Habib Marouane Camara : des Ministres à renvoyer sans ménagement et des candidats sérieux pour la Primature

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Entre obligation de choisir conformément à sa main tendue au lendemain d’un scrutin présidentiel de toutes les controverses et ou, sa volonté de fidélité à ses engagements de départ et de reconnaissance, le Chef de l’État, Pr. Alpha Condé fait face à un sérieux dilemme. Reconduire le gouvernement actuel ou apporter du sang neuf pour une question d’ouverture allant dans le cadre de l’apaisement ou charmer la communauté internationale, voici le difficile choix à faire par le Président Alpha Condé. C’est le premier grand défi qui attend l’homme.

Le Président a besoin du sang nouveau, un coup de balai intense pour souffler dans les prochains mois avant la grosse tempête de revendication sociale ou politique.
Va-t-il se débarrasser de ce gouvernement quasiment impopulaire à plus de 80% ou sera-t-il confronté par ses propres sentiments ?

Pour l’opinion, un coup de balai s’impose. Aucun calendrier électoral ne bouscule l’agenda présidentiel. Pr. Alpha Condé doit nommer un gouvernement porté vers les objectifs économiques et de dialogue national, plus audible avec très peu d’ambitions de succession ou de rêve présidentiel.
Il doit s’ouvrir à toutes les compétences sans tenir compte du teint ou du ton des bénéficiaires sans aucune subjectivité. A défaut d’un gouvernement d’union nationale, il doit mettre en place un gouvernement de compétences basé sur le mérite et l’obligation de résultats dans le temps.
Le mandat pour la justice et la lutte contre l’impunité.

Trop de sang a coulé dans ce pays. Des dégâts matériels importants et des handicapés à vie sans jamais que les bourreaux ne soient punis et sans la moindre compassion de l’État ni réparation. Le Chef de l’État doit couper le cordon ombilical avec son sentimentalisme caractérisant et son inaction déconcertante. Il doit savoir manier le bâton et la carotte. Les arrestations arbitraires doivent cesser, aucun guinéen ne doit faire les frais de ses opinions. Le pays a besoin d’un vieux sage et non d’un va-t-en-guerre et rageux.

Des Ministres au bilan médiocre et rejetés par l’opinion publique
Ce sont des noms qui font moins de fierté dans le gouvernement actuel. Ils sont rejetés par la base. Parmi eux :

1- Oumar Saïd Koulibaly, Ministre des PTEN. Il serait l’homme qui agite la toile contre un jeune soupçonné pour ses appétits de succession à la tête de ce département. Oumar Saïd est accusé à tort à raison, d’être le champion des coupures d’internet.

2- Papa Koly Kourouma, Ministre de l’hydraulique et de l’Assainissement. Son manque de résultat politique et sa perte de terrain en forêt font de lui un vulnérable. Il fait plus de bruits qu’il ne pose d’actes.

3- Amara Somparé, Ministre de l’information et de la Communication. Son seul bilan se résume à l’organisation des conférences de presse du gouvernement avec des journalistes triés sur goût personnel.

4- Aboubacar Sylla, Ministre des Transports. Plus de bruits que de biens. C’est quelqu’un qu’on entendait moins lors de la présidentielle et pourtant Dieu sait combien de fois qu’il est volubile ? Certainement, il parlera de sa fameuse coalition de soutien CODECC mais avec quel apport ?

5- Mamadi Touré, Ministre des Affaires Étrangères. Son bilan reste à désirer. Il pouvait anticiper sur beaucoup de crises.

6- Mamadou Taran Diallo, Ministre de l’Unité nationale et de la Citoyenneté. Ni rassurant ni convaincant. Il manque d’autorité et de personnalité.

7- Mariame Sylla, Ministre de l’Action Sociale. Son département est un corps sans tête.

8- Oyé Guilavogui, Ministre de l’Environnement. L’homme et son ministère ont disparu des radars. On a même l’impression que ce département ne fait pas partie de l’architecture gouvernementale.

9- Boubacar Barry, Ministre du Commerce. Trop calme, trop effacé bref, quasiment inexistant.
10- Gabriel Curtis, Ministre des Investissements et PPP. C’est un complément d’effectif. Il n’a plus sa raison d’être.

11- Rémy Lamah, Ministre de la Santé. Moins chanceux. A chaque nomination, il est confronté à une épidémie. Ce qui fait dire à plus d’un, qu’il est poisseux.

12- Cécé Loua, Ministre de la Pêche. Ce secteur porteur de croissance a besoin d’un leadership nouveau. L’occupant actuel a du mal à imprimer sa marque. Le panier de la ménagère se plaint.

13- Roger Patrick Millimono, Ministre de l’Élevage et des Productions animales. Ce département ne mérite ni plus ni moins qu’une Direction nationale sous la tutelle du ministère de l’Agriculteur.

14- Le Ministre de la Coopération est orphelin de titulaire. Ce ministère mérite un homme bien introduit avec un carnet d’adresses bien fourni.

15- Bourema Condé, Ministre de l’administration du territoire. Cet homme a besoin de se réinventer, trop d’usure. Le pays a besoin d’un homme de consensus et de dialogue.

16- Ibrahim Kourouma, Ministre de la ville. Il est sans doute le plus impopulaire du gouvernement. Il ne fait pas bonne opinion. Il a contribué à rendre le régime impopulaire par son bilan historiquement médiocre à l’éducation. Jamais un Ministre n’a été autant nuisible à son bienfaiteur par son excès de zèle.

17- Mamadi Camara, Ministre des finances. Le poids de l’âge ne plaide pas en sa faveur. Il est accusé de lenteur…

Alpha Condé a-t-il besoin d’un nouveau Premier Ministre ?
Qui pour être le tout nouveau Premier Ministre et Chef du gouvernement au compte de la 4ème République ? C’est du pouvoir discrétionnaire du Chef de l’État. Reconduire ou éconduire Kassory Fofana ?

Des noms circulent pour être des potentiels Chefs du gouvernement. C’est entre autres :

1- Kiridi Bangoura, le commis de l’État. Un administrateur compétent et rigoureux. C’est la vitrine de la Présidence. Mais politiquement, il est sans base. C’est son seul handicap.

2- Dr. Ahmed Tidiane Souaré, ancien Premier Ministre. Selon des indiscrétions, son nom figurerait sur la liste des Premiers ministrables. Il a l’étoffe et l’expérience.

3- Bah Ousmane, un homme discret. Son nom revient souvent. Mais, il a du charisme certes, mais ne fera pas bon Premier Ministre sur la question du dialogue politique.

4- Et enfin, Kemo Touré. C’est une valeur, un dur à cuire. Il fera bon Premier Ministre, mais il n’a aucune chance au regard de ses prises de positions. Il fera certainement ombrage à Alpha Condé car il n’est pas du genre à plier le genou.
Bref, le dernier mot revient au Chef de l’État, Pr. Alpha Condé qui a un pouvoir décrétal. Les guinéens attendent mieux et de nouveaux pour totalement couper le cordon ombilical avec les deux précédents mandats.

Habib Marouane Camara, Journaliste-Chroniqueur.

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