Le secrétaire général de la présidence de la République, le Colonel Amara Camara, membre influent du CNRD a relancé, il y a quelques jours, le débat relatif à l’organe chargé de la fixation de la durée de la transition.
C’était au cours de l’émission ‘’Le débat africain’’ d’Alain Foka de Radio France Internationale. En effet, le Colonel Amara Camara a déclaré qu’il revient au CNT de déterminer la durée de la transition.
Auparavant, c’est le Président de la transition lui-même qui avait affirmé que c’est le CNT qui avait la mission de déterminer la durée de la transition. Mais ce qui est nouveau, c’est le fait que le Colonel Amara Camara cite la Charte de la transition. Or, aucune disposition de ce texte ne donne compétence au CNT de fixer la durée de la transition.
Au-delà de l’absence de base légale permettant au CNT de fixer la durée de la transition, il y a deux autres raisons fondamentales qui doivent être prises en compte pour ne pas que cette compétence soit dévolue au parlement de transition.
Dans sa composition, le CNT comprend neuf (9) membres issus des Force de défense et de sécurité (FDS). La Charte de la Transition indique que le CNRD est composé des éléments de Forces de défense et de sécurité (article 37). Ainsi, les neuf(9) conseillers nationaux issus des Forces de défense et de sécurité sont de facto membres du CNRD.
Par ailleurs, l’article 77 de la Charte de la transition dispose que la durée de la transition sera fixée de commun accord entre les forces vives de la Nation et le CNRD. Si l’on considère que le CNT constitue les forces vives de la Nation, comme le soutiennent certains, le CNRD sera en surnombre dans le cadre de la fixation de la durée de la transition.
Sélectionné pour vous : Diallo Cravate gravement malade !
En effet, le CNRD, en tant qu’organe, sera partie prenante à la détermination de la fixation de la durée de la transition et aura en plus les neuf(9) conseillers nationaux issus des Forces de défense et de sécurité de son côté parce qu’ils sont aussi membres du CNRD.
En plus, le CNT est composé en grande partie d’amis, de connaissances, de soutiens, de parents, d’obligés. Demander à un organe composé majoritairement de copains et coquins de fixer la durée de la transition est un danger pour le retour à l’ordre constitutionnel.
Le CNT est composé en grande partie de jeunes qui n’ont pas une activité génératrice de revenus. En leur qualité de conseillers nationaux, ils commencent à percevoir des indemnités consistantes et d’autres avantages.
Le CNT comprend aussi beaucoup de retraités. Ce serait imprudent de confier à ces deux catégories de personnes le soin de fixer la durée de la transition. Il existe un véritable conflit d’intérêts. Le choix de personnes sans revenus (chômeurs et retraités) n’est pas fortuit. C’était la meilleure manière d’avoir une chambre d’enregistrement en lieu et place d’un véritable parlement de transition.
Sekou KOUNDOUNO
Responsable des stratégies et planification du FNDC
Membre du réseau Afrikki Network