Interview Exclusive : le DN de la DATU, Amadou Doumbouya ambitionne de faire Conakry, une ville moderne

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La Direction Nationale de l’Aménagement du Territoire et de l’Urbanisme est l’une des Directions très stratégique relevant du ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme. Elle a pour mission d’organiser et d’aménager des espaces urbains. Elle recherche un équilibre entre le bien-être des habitants, la dynamique économique et l’amélioration des rapports sociaux sans oublier la préservation de l’environnement.

La rédaction de votre bimensuel d’informations générales et d’analyses ’’La Nouvelle Ère’’ est allée à la rencontre du Directeur National de l’Aménagement du Territoire et de l’Urbanisme. A bâton rompu, le Directeur National, M. Amadou Doumbouya s’est livré au micro de notre reporter. Nous vous proposons l’intégralité très riche et variée de cette rencontre. Lisez………

Bonjour M. le Directeur National, s’il vous plaît présentez-vous à nos lecteurs ?

Je suis Amadou Doumbouya, Directeur National de l’Aménagement du Territoire et de l’Urbanisme (DATU).

Parlez-nous un peu de votre service ?
En entendant même le nom de la Direction Nationale de l’Aménagement du Territoire et de l’Urbanisme, c’est une Direction qui s’occupe de la planification. C’est-à-dire, l’occupation des espaces. C’est une Direction Centrale qui intervient dans plusieurs secteurs. L’intervention de la Direction s’élargit également sur les autres départements sectoriels.

Parce que quand on parle de la gestion du foncier, chaque département sectoriel a besoin de son CI. Donc, c’est cette Direction qui a en charge non seulement de constituer des réserves foncières, mais aussi de faire une planification par rapport à l’occupation.

Dans cette planification, nous avons des outils que nous développons à notre niveau ici, tels que les schémas Directeurs d’aménagement, les plans d’aménagement détaillé qui donnent d’ailleurs beaucoup plus de détails. Si nous prenons par exemple le schéma directeur, il donne des orientations par rapport à l’occupation.

Et les plans d’aménagement détaillé vont de plus en plus en détail. Tel que les nouveaux parcellaires. Et se sont ces nouveaux parcellaires que les gens construisent des bâtiments pour y habiter. Donc c’est direction-là qui a la charge de s’occuper de toutes ces gestions.

Depuis votre nomination à la tête de cette importante direction nationale, quels sont les projets phares réalisés ou en cours d’exécution ?
Merci pour cette importante question. Il est vraiment important de savoir ce que nous sommes en train de réaliser sous la direction éclairée de notre ministère de tutelle avec à sa tête, Son Excellence M. Mory Condé. Mais ce qu’il faut retenir, nous n’avons pas que les questions de planification, mais en termes de voirie, nous intervenons efficacement dans réalisation de certaines voiries publiques.

Parce que quand on parle dans le milieu urbain en termes d’aménagement, c’est dans ce cadre-là que nous intervenons dans la réalisation des voiries. Parce que dans l’aménagement, il y a la viabilisation. Et dès qu’on parle de la viabilisation, il y a l’adduction d’eau, de l’électricité et la canalisation des eaux pluviales. Ces réseaux divers sont des éléments qui complètent une voirie.

Les projets phares sur lesquels nous avons œuvré dans ces derniers temps, c’est la réalisation de quelques voiries urbaines à Kaloum. Si nous prenons par exemple l’avenue de la République, le boulevard Tély Diallo, le triangle situé en face de la FEGUIFOOT et derrière le palais Mohamed 5, vers le débarcadère de Boulbinet sont exécutés par un projet de don Marocain qui a démarré en 2017. Au début du projet, il était prévu de prendre plusieurs axes. C’est-à-dire à Kaloum ici, la corniche nord et sud.

Mais après des études approfondies, on s’est dit de se limiter sur les quatre grands axes. A savoir : l’avenue de la République, le boulevard Tely Diallo, l’avenue du Port et le boulevard du Commerce. Et parmi ces grands axes, nous avons donné la priorité à l’avenue de la République et le boulevard Tely Diallo. Donc c’est sur ces deux axes que nous sommes en plein travail avec un niveau très avancé.

D’après mes constats sur le terrain, puisque je suis constamment les chantiers, les travaux sur ces deux axes prioritaires peuvent terminer dès après les grandes pluies. En termes d’accompagnement pour la réalisation des voiries urbaines, nous voulons pérenniser ces genres de projets dans toutes les régions administratives (Kindia, Kankan, Labé et N’Zérékoré). Mais ce qu’il faut bien retenir sur les projets clés de ma Direction, sait qu’avant ma nomination, tous les projets étaient arrêtés, ce n’est qu’à ma nomination à ce poste par le Général Doumbouya que j’ai rencontré toutes les entreprises en collaboration avec la DATU afin de faire la situation de tous les projets.

