Le président bolivien Evo Morales a démissionné dimanche, criant à l’injustice après trois semaines de protestations contre sa réélection pour un quatrième mandat.
« Je renonce à mon poste de président », a déclaré à la télévision le leader de 60 ans, au pouvoir depuis 2006, au terme d’une journée marquée par de nouveaux affrontements entre manifestants et forces de l’ordre.
Son départ intervient également suite à des démissions en série de ministres et députés.
« Le coup d’Etat a eu lieu », a ajouté, à ses côtés, le vice-président Alvaro Garcia Linera, lui aussi démissionnaire.
Des milliers d’habitants ont déferlé dans les rues du pays pour célébrer cette annonce, agitant le drapeau bolivien entre rires et larmes après cette violente vague de contestation qui a fait 3 morts et 383 blessés.
Retranché dans son fief politique, dans la région de Cochabamba au centre du pays, Evo Morales a finalement cédé aux appels à la démission en fin d’après-midi.
L’ancien chef de l’Etat dénonce comme une « décision politique » l’appel de l’Organisation des Etats américains (OEA) à l’organisation d’un nouveau scrutin.
« Mon péché est d’être indigène, d’être producteur de coca » a -t-il déclaré.
Cet ancien berger de lamas avait gravi les échelons syndicaux jusqu’à devenir il y a 13 ans le premier chef d’Etat indigène du pays.
Il est l’un des derniers représentants de la « vague rose » qui a déferlé au tournant des années 2000 sur l’Amérique latine, faisant virer à gauche le Brésil, l’Argentine, le Chili, l’Equateur et le Venezuela, la majorité de ces pays ayant depuis rebasculé à droite.
Dimanche soir, il a reçu le soutien immédiat des dirigeants cubain et vénézuélien, Miguel Diaz-Canel et Nicolas Maduro, qui ont dénoncé un « coup d’Etat » et exprimé leur solidarité envers leur « frère président » Evo Morales.
Bbcafrique.com