Mory Kaba : ” la mise en place d’un cadre de dialogue permanent est une excellente chose si les motifs sont sincères ” (Interview)

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Mory Kaba : Pour la mise en place d’un cadre de dialogue permanent, c’est une excellente chose si les motifs sont sincères. Quoi qu’il en soit, on ne peut pas demander un dialogue politique, pendant que les cadres de l’UFDG particulièrement sont en prison. Un parti qui regorge plus de 35 % de l’électorat selon les dernières élections. Ainsi que les autres prisonniers politiques. Comme je l’ai toujours dit, si les autorités pensent qu’ils sont pour quelque chose, et qu’ils ne sont pas des prisonniers politiques, qu’elles nous montre des preuves et les jugent. Mais si ce n’est pas le cas, je considère ces personnes comme des prisonniers politiques et demande leur libération. La paix ne se construit pas sur la frustration et des conditions de ce genre. En revanche, ma compassion va à l’endroit de toutes les personnes victimes de l’arbitraire et de l’injustice.

Mosaiqueguinee.com : Comment se porte le parti l’Avenir d’une Guinée Nouvelle (AGN) et le circonstantialisme ?

Mory Kaba : Le parti va très bien, ainsi que le circonstantialisme qui connaît aujourd’hui un grand nombre d’adeptes !

Mosaiqueguinee.com : Le parti AGN semble silencieux dans l’arène politique, exception faite à votre élection et quelques sorties médiatique de son président ?

Mory Kaba : Vous savez, nous sommes dans une période d’interdiction de regroupement. C’est pourquoi, nous ne tenons d’assemblée en tant que telle. Nous sommes respectueux des décisions de nos autorités. Celui qui doit faire respecter les lois de demain, ne point violer celles d’aujourd’hui. En revanche, nous avons élu un bureau politique national de 53 et membres. Et nous sommes en train de travailler ici en Guinée, en France, en Belgique, aux États-Unis, en Angola, au Gabon, en Côte d’Ivoire etc… les fédérations s’installent progressivement et l’AGN avance.

Mosaiqueguinee.com : Récemment, l’ancien chef de la junte Moussa Dadis Camara et certains membres du CNDD ont été interdits de voyager en Europe et leurs avoirs gelés par l’Union Européenne. Vous aviez rencontré Capitaine Dadis quand il était président de la transition. Quelle lecture faites-vous ?