C’est ainsi que j’ai appris moi-même l’existence de ce projet. Et je me suis dit d’œuvrer en tant que Guinéen pour marquer positivement le peu de temps que je vais passer ici. On essaye de montrer que nous aussi, on a servi à la DATU. Raison pour laquelle, j’ai demandé à l’entreprise, pourquoi le projet est bloqué ? Ça m’a été révélé que c’est l’occupation des emprises qui freine les travaux.

Du coup, j’ai déclenché l’opération de déguerpissement sur tout kaloum. Toutes les emprises ont été dégagées et les travaux ont repris de la plus belle manière avec un suivi régulier de ma direction. C’est un devoir pour moi et mon équipe de réaliser un tel projet. Et nous ne voulons pas nous arrêter là. Nous voulons poursuivre ces genres de projets pour qu’à la longue, notre pays puisse changer d’image.

Que peut-on retenir sur l’implication de votre direction dans les dernières inondations survenues un peu partout à Conakry et environnant ?
L’inondation est aussi un sujet auquel notre direction est partie prenante. Parce qu’au niveau de la direction, il y a une division assainissement. C’est cette division assainissement qui s’occupe de l’assainissement liquide. Quand on parle d’assainissement liquide, il y a des eaux usées et des eaux pluviales. Donc aujourd’hui, nous avons tous constaté qu’il y a des inondations à Conakry et dans plusieurs autres préfectures à l’intérieur du pays.

Mais ce qu’il faut savoir sur les grandes pluies de cette année, sait qu’il y a eu des inondations un peu partout et même dans certains pays limitrophes. La pluviométrie de cette année était très élevée, et on ne pouvait pas échapper aux inondations.

Mais aussi, il faut comprendre que la cause des inondations à Conakry est due non seulement à des installations anarchiques sur les lits des cours d’eaux qui causent énormément de problèmes d’évacuation des eaux pluviales. Mais aussi, on a un système de drainage des eaux pluviales qui ne répond plus aux réalités d’aujourd’hui.

Donc, il est vraiment question de redimensionner nos installations avec la réalisation de ces nouvelles voiries. Et essayons de faire des caniveaux qui répondent à toutes les normes. En un mot, la cause des inondations à Conakry est due à ces différents facteurs. Il y a un autre facteur qui inquiète à Conakry. C’est cette agression des cours d’eau qui entraîne l’eau à se frayer son propre chemin vers le continent.

Dites-nous, c’est quoi votre secret ? Voir un chef de service ou un directeur constamment sur le terrain pour s’enquérir des réalités.
Moi je dirais que, s’il y a un secret que j’ai dans le travail, c’est la détermination. Et cette détermination est due à la préservation de ma dignité. Parce qu’un homme sans dignité n’a aucune valeur. C’est pourquoi, quand vous vous engagez dans quelque chose, il faut œuvrer pour pouvoir avancer dans ça. Aujourd’hui, je suis du côté de l’administration publique. Mais il faut savoir qu’au départ, j’étais dans le secteur privé.

Je travaillais dans un cabinet de géomètre expert agréé. C’est de là que je suis venue à la DATU comme chef de division, puis directeur national aujourd’hui. Donc il ne s’agit pas de rester sous les climatiseurs tandis que la population souffre à la base. Il faut sortir sur le terrain pour aller pointer du doigt la réalité. Cela me permet aujourd’hui de savoir, quelle décision il faut prendre face à une situation donnée.

A un certain niveau, il faut vraiment que les documents que nous soumettons à nos chefs hiérarchiques soient concrets. Donc, il ne s’agit pas seulement de produire des documents, mais il faut avoir la réalité en main. Voilà l’amour d’un travail qui fait de moi, homme de terrain.

Le CNRD vient de fêter ses trois ans au pouvoir, quels sont tes sentiments ?
Avant tout, j’aimerai d’abord remercier monsieur le Président de la République, le Général de Corps d’Armée Mamadi Doumbouya qui nous a permis de montrer aux guinéens ce dont on est capable pour le développement de notre pays. Sans lui, on ne serait pas là aujourd’hui, il faut le reconnaître.

C’est pourquoi à chaque occasion, le Chef de l’État nous dit toujours que pour construire une Nation, il faut la paix. Donc de véhiculer toujours la paix dans nos différents messages. Mais aussi ce qu’il faut reconnaître, le Chef de l’État c’est quelqu’un qui a l’amour pour sa patrie. Et s’il a eu confiance en nous, il faudrait qu’à notre tour d’être déterminé à l’accompagner pour la réussite de sa noble mission.

Nous devons comprendre que ce pays a besoin de se développer, et on ne peut en aucun cas se développer sans poser des actes et des bases solides.

Votre mot de la fin ?
C’est de prôner toujours la paix. Puisque sans la paix, on ne peut rien faire pour sortir ce pays de l’ornière. Donc je demande à tous les guinéens de se donner la main, à conjuguer un même verbe pour que nous puissions aller en avant. Je vous remercie.

Interview réalisée par Alseny Maciré Fofana

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