Prétendu sondage sur le référendum en Guinée : la réaction de M. Ibrahima Sory KEITA

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Depuis quelques heures, une publication circulant sur les réseaux sociaux fait état d’un prétendu sondage annonçant une forte majorité en faveur du « Oui » ou du « Non » au référendum constitutionnel prévu le 21 septembre 2025.

Pour en savoir plus, notre rédaction s’est entretenue avec Ibrahima Sory KEITA, étudiant en Master de communication politique et institutionnelle. Il a accepté de livrer son point de vue sur cette affaire.

Monsieur KEITA, un sondage diffusé sur les réseaux sociaux semble indiquer une majorité écrasante en faveur du « Oui » ou du « Non » au référendum. Quelle est votre analyse en tant qu’étudiant en communication politique et institutionnelle ?

Ibrahima Sory KEITA : Merci pour la question. Même si je suis encore en formation, il est évident que tout sondage, surtout lorsqu’il touche à des sujets aussi sensibles que le changement constitutionnel, doit être abordé avec beaucoup de prudence.

La communication politique et institutionnelle autour de ces données est tout aussi importante que les résultats eux-mêmes. Une interprétation hâtive ou mal encadrée peut influencer l’opinion publique et entraîner des incompréhensions.

Quels sont, selon vous, les risques liés à la diffusion de ce type de sondage ?

Ibrahima Sory KEITA : Plusieurs risques sont à considérer :

  1. Une perception biaisée de l’opinion publique : un sondage mal formulé ou mal interprété peut donner l’impression d’un consensus inexistant.
  2. Un impact négatif sur le processus démocratique : la diffusion de données non vérifiées peut réduire la participation citoyenne et miner la confiance dans les institutions.
  3. Une atteinte à la crédibilité des institutions et des responsables politiques : relayer un sondage sans vérifier sa fiabilité peut semer le doute quant à la transparence des autorités.

Dans ce contexte, quel rôle doit jouer la communication politique et institutionnelle ?

Ibrahima Sory KEITA : Même en tant qu’étudiant, je constate que les acteurs politiques et institutionnels doivent s’entourer de professionnels de la communication pour :

  • Contextualiser les informations,
  • Anticiper les réactions du public,
  • Diffuser des messages clairs, précis et cohérents,
  • Et surtout, préserver la confiance et la crédibilité vis-à-vis des citoyens.

Sur la campagne référendaire en cours

Ibrahima Sory KEITA ajoute : Je tiens à rappeler que la Constitution soumise à référendum est le fruit d’un processus participatif, amorcé par le lancement officiel de la campagne.

La polémique autour de ce prétendu sondage ne devrait pas venir d’une personnalité aussi influente qu’un ancien Premier ministre.

Les mobilisations massives constatées en province en faveur du « Oui » montrent clairement que les citoyens se sentent concernés. Ils reconnaissent, dans les articles de cette nouvelle Constitution, la prise en compte de leurs préoccupations, telles qu’elles ont été exprimées lors des consultations.

Il conclut : Je saisis cette occasion pour remercier le Conseil National de la Transition (CNT), dirigé par Dr Dansa KOUROUMA, pour le travail remarquable accompli.

Le CNT a su intégrer les aspirations légitimes de tous les Guinéens dans ce texte fondamental, renforçant ainsi le lien entre les institutions et le peuple.

Pour finir, quel conseil adressez-vous aux décideurs et aux médias ?

Ibrahima Sory KEITA : La communication politique et institutionnelle ne s’improvise pas. Avant de relayer des informations sensibles, comme des sondages sur le référendum, il est indispensable de :

  • Vérifier les sources,
  • Analyser les méthodes de collecte des données,
  • S’entourer de spécialistes pour éviter toute interprétation erronée ou manipulation.

Même en formation, on comprend déjà que la rigueur et l’expertise doivent précéder toute prise de parole publique.

Djiba Kouyaté

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