Mory Kaba : Toutes ces questions en une. Eh bien… je commencerais par m’incliner devant la mémoire de toutes ces personnes sauvagement tuées lors su 28 septembre 2009 au stade du même nom. C’est une ignominie et une vilénie criminelle sans précédente. Je pense qu’on doit retrouver les commanditaires et les auteurs de cette forfaiture, rendre justice et les condamner à la hauteur de leurs forfaitures, pour au moins apaiser les douleurs des familles des victimes, même si rien ne peut effacer ce qui s’ est passé. En revanche, je reste aussi très prudent par rapport à tout jugement hâtif ; et cela pourquoi ?A cause des calendriers des uns et des autres, qui auraient des objectifs cachés. Entacher la date symbolique du 28 septembre 1958, faire partir Dadis Camara qui disait être venu au pouvoir sans effusion de sans. Alors, lorsque je vais sur la base de la théorie du Nicolas MACHIAVEL selon laquelle « tuer ou sacrifier des personnes en politique n’est pas un crime, mais c’est pour franchir les étapes et atteindre son objectif». Je reste sur mes gardes, jusqu’à ce qu’il soit prouvé que tel ou tel est commanditaire ou auteur des massacres de nos compatriotes innocemment tués. Parlant de mon intuition, lorsque le CNDD a été annoncé après la mort du Général Lansana Conté le 22 décembre 2008 paix à son âme, le lendemain un mouvement de jeunes dénommé ” Mouvement des Jeunes pour le Développement et la Démocratie ” MJDD avait vu jour, ce mouvement m’avait contacté d’être leur conseiller après mon retour de Kankan lors du décès de mon feu père paix à son âme. Chose que j’avais acceptée. Un jour, j’ai adressé une note de conseil au président Dadis qu’il avait reçue. Et spécifiquement dans laquelle, j’avais demandé de respecter son engagement en organisant les élections et partir dans l’honneur et la dignité. Suite à cette lettre, il m’avait reçu une nuit vers 12 h passée dans son bureau au camp Alpha Yaya Diallo, durant lequel je l’avais dit en toute franchise, M. le Président, rien ne serait plus beau si vous respecter votre promesse en organisant les élections et partir. Le Président à son tour, me disait ceci : « M. KABA, tu me sembles être un jeune homme courageux, sincère et très honnête. Mais je vais te confier une chose en toute honnêteté, je te fais confiance, c’est pourquoi je le dis et je veux que tu le gardes pou toi. Je suis dans un contexte très complexe et je dois le gérer avec intelligence. Actuellement, nous avions une armée très trouble. Si je dis que je vais me présenter aux élections, je vais faire plaisir à certains hommes de l’armée et provoquer la colère des citoyens qui n’en voudront pas. Mais si je dis aussi que je ne vais pas me présenter, cela pourrait donner plus de volonté et d’arguments à certains hommes dans l’armée qui seront tenter à me renverser, pour dire que je ne veux pas de pouvoir. L’armée est instable, il faut d’abord la stabiliser. Je te promets ici devant Dieu et, sur la tête de mes enfants que j’organiserai les élections et partir dans l’honneur et la dignité». Alors, à la fin de l’entretien, je fis une boutade en disant : M. Le Président, saviez vous que j’ai fréquenté la même école que vous ? Il posa brusquement la question avec visage étonné. Laquelle ? Ma réponse : l’école de Dale Carnegie ! Rires tous… Puis après, il dit toi là ; donc tu me remarques ? Rires tous…j’ai rencontré le Colonel Moussa KEITA secrétaire permanent du CNDD, toujours dans le cadre d’organiser les élections et partir. J’ai donné les mêmes conseils que le CNDD doit organiser les élections et partir. Ce dernier aussi m’avait dit les mêmes; que pour ne rien au monde ils ne se cramponneront au pouvoir. Ils organiseront les élections et partir sans pourtant savoir que Dadis CAMARA m’avait dit la même chose. Cette confidence d’État, je l’avais gardée minutieusement. C’est pourquoi je reste prudent face à cette question du 28 septembre 2009. Parce que pour moi, quelqu’un qui avait la prédisposition morale et organisationnelle de tuer les gens au stade, puisse plaider jusqu’à minuit la veille des événements, les leaders politiques de l’organisation de cette manifestation qui devrait avoir lieu le 28 septembre, de reporter au 29 pour la question de la date anniversaire du 28 septembre 1958. repousser l’occasion de tuer, des personnes qu’on avait déjà ciblées ? Je sais qu’il est plus développé chez beaucoup d’entre nous, l’émotion et la faculté de croire et non de comprendre. Je ne suis pas émotif et non profane. J’attends qu’il y ait justice.

Mosaiqueguinee.com : Sans langue de bois et au-delà de cette affaire du 28 septembre 2009, pensez-vous qu’il y a des aspects positifs du petit passage de Dadis Camara à la tête de la Guinée ?

Mory Kaba : Écoutez, Dadis Camara comme tout autre dirigeant, à toujours des passifs et actifs. Cela est inhérent à la gestion de tout pouvoir.

Pouvez-vous citer quelques actifs ?

Mory Kaba : Pendant ses 11 mois, il a traqué les voleurs des derniers publiques, dont certains ont encore les mains dans la gestion de la chose publique. Ce qui devrait être anormal. Il a refusé 22 millions de dollars de corruption de la SAG, il a donné plus de 30 kilomètres de goudrons à la ville de Kankan. Allez y voir. Il a goudronné plusieurs coins et recoins de la ville de Conakry, il a apporté Transguinéen qui est toujours factuel, il avait relancé la renaissance de la compagnie Air Guinée avec plusieurs porteurs, il avait lancé l’électrification de toutes les villes avec les centrales thermiques ; si ce n’était la surfacturation qui avait ralentit le projet. En revanche, je souhaiterai qu’il y ait justice dans le cas DADIS, mais que cela ne soit une justice de vainqueurs ou orientée. Toute personne qui serait impliquée dans le massacre d’un seul compatriote, y compris Dadis lui même, perdrait totalement mon estime sans demi mesure, car la vie humaine est sacrée et je pense toujours à moi-même lorsqu’on tue un compatriote innocent. Alors pour revenir aux premières questions, du gèle des avoirs de certains membres du CNDD et certains caciques du pouvoir actuel. Vrai ou faux, je ne sais pas s’ils ont des avoirs là-bas ou non. Si c’est le cas, c’est une bonne chose de geler les biens volés, car je ne peux pas comprendre qu’on appauvrisse notre pays et enrichisse les banques étrangères qui solidifient les entreprises, qui fortifient la croissance de ces pays. Donc, tant mieux pour les biens saisis.

