Le premier président de la Gambie, Daouda Kaïraba Diawara, est décédé ce Mardi 27 août à l’âge de 95 ans. Sa famille a confirmé sa mort cet après-midi dans sa résidence de Fajara à 15 km de la capitale Banjul. Il était le père de l’indépendance de la Gambie.
Daouda Kaïraba Diawara était le plus ancien président d’un État africain au moment de sa destitution en juillet 1994. Il venait alors de passer plus de 24 années à la tête de la République de Gambie.
Avant cela, Daouada Diawara, né en 1924, avait effectué ses études en Écosse. Il revient dans son pays au début des années 1950 comme vétérinaire et fait ses débuts en politique en 1960 au sein du Parti populaire progressiste.
Fondateur de la République de Gambie
Il est Premier ministre depuis trois ans lorsque la Gambie accède à son indépendance vis-à-vis du Royaume-Uni en 1965. Il fonde cinq ans plus tard la République de Gambie et en devient le premier président.
Il bénéficie de l’aide du Sénégal face à un coup d’État organisé en 1981 et fonde suite à cela l’éphémère confédération de Sénégambie en 1982 avec le président sénégalais Abdou Diouf.
Un coup d’État militaire mené en 1994 par Yahya Jammeh renverse le régime démocratique de Daouda Kaïraba Diawara. Le président destitué quitte alors son pays pour le Sénégal. Il est célébré et amnistié lors de son retour en Gambie en 2010.
« Une grande perte pour le pays en particulier et pour l’humanité en général »
Le président gambien Adama Barrow s’est exprimé sur Twitter. Il estime qu’il s’agit d’une « grande perte pour le pays en particulier et pour l’humanité en général » et a adressé ses condoléances à la famille de Daouda Diawara ainsi qu’au peuple gambien.
Aïsha Dabo veut se souvenir d’un homme de paix. « Il est connu comme quelqu’un de pacifiste, dans la conciliation, qui aime regrouper les gens, souligne-t-elle. Quand j’entends les anecdotes ou quand je lis les livres d’histoire, c’est quelqu’un qui s’est assuré que chaque groupe de la société était représenté dans le gouvernement ou dans l’administration. C’est quelque chose qui a pu rassembler le pays. Ce que les 22 ans de Jameh ont détruit. »
Pour la Gambienne Fatou Diagne Senghor, directrice de l’ONG Article 19 défendant la liberté d’expression, c’est avec la promotion de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples qu’il restera dans l’Histoire. « C’est un moment de réflexion par rapport à toutes ses valeurs. Surtout de démocratie, des droits humains… qu’il a pu mettre au centre de son magistère avec la charte africaine. Toutes ces batailles pour que la Gambie puisse être le siège de la Commission. »
Les funérailles du père de la Gambie se dérouleront jeudi à l’Assemblée nationale, symbole de la représentation du peuple.
Source RFI