les gestes déplacés, les messages salaces, les situations vécues comme des agressions d’une grande violence.
Cécile Duflot, ministre du Logement et de l’égalité des territoires dans le gouvernement Jean-Marc Ayrault, avait ainsi pour la première fois racontée une scène d’agression dont elle aurait été la victime.
Les plaintes déposées par certaines n’avaient rien donné en raison de la prescription des faits allégués. C’est donc Denis Baupin lui-même qui avait lancé la machine judiciaire en ouvrant une procédure pour diffamation.
Le Tribunal correctionnel a également relaxé les journalistes de Mediapart et de France Inter qui avaient révélé cette affaire. Les juges estimant que le sujet était en outre d’intérêt général.
Rfi.fr