Guinée : Un jeune activiste activement recherché par les Forces spéciales

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En Guinée, les activistes traversent un véritable enfer sous le régime du Général Mamadi Doumbouya. Après les menaces les arrestations arbitraires suivies du kidnapping de certains militants portés disparus jusqu’à ce jour, c’est Thierno Hamidou Sow, sociologue, activiste guinéen et membre actif du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC), qui est désormais dans le viseur des Forces spéciales.

Militant de la société civile, I’un de ses proches a accepté de livrer à notre rédaction un témoignage glaçant et exclusif.

A l’entame de son intervention, il affirme que Thierno Hamidou Sow a été victime d’une violente attaque menée par des militaires cagoulés et lourdement armés la nuit du 20 avril 2024 à leur domicile en raison de son
engagement dans la lutte contre la corruption.


« Nous étions réunis autour d’un dĩner, raconte un membre de la famille de Thierno Hamidou Sow qui a souhaité garder l’anonymat, quand un groupe de huit militaires ou même plus cagoulés et lourdement armés a fait irruption dans notre salon. lls proféraient des injures grossières et des menaces de mort. L’un d’eux a brandi une photo de Thierno en l’accusant d’être l’auteur d’un article de presse mensongère contre les dirigeants du pays ».
La suite vire au cauchemar.
« Ils l’ont violemment frappé, poursuit le témoin. À un moment, ils lui ont asséné un coup de crosse sur le front avant de le jeter dans les escaliers.Nous avons cru quil était mort. »

Inconscient et gravement blessé, Thierno Hamidou Sow a finalement été transporté par sa famille et des voisins dans une petite clinique de quartier.
« Le lendemain matin, il a repris connaissance. Mais très vite, nous avons appris qu’ils reviendraient pour l’achever, car la rumeur s’était répandue qu’il nétait pas mort. >»

C’est alors que ses proches organisent son exfiltration.
« Un ami de la famille qui est transporteur l’a conduit en urgence à Koundara pour qu’il reçoive des soins loin de Conakry. Mais cette nuit-là soit 48 heures après l’attaque de notre domicile les militaires ont attaqué la clinique où il était hospitalisé, saccageant tout le matériel et emmenant avec eux le médecin de garde. N’ayant pas trouvé Thierno, ils se sont rendus à son domicile à nouveau où ils ont battu nos parents et même sa compagne en état de famille. »
Selon ce proche, les représailles se sont poursuivies:
« Nos parents continuent de souffrir sous les coups suite aux violences physiques et psychologiques perpétrées à leur encontre. Toute la famille a dû fuir la maison familiale par crainte des militaires qui continuent de venir chercher Thierno. »

Avant cet épisode dramatique, Thierno Hamidou Sow s’était déjà fait remarquer par son engagement citoyen. Sociologue de formation, chargé de
programme de l’Association Guinéenne pour la Transparence (AGT), il a longtemps milité pour la bonne gouvernance et contre la corruption. Membre du FNDC, il a participé à de nombreuses manifestations réprimées sous le régime d’Alpha Condé.

« Il avait cru, au départ, à la promesse de rupture du CNRD, Confie son proche. Mais il a refusé les propositions de certains responsables de rejoindre le gouvernement, préférant rester fidèle à son combat citoyen. C’est ce choix qui a déclenché fureur de ceux qui le considère désormais comme un ennemi. »

Aujourd’hui, Thierno Hamidou Sow est toujours recherché par des hommes armés non identifiés qui sillonnent chaque jour les alentours de sa maison,
demandant à leurs partisans s’ils ne l’ont pas vu dans le quartier. Ses proches eux, restent traumatisés et inquiets pour la survie du jeune activiste, dont la vie est plus que jamais en danger en Guinée.

Chérif Djiba Sano
Tel: 626641732

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