L’objectif de cet écrit vise à apporter davantage de lumière sur le péage et pesage-péage à appliquer sur les principales infrastructures routières en Guinée, suivant une loi révisée au CNT le 2 septembre 2024. Dans l’esprit de ses initiateurs, cette mesure est conçue pour être favorable à notre pays par le biais de son secteur routier dont elle rendrait plus dynamique.
À bon escient donc, l’application du péage et pesage-péage pourraient effectivement contribuer à la préservation de nos infrastructures routières qui sont en bon état, à la construction de plus en plus de routes durables et rentables, à faciliter le remboursement des fonds qui ont permis la réalisation de ces routes et à encourager ainsi les bailleurs de fonds d’investir davantage dans les route en Guinée.
D’une manière générale, les infrastructures routières d’un pays ne seraient qu’un lourd fardeau difficilement supportable, si à la fois ces routes ne sont pas conçues et construites sur la base principalement de trois exigences techniques, et si les ressources financières constantes et suffisantes ne sont pas disponibles pour la réalisation des infrastructures routières performantes et le maintien de ces qualités techniques en vue d’une rentabilité la plus durable possible.
CES TROIS EXIGENCES TECHNIQUES SONT:
1) Essentiellement pour les artères principales, la géométrie correspondant à la fluidité quasi permanente des véhicules dans la circulation;
2) Les conditions de résistance des routes, y compris le relèvement du coefficient de prévention contre les aléas climatiques;
3) Les exigences pour une exploitation rationnelle des infrastructures routières. C’est à dire le respect des normes d’exploitation des routes.
LES RESSOURCES FINANCIÈRES CONSTANTES ET SUFFISANTES POUR LES ROUTES:
Diverses sources de financement sur les routes sont nécessaires, parmi lesquelles le péage et le pesage-péage sur nos principales routes constituent une des pistes très crédibles.
Le péage et pesage-péage en tant que source sûre qui génère de l’argent, celle-ci provient directement des usagers de la route à partir des postes dédiés à cela, pour répondre avant tout à divers besoins des infrastructures routières qu’ils pratiquent, dont le maintien des qualités techniques est la plus visible justification de l’importance de cette méthode aux yeux de ces usagers de la route.
Le péage tout court est réservé aux véhicules poids légers. Les poids lourds sont soumis aux manœuvres du pesage puis du péage, d’où l’expression pesage-péage. La raison principale du pesage-péage consiste à déterminer le poids des charges transportées par rapport à leur impact sur nos chaussées. La tarification dans ce volet varie selon que le camion soit vide, avec poids total autorisé ou avec surcharges (hors normes). Ce dernier cas est à déconseillé directement ou à défaut, subtilement, l’argent à payer doit être particulièrement élevé pour décourager cette pratique assez préjudiciable à la résistance structurelle de nos infrastructures routières.
Dans le cadre global de la protection de la chaussée de nos principaux axes routiers, contre leur dégradation précoce, d’autres mesures contraignantes doivent être appliquées parmi lesquelles la taxation spéciale des poids lourds notoirement en mauvais état sur nos routes. Pour preuve, beaucoup de nos ouvrages de franchissement sont constamment victimes du stationnement prolongé des poids lourds à même sur ces ponts. Pire, toutes les manœuvres de dépannage se passent également dans les mêmes positions sur ces ouvrages. J’aborderai spécifiquement ce sujet prochainement.
DEUX POSTES DE PÉAGE ET PESAGE- PÉAGE EN CONSTRUCTION SUR LA RN3 CONAKRY – BOKÉ SONT LES PREMIERS DU GENRE EN GUINÉE
Ces deux postes en cours de réalisation sont installés de part et d’autre du nouveau pont de Tanènè, sur la RN3 Conakry – Boké. En tant que projet pilote, leur réussite doit servir de lampion pour implantater à court ou moyen terme de pareils postes sur les principales infrastructures routières de notre pays, au motif d’améliorer significativemment et durablement la qualité de service de notre secteur routier. In fine, cette initiative doit pouvoir influencer positivement le pouvoir d’achat de nos populations.
Pour y arriver, entre autres, les usagers de la route ne doivent pas répercuter leurs paiements dans différents postes sur les consommateurs. Il est en principe prevu que les usagers de la route gagnent du maintien des qualités techniques réquises des routes concernées, fruits en partie ou entièrement de leurs contributions financières.
D’une manière générale, un secteur routier constamment performant est à l’avantage de tous.
À plusieurs égards, le péage et pesage-péage sont avantageux pour notre pays surtout à un moment où nos besoins en routes modernes sont très fortes, où les exigences techniques, environnementales de ces infrastructures routières sont assez contraignantes et les coûts de réalisation de ces infrastructures routières sont très élevés. Tandis qu’au même moment, les fonds disponibles pour les routes sont de moins de moins suffisants.
Le péage et pesage-péage ont l’avantage d’être une source pérenne de contribution financière pour rélever des défis majeurs au profit de nos populations par le biais d’un secteur routier performant dans notre pays.
Je souhaite qu’il en soit ainsi.
(Par Balla Moussa Konaté, ingénieur des ponts et chaussées)
