L’avènement au pouvoir du Conseil National du Rassemblement pour le Développement(CNRD) le 5 septembre 2021, a suscité beaucoup d’espoir chez des millions de guinéens. Si l’on a cru rompre avec les anciennes pratiques du régime déchu, aujourd’hui, le comportement de l’actuel ministre du commerce, de l’industrie et des petites et moyennes entreprises, Bernard Gomou laisse entendre des doutes par rapport à la réussite du projet d’unification du patronat Guinéen recommandé par le Colonel Mamadi Doumbouya, président de la transition, chef de l’État.
Les différentes sorties médiatiques du ministre Bernard Gomou crée-t-elles des doutes chez des acteurs du secteur privé Guinéen ? Oui !
Invité dans une émission de la place le samedi dernier, le ministre Bernard Gomou aurait affirmé que c’est l’État qui a reconnu le patronat de Kaba Guiter ‹‹comme l’État c’est la continuité››.
Quels propos dangereux proférés par un membre du gouvernement de Mamadi Doumbouya qui suscitait assez d’espoir.
À l’heure où la majorité des fédérations patronales et organisations professionnelles du secteur privé guinéen veulent la tenue d’un congrès légal pour la mise en place d’un bureau unique au niveau du patronat guinéen, ce ministre troublé à l’allure conflictuelle des industries s’est permis de parler ainsi. N’a t-il pas cherché à s’informer des événements qui sont survenus pour la mise en place des différents bureaux du CNP-GUINÉE en 2016?
Le ministre d’État, ministre de la Justice et Garde des sceaux d’alors, Me Cheick Sacko n’avait t-il pas déclaré? : ‹‹ que le congrès qui a élu Kaba Guiter est nul et non avenu. Quel est alors le projet voilé et dangereux de Bernard Gomou ?
Dans cette même émission, le ministre a parlé des partenaires sociaux du monde du travail. Pour votre information M. le ministre, l’OIE n’est qu’une ONG affiliée au BIT, et la FOPAO, c’est une Association des patronats de l’Afrique de l’Ouest. Ces organisations ne sont que des partenaires sociaux mais seules les fédérations patronales membres peuvent élire et reconnaître un président et un bureau exécutif du patronat à travers un congrès électif.
Ce qui n’a pas été le cas pour Ansoumane Kaba Guiter.
Il est important de rappeler que le soit disant congrès de Kaba Guiter s’est tenu illégalement et s’est fait annuler par les juridictions guinéennes, ce qui fut confirmé par le ministre d’État, ministre de la justice, garde des sceaux, cheick Sacko, à l’occasion d’une conférence de presse. Et de par la communication confirmative du gouvernement par le biais du premier d’alors, Mamadi Youla. Suivi de la communication du porte-parole du gouvernement à l’époque, Albert Damantang Camara, suite à un conseil des ministres, qui avait déclaré que le conseil des ministres recommandait aux membres du gouvernement de ne pas s’immiscer dans les activités du patronat.
M.le ministre ,en qualité de ministre de la république, votre immiscion dans le projet d’unification du patronat guinéen par la mise en place d’un seul et unique patronat ne doit être que par la conciliation et de la modération des acteurs du secteur privé guinéen. . Pas plus ! Cependant, ce sont des fédérations patronales qui doivent décider de cela en toute indépendance.À ce jour, la majorité des fédérations patronales demandent la mise en place d’un bureau provisoire indépendant et neutre dont le président ne sera ni électeur ni éligible afin de conduire le processus d’unification en cours.
C’est le moment de recadrer ce ministre assureur de profession, inexpérimenté du monde de travail afin de permettre au gouvernement du Colonel Mamadi Doumbouya de répondre aux attentes du secteur privé guinéen.
Ibrahima Kalil Sylla