Soudan: la contestation met le président Béchir en difficulté

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Le pouvoir soudanais est confronté en ce moment à un vaste mouvement de défiance à Khartoum. Pour la cinquième journée consécutive, des milliers de manifestants campent devant le quartier général de l’armée. Ils appellent le chef de l’État à démissionner et demandent aux militaires de les rejoindre. Désormais, la pression sur le président Omar el-Béchir est forte et la mobilisation ne faiblit pas.

Les manifestants sont des milliers à camper jour et nuit devant le quartier général de l’armée à Khartoum. Et selon leurs dires, ils sont de plus en plus nombreux. Cette nuit, l’un d’entre eux expliquait que des centaines de personnes étaient arrivées dans la soirée : des femmes, des familles, également des manifestants venant de l’extérieur de Khartoum et des différentes régions du pays.

Il s’agit d’occuper symboliquement ce lieu pour maintenir la pression sur l’armée et sur le régime. En tout cas, pour la première fois depuis samedi, cette nuit a été calme. Les forces des services de renseignement, qui ont mené la répression jusqu’à présent, n’ont pas tenté de disperser les manifestants comme cela a été le cas les nuits précédentes.

« Je pense qu’ils se sont rendus compte que leur tentative de déloger les manifestants la nuit ne marchait pas. Au contraire, le nombre de personnes qui se sont portées volontaires pour venir camper la nuit a même augmenté. De plus, le gouvernement est très inquiet de ce que rapporte la presse internationale et a peur que le monde ne découvre l’ampleur de la répression », témoigne Hamid Murtada, qui a passé la nuit devant le siège de l’armée.

Ce matin, ce manifestant expliquait l’organisation du mouvement. Ils ont notamment installé des check-points autour des rues occupées pour fouiller les gens qui arrivent et s’assurer qu’il n’y a pas d’arme. Ils ont également installé des points de ravitaillement en eau, car il fait très chaud pendant la journée. Il y a aussi des cliniques ambulantes pour ceux qui sont blessés.

Ces derniers jours, on a assisté à des scènes de fraternisation entre certains soldats et manifestants, mais il est difficile de savoir si ce sont des cas isolés. Ce qui est sûr, c’est que l’armée n’a pas participé à la répression depuis le début de la contestation. Elle aurait même aidé, protégé les manifestants la nuit. Ce mardi, les agences rapportaient que le chef de la police avait demandé à ses forces de ne pas intervenir contre les manifestants.

Dans le même temps, les États-Unis, la Grande-Bretagne et la Norvège, via leur ambassade à Khartoum, ont fait part de leur inquiétude et appelé à un « transfert pacifique du pouvoir ».

RFI.FR

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