Le lundi 6 janvier 2025, le Tribunal de Première Instance de Kaloum a tenu le procès entre l’ex-ministre des Mines et de la Géologie Ahmed Kanté et la société ABC, représentée par le Russe Alexander Zotov. Ce procès, lié à des accusations de manquement à la confiance et de concurrence déloyale, devait marquer une étape décisive dans l’affaire. Cependant, une fois de plus, le principal accusé, Ahmed Kanté, était absent. L’ex-ministre a choisi de ne pas se rendre à l’audience, optant pour quitter le pays, malgré la convocation préalable de toutes les parties concernées.
Ce retard judiciaire, qui continue de se prolonger en raison des ajournements répétés, est devenu une source de frustration, notamment pour la partie civile. L’avocat Maitre Alkaly Mohamed Touré, représentant la société ABC, a exprimé son amertume face à ce comportement récurrent. Dans une déclaration pleine de déception, il a souligné le manquement du prévenu en ces termes :
« Aujourd’hui, une nouvelle audience était programmée dans l’affaire, Ministère Public contre M. Ahmed Kanté et deux autres. Toutes les parties avaient été informées de l’audience, y compris le prévenu. Cependant, à notre grande surprise, M. Kanté était absent, comme ce fut le cas lors des audiences précédentes où le ministère public et la partie civile ont éprouvé de sérieuses difficultés pour le faire comparaitre devant le tribunal. Il semble fuir ses obligations avec un mépris alarmant. À mon avis, son comportement frôle du mépris pour la justice. Or, la Justice est investie de toutes les prérogatives en matière pénale pour obliger un individu à se conformer à la loi. Si elle ne s’en sert pas comme le cas d’espèce, c’est vraiment regrettable », a-t-il déploré.
L’Avocat Alkaly a également rappelé que la partie civile, bien qu’elle ne soit pas poursuivie dans la présente affaire, s’est toujours présentée à chaque audience. Il a exprimé son regret face au rejet par le tribunal d’une demande de mesures conservatoires, soumise tant par le procureur que par la partie civile. Ces mesures visaient à garantir les intérêts de la partie civile mais aussi à observer l’équilibre entre les parties au procès.
Nous avons dénoncé l’absence de M. Kanté pendant que toutes les autres parties étaient présentes. Alors que la partie civile qui n’est pas poursuivie faisait l’effort d’assister à l’audience, le prévenu, Ahmed KANTE, quant à lui, choisissait de quitter le pays, en se dérobant de ses obligations. C’est un comportement écœurant. Nous avons sollicité que des mesures coercitives soient prises conformément à la loi notamment, le Code de procédure pénale. Celles-ci pouvaient inclure un mandat d’amener ou d’arrêt et même de dépôt. Nous avons fondé ces demandes sur des bases légales en l’occurrence, les dispositions des articles 246 et 479 du Code de Procédure Pénale, mais elles ont été rejetées », a-t-il ajouté.
Il est important de noter que le substitut du procureur, M. Bangoura, qui représente habituellement le Ministère public, n’a pas pu assister à l’audience en raison des manifestations qui étaient en cours sur la voie publique, a-t-on appris. Un autre substitut a pris le relais et a formulé les demandes de mesures provisoires. Ces mesures ont également été soutenues par l’avocat d’ABC. Cependant le juge n’a pas répondu à la demande du procureur. Il a rejeté la demande de la partie civile, laissant l’intrigue se régler à la prochaine audience.
Bien que M. Kanté ait été dûment informé de l’audience, il n’a pas comparu et n’a pas désigné d’Avocat pour justifier son absence. Curieusement, le juge n’a pris aucune mesure pour sanctionner son absence ce jour-là, et aucune conséquence n’a été imposée, bien que l’accusé n’ait fourni aucune explication. Cette absence, sans conséquence apparente, soulève des questions sur le respect des procédures judiciaires dans cette affaire.
Mamadou Dian Bah, pour Leprecis224. Com
