Le district de Bawa, nouvellement érigé dans la sous-préfecture de Khorirah, préfecture de Dubréka, fait face à de nombreux défis liés à l’absence d’infrastructures de base et de moyens de financement.
Son président, Ibrahima Camara, plaide auprès des autorités pour un appui urgent afin de lancer le développement de la localité. C’était au cours d’une interviews accordée à notre rédaction.
Guineechrono.com : Bonsoir Monsieur, veuillez-vous présenter à nos lecteurs.
Président du district de Bawa (P.D Bawa) : Je suis Monsieur Ibrahima Camara, président du district de Bawa.
Guineechrono.com : Combien de secteurs composent actuellement le district de Bawa ?
P.D Bawa : Le district de Bawa est actuellement composé de trois secteurs : Bawa Centre, Bawa Fatimayah et Bawa Madina.
Guineechrono.com : À quelle entité administrative relève votre district ?
P.D Bawa : Bawa relève de la sous-préfecture de Khorirah, dans la préfecture de Dubréka, située le long de la Route Nationale n°3.
Guineechrono.com : À quelle date Bawa a-t-il été officiellement érigé en district ?
P.D Bawa : C’est le 17 juillet 2025 que les autorités de la transition ont officiellement érigé Bawa en district.
Guineechrono.com : Depuis votre installation, quelles sont vos ambitions pour le développement du district ?
P.D Bawa : Bien que nous soyons une nouvelle entité administrative, nous avons pris des dispositions dès notre prise de fonction. Le district de Bawa ne dispose ni de carrières, ni de ressources minières. La population vit principalement de l’agriculture et du petit commerce. Nous avons donc compris qu’il fallait miser sur la solidarité communautaire. Avec l’aide des associations locales, des groupements agricoles et artisanaux, et des ressources humaines locales, nous avons mis en place une structure communautaire de génération de revenus, afin d’impliquer chacun dans le développement de Bawa.
Guineechrono.com : Quelles sont vos actions prioritaires à court terme ?
P.D Bawa : Notre première priorité a été l’assainissement. Nous avons lancé une vaste campagne de nettoyage, créé des PME de collecte des ordures ménagères, aménagé un dépotoir adapté, et mené des campagnes de reboisement pour lutter contre la dégradation de notre couvert végétal. Ces initiatives visent à rendre notre district plus propre, plus sain et à générer de petites sources de revenus à travers l’implication de la population, notamment en les incitant à s’abonner aux services de collecte.
Guineechrono.com : Quelles sont les principales difficultés rencontrées depuis votre prise de fonction ?
P.D Bawa : Notre plus grand défi, c’est le manque de moyens financiers. À notre arrivée, nous avons trouvé une caisse totalement vide. Or, sans financement, il est difficile de mettre en œuvre des projets structurants. Nous faisons de notre mieux avec les maigres ressources disponibles, mais cela ne suffit pas pour démarrer de manière efficace. Ce que nous demandons, c’est l’aide au niveau des autorités.
Guineechrono.com: Disposez-vous d’infrastructures publiques dans votre district ?
P.D Bawa : Malheureusement, aucune infrastructure publique n’existe pour le moment : pas de poste de santé, pas de collège, pas de maison des jeunes, pas de marché pour les femmes, pas de routes aménagées, ni de plaines agricoles développées. Tout reste à construire. C’est pourquoi nous faisons appel aux autorités nationales, aux partenaires au développement et aux personnes de bonne volonté pour soutenir notre initiative.
Guineechrono.com: En conclusion, quel est votre message au président de la République et aux autorités locales ?
P.D Bawa : Notre message au président Mamadi Doumbouya, c’est de nous aider à obtenir un départ. Ce départ passe par l’octroi de financements, de la logistique, des engins roulants pour l’assainissement et des équipements agricoles. Par exemple, nous avons dû louer un camion benne à six roues pour transporter les ordures, ainsi que des tricycles pour la collecte dans les quartiers. Tout cela a été financé sur nos fonds propres. Un appui logistique nous permettrait de renforcer notre action.
Par ailleurs, dès notre arrivée, nous avons réuni toutes les couches sociales de Bawa : jeunes, sages, femmes, cadres, associations. Ensemble, nous avons discuté des grands problèmes de la localité. Nous avons insisté sur l’importance de la cohésion sociale, de la paix et de l’entente. Car sans paix, il ne peut y avoir de développement. Nous sommes convaincus qu’avec un peu d’aide, Bawa peut devenir un exemple de développement communautaire en Guinée.
Propos recueillis par Mohamed Lamine Dramé