Mosaiqueguinee.com : En Guinée, tous les hommes politiques se réclament patriotes. Selon Mory Kaba, quelles sont les qualités d’un homme politique ? Le leader du parti AGN a-t-il ces qualités ?

Mory Kaba : Eh bien… moi je n’aime pas parler de moi-même en bien ou de mes actions. En revanche lorsqu’il y a des questions comme ça, dans des circonstances comme ça ; là je serai obligé de donner quelques informations, puis vous laisser vous faire votre opinion. Certes, je suis un être humain imparfait comme tout autre humain. Mais je souhaite que, Dieu ne me donne la volonté de tricher ce pays. En revanche, j’ai vécu avec des personnes de mon enfance à mon adolescence, de mon adolescence à ma jeunesse, de ma jeunesse à ma jeunesse vieux (rire…) Travailler et collaborer avec des personnes en Guinée et en dehors de la Guinée. Ces personnes sont mieux placées pour dire ce que j’ai été et ce que je suis. Alors permettez moi de vous donner quelques informations. Il m’a été proposé de rentrer à la fonction publique, sans payer un sous et percevoir un salaire chaque fin du mois sans fournir un effort en contrepartie. J’ai refusé, parce que pour moi, c’est immoral et amoral. En 2009/2010, lorsqu’on mettait le CNT en place, il m’a été proposé d’être membre du CNT, pendant que j’avais des obligations ailleurs le long du Nord de l’Afrique, avec cette organisation ” Retour des Immigrés Clandestins et Cerveaux Africains ” RICCA “. Un contrat qui n’avait pas pris fin. J’avais dit que je serai incapable de travailler pleinement, pendant que je recevrai un salaire plein, sans être en adéquation avec mon temps de travail. Pour moi, ça serait une façon de tricher la république. J’ai renoncé. Beaucoup m’ont dit de ne pas faire comme si j’étais le guinéen le plus honnête. Pourtant, je n’avais cette prétention, sachant qu’il y avait d’autres guinéens plus honnêtes dans l’ombre. Puisque pour eux, c’est comme ça que ça se passe. A l’époque, mon ami Dr Dansa Kourouma secrétaire général du CNT, m’a dit que ma décision était noble, et qu’elle me serait utile un jour. Qui d’ailleurs, sera par après mon président au CNOSCG lorsque j’y étais en qualité de secrétaire général avant de quitter. En revanche laissez-moi vous étonner peut être. Je suis venu donner mes services par après au CNT sans contrepartie. Particulièrement à la commission Réconciliation Nationale où il y avait l’ex ministre Galema Guilavogui, paix à son âme, l’ex ministre Hadja Mariama Djello, Hadja Mariama Sow qui en était la présidente, l’ex ministre Tidjani Cissé paix à son âme etc… je venais avec un petit frère Mohamed Lamine Nabé que j’avais choisi comme assistant. Notre schéma directeur a été pour beaucoup. En revanche tenez vous bien, j’ai fait venir un grand ami, qui est venu pour financer le programme que nous avions établi. Il s’élevait à un million cinq cents milles dollars. Lorsque je n’avais plus la confiance d’une éventuelle gestion saine, j’ai dit au sieur de retourner avec l’argent. Par après, j’ai reçu l’appel du premier ministre Jean Marie Doré (paix à âme ) avec qui j’avais un excellent rapport. Il était un bon conseiller pour moi. Lorsque j’ai été le rencontrer, il m’a demandé pourquoi je voudrais bloquer le financement ? Je lui ai donné des explications, et finalement il était d’accord avec moi. Il m’a dit « Mory, je suis très fier de