À peine les banderoles du vendredi rangées par les manifestants, les magistrats algériens ont pris la relève ce samedi 13 avril. Plus d’une centaine de robes noires ont manifesté devant le ministère de la Justice à Alger. Au nom de l’indépendance de la justice, ils refusent de superviser la présidentielle du 4 juillet.
Avocats et magistrats ne sont pas à leur coup d’essai. Depuis le début de la mobilisation populaire contre le pouvoir, ils ont manifesté à plusieurs reprises. Mais cette fois-ci, ils semblent en mesure d’exercer une pression sur le « système ». Sans eux, difficile d’organiser un scrutin. En principe, leur mission est de veiller au bon déroulement du vote.
Leurs revendications ? Une justice libre et indépendante. Ces juges contestataires sont en rupture avec le syndicat des magistrats algériens proche du pouvoir. Mais ils affirment être majoritaires au sein de leur mouvement.
De leur côté, les avocats haussent également le ton. « La répression des manifestants pacifiques par les forces de sécurité doit cesser immédiatement. » Une injonction qui fait suite aux troubles qui ont emmaillé le grand rassemblement du vendredi à Alger.
Les avocats exigent aussi le retrait immédiat du « canon à son », utilisé par la police pour disperser les foules. Cet outil de répression cause des dégâts sur la santé et c’est inacceptable, expliquent les robes noires.
Rfi.fr