Soudan : l’armée tente d’étouffer la contestation

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Les forces de sécurité soudanaises ont utilisé la force pour tenter de démanteler un sit-in devant le quartier général de l’armée à Khartoum, affirment les manifestants.

Des coups de feu ont été entendus dans la capitale et des victimes ont été signalées. Le Soudan est dirigé par un Conseil militaire de transition depuis que le président Omar el-Béchir a été renversé par un coup d’État en avril.

Les manifestants ont exigé qu’un gouvernement civil prenne la direction du pays.

« Maintenant, une tentative est en cours pour disperser le sit-in », a indiqué l’Association soudanaise des professionnels dans une courte déclaration.

Selon des témoins, des manifestants brûlent des pneus et des barricades pour tenter de repousser les forces de sécurité.

Au moins une personne aurait été tuée et plusieurs autres blessées.

Le journaliste Benjamin Strick, spécialisé dans la vérification d’images sur Twitter, a partagé des vidéos depuis Khartoum, où l’on pouvait entendre des tirs répétés.

L’armée soudanaise n’a jusqu’à présent fait aucun commentaire. Les manifestants occupent la place devant l’état-major militaire depuis le 6 avril, cinq jours avant le renversement de M. Bashir.

Le mois dernier, les manifestants et les généraux au pouvoir ont annoncé qu’ils s’étaient mis d’accord sur la structure d’une nouvelle administration et une période de transition de trois ans vers un régime civil.

Mais ils doivent encore décider de la composition de ce qu’ils ont a appelé le Conseil Souverain, qui sera l’organe décisionnel suprême pendant la période de transition.

Les deux parties n’arrivent pas à s’entendre sur la répartition des sièges au sein de l’organe de transition. Militaires et civiles veulent la majorité des postes.

  • 19 décembre 2018 – Des manifestations éclatent après l’annonce de la hausse des prix du carburant et du pain
  • 20 décembre – Les manifestations gagnent en intensité dans la capitale, Khartoum. Les soudanais réclament « liberté, paix et justice ».
  • 22 février 2019 – Le président Omar el-Béchir décrète l’état d’urgence et dissout le gouvernement
  • 24 février – Les manifestations se poursuivent alors que les forces de sécurité réagissent en tirant à balles réelles
  • 6 avril – Les manifestant réclament le départ du président Omar el-Béchir face au quartier général de l’armée à Khartoum
  • 11 avril – Les généraux de l’armée annoncent que M. Bashir a été renversé, mais le sit-in se poursuit alors que la population réclame un pouvoir civil
  • 17 avril – M. Bashir est incarcéré à Khartoum
  • 20 avril – Début des pourparlers entre les dirigeants militaires et les représentants civils
  • 13 mai – Six personnes sont tuées lors d’une fusillade à l’extérieur de l’état-major de l’armée
  • 14 mai – Les militaires et les civils annoncent un accord sur une période de transition de trois ans
  • 16 mai – Report des pourparlers en raison de la levée de certaines barricades par l’armée
  • Bbcafrique.com
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