toi. Continue comme ça. Ton spécimens, on en trouve rarement. Un jour, je serai encore fier de toi lorsque je serai à l’orient éternel (l’au-delà ) rire… ah oui». Ce monsieur me considérait comme son fils. Il m’a appris beaucoup beaucoup de choses. Pour revenir sur le sujet, ce monsieur a voulu laisser le montant intégral avec moi, jusqu’à ce que les choses soient claires pour moi. Il a tout fait. Je lui ai dit de retourner avec. Maintenant en partant, il m’a donné cinquante milles dollars, même si ce n’était la première fois ni la dernière. Monseigneur Gomez est témoin, monsieur Koureissy Condé, monsieur Dramé et beaucoup d’autres personnes du CNT à l’époque. Une fois chez moi en 2014 à Matoto, deux personnes avec des badges de la BELLZONE sont venus me rencontrer après un rendez-vous tracé au téléphone en me disant qu’ils seraient de cette société. Je leur ai reçu au salon. Ils m’ont demandé d’être dans un endroit plus isolé. Nous avons été un peu en bas dans ma cour au bord de la piscine. Ils m’ont expliqué, combien de fois, ils ont plaidé mon beau père avec un montant de un million cinq cents milles dollars, pour que ce dernier (commandant des douanes à l’époque) renonce à déposer son rapport, sur une fraude douanière qui s’élevait à 195 000 000 000 (cent quatre-vingt quinze milliards GNF), vous pouvez vérifier le rapport ITE 2014 relatif à l’extraction dans les zones minières) qui n’a pas accepté, et qu’on leur aurait dit que j’étais la personne à qui mon beau père ne refusait rien. Effectivement, il ne me refusait rien. Mais je leur ai dit que, mon beau père Kerfalla Camara, commandant des douanes à l’époque, m’avait effectivement parlé de tout ça. Mais, que moi même lui avait conseillé de ne pas prendre ce montant contre les intérêts de la Guinée. Et vous connaissez la surprise qui se lisait dans les regards ? C’était de me voir refuser cent cinquante milles dollars américains de billets neufs comme frais de récompense ! Ils sont partis très étonnés. En 2016, si j’ai bonne mémoire, les commerçants de médicaments de Madina sont venus me voir chez moi par l’entremise d’un ami Sory Diane avec 2 milliards et demi de GNF, pour que je plaide pour leur cause auprès du Colonel Tiègboro. Je leur ai dit ceci, l’argent n’est pas ma priorité. Ne parlez même pas d’argent au Colonel, sinon il va refuser et vous allez tout gâter. Allons plaider pour que le gouvernement vous permette de liquider vos bons produits aux pharmaciens pour que vous ne perdiez pas. Vous êtes des compatriotes, donc on ne doit pas cautionner votre perte totale, mais vous devez laisser cette activité aux professionnels de la santé après que vous aurez liquidé vos produits. Je n’ai pris un centime. Entre 2008 et 2012, des institutions étrangères voulaient souvent financer la lutte contre l’immigration clandestine vers l’Occident. Parfois, ceux qui étaient des intermédiaires me proposaient des méthodes non catholiques. On donne 300 mille, 250 etc… et tu nous donnes 30 % du montant, mais en faisant le rapport, tu fais un rapport détaillé du montant reçu. Je refusais tout ça, parce que je ne voudrais pas baisser la tête devant quelqu’un un jour. Des cas comme ça, je n’en finirai pas de citer. Maintenant, pensez-vous qu’il peut y avoir combien de guinéens ou guinéennes qui peuvent renoncer à tout ça ? Je vous laisse faire votre jugement.

