Il y a deux ans, l’on se souvient encore, quand l’idée de la mise en place d’un patronat unifié avait refait surface. Ça paraissait assez utopique, car le régime précédent, celui d’Alpha Condé, après plusieurs tentatives, n’y était point parvenu.
Les égos des acteurs avaient étouffé le projet dans l’œuf. Mais le plus grand obstacle à la mise en œuvre de l’initiative, avait été, sans doute, la politisation à outrance qui était l’instrument de gestion prisé des autorités d’alors.
Le président de la coordination Haall Pular dont la seule présence, interpelle et continue d’interroger sur la pertinence, l’a éloquemment relevé.
« Si cette initiative a été possible, c’est parce que la politique s’en est éloignée. Il faut aussi saluer les patrons qui ont mis leurs égos de côté pour privilégier l’intérêt du pays », s’était réjoui El Hadj Alseyni Barry.
C’est alors tout à l’honneur des militaires au pouvoir qui ont réussi à se faire entendre sans s’y interférer.
Malgré tout, ça n’a pas été un long fleuve tranquille.
Le péril a été évité de justesse, quand le dissident, l’éternel contestataire au sein du patronat, ce depuis très longtemps, a décidé de passer par la justice pour faire annuler l’assemblée constitutive.
Habib Hann, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a été débouté de ses prétentions. Des tentatives visant à bloquer le processus devant aboutir à l’existence légale d’un patronat unifié.
En dépit de tout, l’assemblée a eu lieu. Et le même dissident ainsi que le triumvirat indispensable à l’aboutissement du processus, à savoir Ansoumane Kaba GUITER , Kerfala Camara KPC et Ismaël Keita, ont tous été honorés.
C’est une initiative de la commission d’organisation dirigée par le très respectable ancien ministre Justin Morel. Ces images resteront longtemps dans les mémoires. Et ces ténors dont les efforts ont permis la mise en place de ce patronat unifié, devraient se rappeler ce moment historique chaque fois qu’il leur traversera la tête l’idée d’une nouvelle dissidence.
Ce samedi 20 avril, tout s’est passé comme sur des roulettes. Le code d’éthique, le règlement intérieur et les statuts de l’organisation, ont été adoptés par consensus.
Le conseil d’administration composé d’entrepreneurs qui comptent le mieux sur l’échiquier national a été aussi approuvé. Il leur a été reconnu d’élire le bureau qui doit présider aux destinées du pays pendant les prochaines années.
Ansoumane Kaba et ses adjudants, excusez de peu, et ses trois vice-présidents du défunt conseil exécutif, ont été élus par acclamation, respectivement Président et vice-Présidents.
Si l’on peut féliciter les acteurs pour avoir pris la mesure de la situation pour se mettre ensemble, dit-on, il est aussi important de mettre un curseur sur le travail titanesque abattu par le secrétariat général de la CGE-Gui, sous le leadership de Dame Maria Diané.
Le patronat unifié et unique de la Guinée est enfin là. Il est désormais légal. Mais c’est loin d’une panacée dans un pays où le terme opérateur économique est galvaudé, dépendant pour la plupart du budget de l’Etat.
Le défis alors pour le nouveau bureau, c’est réussir à professionnaliser le secteur en élaborant des critères et des objectifs à atteindre. C’est aussi se battre pour améliorer l’environnement des affaires, protéger ses membres contre les abus des services de l’Etat, puis amener les acteurs économiques à diversifier leurs activités en vue de répondre aux nombreux besoins du pays. Comme cela a été clairement dit par le Premier Ministre, Bah Oury, qui a rehaussé l’événement par de sa présence.
C’est évident que c’est maintenant que le vrai travail commence !
In DjomaMedia