Monsieur Alpha Condé rêvait de mettre à mort la Constitution de 2010 ayant fait de lui le Président démocratiquement élu dont il s’enorgueillit d’être. Lui, qui disait être le Mandela de la Guinée, savait qu’il ne l’était en rien et qu’il était plus proche de Sassou, de Deby et de Biya qu’il ne l’était de Madiba. Il savait qu’il devait réussir la démolition de la Constitution du 7 mars 2010 s’il voulait rester au pouvoir et exercer un autre mandat aux forceps. Il a donc entrepris un projet d’adoption d’une nouvelle Constitution qui ne se justifiait par aucune urgence et aussi pertinence. Il voulait une Constitution qui lui permettrait d’être candidat à un autre mandat au mépris des aspirations des Guinéens et des principes démocratiques qui consacrent l’alternance.
Le 22 mars 2020, monsieur Alpha Condé et ses suppôts ont porté un coup fatal à la démocratie guinéenne. Ils ont tenu un double scrutin illégitime pour imposer leurs vœux aux Guinéens et accaparé le pouvoir afin de confisquer la richesse nationale dont ils disent enfin vouloir partager. Les Guinéens dans la majorité s’étaient opposés au double scrutin du 22 mars 2020, ils défendaient la Constitution du 7 mars 2010 et l’alternance qui leur garantirait la liberté compromise. Pour s’être opposés à un projet dangereux, ils ont payé le lourd tribut du sang et de la vie.
Selon une publication d’Amnesty International, datant du 2 avril 2020, il y a eu, le 22 mars 2020, jour du double scrutin, au moins 12 manifestants tués à Conakry et à Mamou par balles réelles. Selon la même publication, à NZérékoré, il y a eu au moins 22 personnes tuées et 100 personnes blessées. Le Conseil Supérieur de la Diaspora Forestière (CSDF) a recensé, quant à lui, au moins 60 morts à Nzérékoré au cours des violences électorales entre le 22 et le 24 mars. Les responsables sont connus, pas la peine de les nommer.
Dans un Rapport publié le 25 septembre 2020, l’organisation Human Rights Watch a non seulement attesté ce macabre bilan d’un régime prêt à tout pour s’imposer aux Guinéens, aussi elle a documenté des cas de viols et a révélé l’existence d’une « fosse commune » à Nzérékoré, creusée par les agents de l’actuel régime pour cacher son mal contre les Guinéens et se disculper. Mais il ne le réussira jamais. Le jugement de l’histoire sera sans pitié à leur sujet.
Cette Assemblée Nationale, fantoche qu’elle est née de cette réalité lugubre et de la compromission des arrivistes qu’on appelle aujourd’hui «honorables». La présente Constitution est aussi l’enfant abatardi de ses drogués du pouvoir dont la seule aspiration est de vivre de la rente ne sachant jamais travailler et vivre à la sueur de leurs faces.
Il ne faudra oublier jamais cette date : 22 mars 2020. Elle participe désormais de notre mémoire collective.
Oumou kadé Soumah
Présidente de la NGP