Mosaiqueguinee.com : Mory Kaba est toujours habillé en blanc. Vouliez-vous ressembler à feu Ahmed Sekou Touré pour qui vous avez un grand penchant ? Vouliez-vous être comme lui ou plus que lui lorsque vous serez président ?

Mory Kaba : Écoutez. Mon problème de chemise pour la plupart blanche, n’a rien avoir avec le présent Ahmed Sekou Toure paix à son, même si affection pour lui se passe de commentaire. Pour ce qui m’ont connu, cela fait plus de 20 ans en arrière, avant que je ne commence à trop m’intéresser à ses écrits et avoir une très très grande admiration pour l’homme Syli. En revanche, je ne veux ressembler à personne. Je veux me créer une propre image et vivre un propre destin. Retenez une chose, quelles que soient les œuvres d’un chef d’État guinéen ; personne n’atteindra la moitié de la dimension de Ahmed Sekou Toure. Personne ne donnera deux fois l’indépendance à ce pays, personne ne permettra à 5 pays africains d’avoir leurs indépendances…

Lesquels pays parlez-vous ?

Mory Kaba : Guinéen Bissau, Cap-Vert, Mozambique, Sao Tome et Principe, l’Angola suite à la résolution des Nations Unies lorsqu’on demanda de dédommager la Guinée après l’agression portugaise contre la Guinée. Par ailleurs, en 2013 lors de la date anniversaire de l’OUA à Addis-Abeba, il a reçu l’honneur à titre posthume du président des présidents africains, à cause de son combat sans égale pour l’Afrique et son soutien pour la liberté des peuples africains. Monsieur, savez que la résolution 1514 du conseil de sécurité des Nations Unies vient de cet homme ? Une résolution qui permettra à tous les peuples d’avoir leurs indépendances ? Ce que je sais, le pouvoir de Sekou Toure était fait de haut et de bas comme tout pouvoir, lui même avec des qualités et des défauts, mais cela ne saurait l’enlever sa grandeur qui a marqua l’humanité, comme l’a dit Aimé Césaire « sans risque de me tromper, je dirais que c’est l’homme noir du siècle », c‘est à dire du 20 ème siècle.

Mosaiqueguinee.com : Saviez-vous que son régime est accusé d’avoir tué plusieurs milliers de guinéens et les victimes du camp Boiro réclament toujours justice ?

Mory Kaba : Je l’ai dit tout à l’heure, que son régime a été fait de hauts et de bas comme tout régime. Nous avons dans notre plan, un programme de réconciliation Nationale, qui prend en compte l’histoire politique de la Guinée dans toute sa dimension de 1958 à nos jours. Nous avons identifié les personnes tuées de l’agression 70 par les portugais, nous avons identifié ceux des personnes à tort ou à raison de 1958 à 1984 sous la responsabilité de l’État, nous avons fait la même chose pour ceux de 1984 à 2008 et également de 2008 à 2010, enfin de 2010 à nos jours. Croyez-nous, nous allons prendre en compte tous les éléments pour réconcilier les guinéens avec leur histoire, et faire tout pour que plus jamais ça. C’est à dire une garantie de non répétition. En revanche comme l’a dit ce journaliste ivoirien Jérôme Carlos lors du décès du président Sekou Toure : « des hommes peuvent juger d’autres, mais seul compte le jugement de l’histoire. Il ne s’inscrit pas dans le court immédiat de nos dispositions du moment, il ne prend pas partie des options orientées et dirigées, mais l’histoire prend partie sans être partisane, parce qu’elle prend la partie de la vérité, elle seule fera la vérité, toute la vérité sur la vie et la mort de Sekou Toure ».

Mosaiqueguinee.com : Mory Kaba, on est toujours resté sur notre fin en ce qui concerne votre passage au parti UDIR. Qu’est-ce qui s’est réellement passé ? Quelles sont les véritables raisons de votre départ précipité à la tête de cette formation politique ?

