A la suite des prises de contact qu’il a faites, dans le cadre d’une tentative de médiation entre syndicalistes du SLECG et le gouvernement, le Conseil national des organisations de la société civile de Guinée (CNOSCG) donne son point de vue sur la grève des enseignants. Une grève qui paralyse le système éducatif et qui, à l’image de la journée d’hier, est en passe de déboucher sur des actions de protestation sur l’ensemble du pays. Dans un tel contexte, on retiendra de la sortie de Dansa Kourouma que l’Etat s’y prend mal dans la résolution de la crise. Tout d’abord, parce que celle-ci résulte d’engagements formels que l’Etat se refuse à honorer et de l’autre, parce qu’il y a de la part de certains représentants de l’Etat, un comportement empreints d’une arrogance qui ne facilite pas les discussions.
Tout au début de son intervention, Dansa Kourouma, le président du CNOSCG s’en prend et pointe la responsabilité de l’Etat. « Nous ne comprenons pas qu’un accord soit signé entre le gouvernement et le SLECG et que des ministres de la république aient reçu le mandat de parapher au compte du gouvernement un accord politique, mais que cet accord ne soit pas respecté. Il y a deux choses. Soit il y a une république ou il n’y en a pas. Quand un engagement est signé par des ministres de la république, ces engagements, l’Etat doit être esclave de ces engagements, il doit les respecter. Au cas contraire, il convoque les deux parties pour revoir les clauses contractuelles », martèle-t-il.
Sur la même lancée, il rappelle que la revendication du SLECG portant sur les 8 millions, quoi que pouvant paraître irréaliste, n’a rien de surprenant « On dirait que (cette revendication) est tombée du ciel. Comme si elle ne faisait pas partie d’un accord préalable qui a été signé et où le gouvernement s’est engagé à ouvrir une brèche de discussions au moment opportun, à la reprise des cours ». Si d’un côté il y a cet engagement de l’Etat, de l’autre, selon Dansa Kourouma, il y a que l’Etat, au lieu de l’honorer, se rebiffe. « On a eu l’impression du côté du gouvernement qu’il y a une fermeture totale des discussions et il y a des mesures de représailles qui se mettent en place pour forcer une bonne partie du corps enseignant à reprendre les cours dans les classes ». Une attitude incompréhensible et inacceptable aux yeux du CNOSCG d’autant qu’elle s’accompagne d’une injustice, en ce sens que pendant que les cours sont perturbés dans les écoles publiques, ils se tiennent normalement dans les établissements privés. « C’est un cas flagrant d’injustice sociale, on ne peut pas se taire là-dessus il faut que les solutions soient trouvées », exige M. Kourouma.
Cependant, le CNOSCG pense qu’il est nécessaire de réexaminer la revendication du SLECG. Globalement, il admet que les conditions de vie et de travail des enseignants ne sont pas les meilleures. Mais à en croire Dansa Kouruoma, ce n’est pas une hausse de salaire, aussi importante soit-elle, qui changera la donne. « Le salaire n’est pas une garantie. Quel que soit le salaire que vous recevez par mois, si vous n’êtes pas protégé par la sécurité sociale, que quand vos enfants tombent malades, il n’y a pas une prise en charge de qualité, que vous n’avez pas accès à un logement, que le problème de transport se pose avec acuité surtout en milieu urbain, le salaire là n’est pas une garantie pour vous », explique-t-il. Aussi, il suggère une « analyse globale et systémique de la situation à laquelle sont confrontées les enseignants»
Enfin, Dansa Kourouma pense que les propos que le PM a réservés à la revendication du SLECG ne sont pas de nature à apaiser la situation. Dans ces propos, il dit avoir décelé une arrogance qu’on peut assimiler à de la « provocation » et au « mépris ». « ces discours va-t’en guerre doivent s’arrêter et l’Etat doit ouvrir un dialogue sincère avec le syndicat », exige-t-il.
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