Le chef du département communication d’EDG avertit: « toute personne qui consomme de l’électricité sans compteur sera considérée comme fraudeur »

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Le problème d’électricité en Guinée reste une préoccupation. Si la desserte s’est améliorée ces dernières années, le défi reste immense pour la société d’électricité de Guinée (EDG). Pour rentabiliser la quantité d’énergie qu’elle distribue, EGD a lancé l’installation des compteurs prépayés. Alors qu’une grande majorité de la population a adhéré à l’initiative, l’offre de la société est devenue inférieure à la demande. Comment comprendre cette situation? Le chef du département communication d’EDG, Naby Moussa Camara tente d’apporter des réponses.

Où en sommes-nous par rapport à l’installation des compteurs prépayés ?

NABY MOUSSA CAMARA : La bonne nouvelle, c’est que notre politique de compteurs prépayés, entamée depuis plusieurs mois – voire plusieurs années – avance bien. Nous sommes dans une bonne dynamique. La population guinéenne est dans une démarche favorable, une démarche d’acceptation du compteur. Je ne dirais pas qu’elle en a marre, mais les citoyens veulent vraiment payer ce qu’ils consomment.

Aujourd’hui, que ce soit pour un commerce ou pour une maison, tout le monde se tourne vers le compteur prépayé. Dans certaines villes, sous la sollicitation des jeunes ou même des autorités locales, les mairies demandent à EDG de mettre à disposition des compteurs prépayés. L’objectif est que chaque Guinéen qui consomme de l’électricité ne paie que ce qu’il consomme et puisse consacrer le reste de son budget à d’autres besoins.

Cette politique continue. Chaque 20 du mois, depuis deux mois maintenant, nous recevons près de 20 000 compteurs. La cadence est bonne. Nous invitons chacun, surtout ceux qui sont dans la clandestinité, à se mettre en règle. Parce qu’arrivera un moment où, une fois la campagne terminée, toute personne qui consommera de l’électricité sans compteur sera considérée comme fraudeur. Le compteur est indispensable pour appliquer le « prix juste ». Ce prix est subventionné par l’État, mais il garantit que chacun ne consomme pas de façon arbitraire.

Par exemple, si ton voisin a un compteur et toi non, tu peux tirer plus d’énergie, ce qui peut endommager le transformateur du quartier. C’est une injustice. Doter chaque consommateur d’un compteur permet à EDG, dans un premier temps, de savoir si un transformateur doit voir sa capacité augmentée, ou si un gros consommateur doit être doté d’un transformateur à part. Nous avons aussi un service appelé « Transfo Plus » pour les immeubles R+3 ou R+4 : nous les invitons à venir à EDG prendre un transformateur privé qui permettra à tous leurs locataires de bénéficier d’une électricité de bonne qualité.

Notre politique de compteurs suit donc son cours. L’objectif que nous nous sommes fixés est d’atteindre, d’ici la fin de l’année – pour cette première campagne de six mois – au moins 300 000 compteurs installés dans le parc abonnés. Nous savons que le travail est encore long, car nous aimerions recevoir 100 000 compteurs par mois. Pour l’instant, nous sommes dans un rythme de 20 000. Ces compteurs sont mis à disposition dans toutes nos agences, y compris à l’intérieur du pays.

La population réclame le compteur. À ce jour, des villes comme Siguiri, Boké, N’Zérékoré ou encore Labé en font la demande. Nous envoyons donc progressivement les compteurs dans ces centres de consommation, pour répondre à l’attente de la population guinéenne, assurer la quiétude sociale et garantir un bon fonctionnement du service.

Justement, par rapport à cela, certains citoyens estiment que ce sont déjà des agents d’EDG, habitués à travailler dans la fraude, qui refuseraient de faciliter l’obtention des compteurs prépayés ?

C’est une question importante. Dans une société, comme dans une famille, il y a toujours des enfants récalcitrants : certains suivent les conseils du père, d’autres non. Mais il est essentiel de dénoncer ces comportements. Si quelqu’un casse une fenêtre et dit que c’est « au nom du père », alors que le père a demandé à tous d’être sages, il faut le désigner clairement comme responsable.

Nous invitons donc la population à ne pas tomber dans la corruption et à refuser la fraude. Souvent, on entend : « Il n’y a pas de compteur, je vais te brancher en direct. » C’est une pratique dangereuse. Être branché directement sur le réseau sans compteur signifie qu’il n’y a aucune protection : votre maison peut brûler, vos équipements peuvent être endommagés et il peut même y avoir des pertes en vies humaines.

C’est pourquoi nous appelons les citoyens à dénoncer ces pratiques, qu’elles soient commises au nom d’EDG ou non. Quiconque est confronté à de tels cas doit signaler les agents ou personnes véreuses aux autorités, notamment au commissariat le plus proche. Les directives sont claires : sous la direction de M. Elhadj Gandho Barry, EDG applique une politique de zéro tolérance contre la fraude et la corruption.

Le compteur est disponible. Nos agents doivent encourager la population à en prendre un. Pour les dépannages, c’est gratuit : zéro franc. Concernant les factures, il est interdit de soutirer de l’argent aux clients. Aujourd’hui, il existe plusieurs moyens de paiement électronique via téléphone. On peut régler sa facture sans se rendre dans une agence EDG, même sans facture papier. Pour les abonnés au forfait, par exemple, un client qui paie chaque mois 400 000 GNF peut effectuer ce paiement directement par mobile money.

Mais il faut le dire : le forfait est une injustice. Imaginez que votre maison soit fermée pendant un mois, vous ne consommez rien, mais EDG vous facture quand même 400 000 GNF. Avec le compteur prépayé, vous ne payez que ce que vous consommez. Parfois, cela pourrait couvrir deux ou trois mois si vous êtes absent. Le compteur prépayé est le meilleur arbitre entre EDG et le client guinéen.

Nous lançons donc un appel à toute la population : ne cédez pas à la panique ni aux menaces dans les quartiers. Rendez-vous dans une agence EDG. Nous sommes actuellement dans une période de régularisation : tous ceux qui sont dans l’irrégularité – branchement frauduleux ou abonnement non conforme – peuvent se mettre en règle. Et cela, à zéro franc, jusqu’à la fin du mois d’octobre 2025. Initialement, cette période devait s’arrêter le 31 août, mais, compte tenu du contexte social et politique (notamment le référendum qui approche), la direction générale a décidé d’accorder un mois supplémentaire.

Nous avons aussi constaté que beaucoup de boutiques sont inscrites en catégorie « domestique », alors que la tarification n’est pas la même. Un ménage consomme pour le confort de la maison, tandis qu’une boutique utilise l’électricité pour son activité économique. Ce sont deux types d’utilisation différents, donc deux catégories tarifaires distinctes. Cette fraude existe encore, mais nos équipes – cellule anti-fraude, département des anomalies et de la correction – travaillent à la corriger.

Enfin, nous rappelons à la population de ne pas se laisser intimider par des agents malhonnêtes. Des numéros verts officiels existent pour signaler toute tentative de corruption. Si vous êtes victimes ou témoins, faites un signalement : des dispositions seront immédiatement prises.

Nous y reviendrons!

Source:Africaguinee.com

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