Mory Kaba : J’aurais préféré ne plus parler de ce qui ne me semble plus important, mais comme vous insistez, je vais la répondre de façon plus explicite, mais pour la dernière fois avec un media. Car pour moi, j’ai mis cette histoire complètement derrière. Alors, après mon départ du processus de mise en place du MPDG ; je fus approché par Bouya Konaté, pour créer un parti qui semblerai selon lui plus démocratique et transparent. Je suis resté sur mes gardes. Comme on échangeait souvent, il m’a dit avoir trouvé un parti agréé mis à sa disposition. Ainsi, il m’avait demandé de les aider à toiletter la documentation et tout ce qui pouvait aller avec. J’ai fait de mon mieux gratuitement. Par après, il m’a dit avoir lancé un appel d’offre pour l’élaboration d’un programme de société, ayant confiance à mes capacités intellectuelles selon lui. Il me demanda si notre cabinet pensait être capable de résoudre le problème ? Si oui, qu’on pourrait soumissionner. Ainsi, nous avions soumissionné comme d’autres cabinets. Mais, l’appel d’offre etait sanctionné par un exposé devant les membres d’un mouvement appelé ‘’la Rupture’’ qui finiront pour la plupart à être des membres du parti UDIR. Il me dira qu’un premier, un deuxième et un troisième cabinets étaient passés et que le troisième fut retenu pour l’instant avant le notre, et que ce dernier avait dit 150 millions le travail. Notre Cabinet CSK GROUP se prêta à cet exercice, venu ce jour devant un parterre de personnes dont certains auraient fait de bonnes études en économie au Canada, aux États-Unis et d’autres grandes universités de part le monde. Nous exposâmes pendant 30 à 40 mn suivirent des questions et réponses d’économie et de développement liés à la gouvernance etc… qui prendra 1h 40 mn à 2 h environ ou plus. Et comme le dit Jean Jack Rousseau « le meilleur des diplômes, c’est l’éloquence. L’on n’est éloquent que lorsqu’on maîtrise son sujet», autrement sa formation. Ils furent tous à l’unanimité convaincus d’après eux, et demandaient ainsi de faire une proposition de prix. Nous avions proposé un premier temps 500 millions. Mais ils plaideront de laisser à 250 millions, ce qui fut arrêté, ainsi nous sommes tombés d’accord sur un contrat de nature synallagmatique dans lequel chaque partie était dans l’obligation de respecter sa part de clause de contrat, quand une ne respecte pas, l’autre n’est pas tenu obliger de respecter. Nous avions arrêté 150 millions soit 60% du montant pour commencer le travail. Ils verseront 30 millions environ. Nous avons fourni un premier travail qu’ils trouvaient excellent, puis un deuxième qui fut apprécié aussi malgré que nous n’étions pas obligé de fournir même une virgule tant que les 150 millions n’étaient pas au complet. Et dans ce même volet nous avions arrêté que à chaque fois que des anomalies seront constatées, de nous faire signe pour qu’on fasse ce qu’il faut. Par la séduction de notre travail, il verseront graduellement 20 millions etc.… jusqu’à 101 millions. Par la suite, comme les élections législatives approchaient et qu’il n’y avait pas de possibilité de créer un nouveau parti politique qui se heurtait à l’argument des autorités publiques selon lequel il fallait freiner la prolifération des partis politiques non productifs et que chacun pouvait s’inviter dans les partis politiques déjà existants. Je donne mon accord d’adhésion et avec l’évolution du temps, je me suis fait admirer par la plupart des membres qui estimaient que j’étais mieux indiqué pour diriger le parti vers le succès. Alors, comme je suis quelqu’un qui travaille sur ce genre ce dossier en Guinée et au delà de la Guinée, avec d’autres partenaires, j’ai donné une petite partie du travail qui ne représentait même pas 15 % du travail global, à un collaborateur qui envoya quelque chose et par la suite on découvrira qu’une partie de ce travail fourni par ce dernier existait dans un autre document au Cameroun, donc un plagiat. Cela n’a pas fait l’objet d’un problème, parce que nous étions même pas à la phase du commencement du travail et on savait de qui ça venait. Toujours chemin faisant, les tensions relatives à la question des élections au sein de UDIR commencèrent. Plusieurs membres du parti me diront d’aller voir Bouya pour que je puisse conduire les élections législatives. Une fois j’ai été, deux fois sans succès, la troisième fois il me dira d’aller au élections du parti et que le gagnant prendra les rênes du parti. Ainsi à la fin du mois de Décembre 2019, on organisa ces élections ou je suis sorti vainqueur avec 22 voix, lui Bouya second 12 voix et le troisième 2 voix. Oh… c’est cette élection qui fut mon péché. C’est après ma victoire qu’il réclama la paternité du parti. Quelques semaines après, il demanda au cabinet de fournir l’intégralité du travail du projet de société, au risque d’être poursuivi. Le cabinet demanda à son tour de fournir les montants comme indiqués dans le contrat. Il ne l’a pas fait, et d’ailleurs, si quelqu’un devait agir désormais au nom du parti, c’était bien moi en tant qu’élu à la tête. On me poussa à la démission, selon eux, que je ne m’entendais pas avec Bouya. On mettra toutes les stratagèmes pour me faire quitter à la tête du parti, tout cela est resté sans succès. La dernière solution était de me brandir une possible poursuite à la justice. J’ai dit que même si on faisait descendre le ciel sur terre, je n’allais pas démissionner. Quelques temps après, je reçois une assignation de ma personne physique Mory KABA en justice, or ce qui est élémentaire dans un contrat de société, entre deux personnes morales, quand vous convoquez, vous vous convoquez entre deux personnes morales et non personnes physiques. Des éléments basiques, même les personnes n’ayant pas fait des études de droit connaissent ça. Je ne sais pas pourquoi le nom d’une personne physique Mory KABA vient faire à la place d’une personne morale CSK si l’intention n’était pas de nuire ? CSK – Group qu’ils ont même traité de société fictive sur les réseaux sociaux, mais comment une société fictive peut avoir son RCMM, peut payer son quitus fiscal à hauteur de 15 millions, payer ses employés ? c’est plus qu’une absurdité et une haine cette intention de nuire. Moi, j’aurai bien voulu avoir en face, des hommes politiques qui ont des idées comme moi ou plus que moi pour sortir ce pays de sa situation, mais pas de la fourberie comme argument politique. D’ailleurs, on ne peut pas poursuivre pour une œuvre qui ne t’appartient pas. Un collaborateur « a plagié» un document au Cameroun. C’est au propriétaire du document de poursuivre ou c’est toi à qui le document n’appartient pas ? Notion élémentaire en droit. Mais bon, je tourne cette page et me consacre à la conquête et l’exercice du pouvoir par le parti que je préside désormais, le parti de l’Avenir d’une Guinée Nouvelle AGN. Rien ne peut nous empêcher d’aller vers cet idéal. Nous ne sommes pas venus en politique pour faire des petits arrangements, ou chercher des postes, mais pour atteindre notre but : conquérir et exercer le pouvoir.

Mosaiqueguinee.com : Après le coup politique de l’UDIR, comment Mory Kaba fait pour repartir du bon pied ?

Mory Kaba : Vous savez, je plains ceux qui confondent vraiment les choses. Qui n’ont pas l’intelligence de comprendre les petites manipulations politiques. Même si je ne regrette pas d’avoir vécu un moment à la tête de ce parti. D’ailleurs, ça m’a permis de comprendre assez de choses de beaucoup de personnes autour de moi, pour mieux gérer dans l’avenir. Monsieur, connaissez vous l’affaire Sonko et Adji Sarr au Sénégal ?

Oui !

Mory Kaba : Ok ! Les sénégalais intelligents, ont compris et dit qu’ils s’en foutent, puisqu’au delà, l’objectif principal derrière était de nuire à l’image d’une personne qui porte des idées capables de changer les choses au Sénégal. Ils ont dit non, et vous connaissez le résultat. En revanche, je ne peux pas comprendre, que certaines personnes faibles d’esprit tombent dans cette manipulation collective, qui consistait à nuire à mon image, qui pourtant porte aussi des idées capables de leur sortir de la précarité ambiante, pour qu’ils vivent décemment conformément aux richesses dont dispose la Guinée. D’ailleurs jusqu’ici, je reçois des captures d’écran des découragements, des personnes qui tentent de décourager les personnes qui likent, qui partagent ou commentent ce que je publie. Sous prétexte de m’isoler sur les réseaux. Oh qu’elle haine, qu’elle hypocrisie, qu’elle méchanceté !!! S’ils consacraient 50 % des efforts qu’ils consacrent à cette fourberie, leurs vies n’en seraient pas là. En revanche au delà de tout, je suis très très confiant dans l’humilité, que les guinéens conscients, ceux qui ont les capacités de discernement, nous suivront dans cette lutte jusqu’à la conquête et l’exercice du pouvoir. Notre caravane a bougé, elle doit y arriver. C’est pourquoi nous ne prêtons pas aux aboiements et jets de pierres au risque de nous freiner. Le parti a bougé, il va arriver.

Mosaiqueguinee.com : Beaucoup pensent que vous êtes le prochain Macron guinéen à cause de vos idées de développements qui transcendent celles de tous les hommes politiques guinéens ?

Mory Kaba : Écoutez, je ne prétends pas être un sauveur. Je ne prétends non plus être le meilleur. Je suis avec des guinéennes et guinéens, des grands conseillers, des patriotes résolument engagés à mener intelligemment nos idées dans l’intérêt du peuple. Nous ne sommes pas dans un combat de génération. Jeunes, personnes âgées ou enfants, femmes ou hommes, tous les compatriotes damnés et marginalisés, sont nos priorités, pour qu’ils jouissent de l’immensité de nos richesses. Voilà ce pourquoi, nous nous battons avec un tout dans un tout.

Mosaiqueguinee.com : Mory Kaba, il ne reste plus qu’à vous dire merci !

Mory Kaba : C’est à moi de vous dire merci pour l’opportunité et le temps que vous m’avez offerts.

Source: mosaiqueguinee. Com

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