Deux enseignants ont été enlevés puis exécutés dans le nord du Burkina Faso. Judicael Ouedraogo et Al-hassane Cheickna Sana avaient été kidnappés le 11 mars sur l’axe Kongoussi-Djibo par des individus armés. L’information a été confirmée dans un communiqué publié mardi 19 mars par le ministère de l’Education nationale.
Les corps sans vie des deux enseignants ont été retrouvés à l’entrée de la ville de Koutoukou, à environ 120km de Djibo.
Les deux hommes avaient été enlevés le 11 mars, alors qu’ils rentraient à Djibo, après avoir passé le week-end du 8 à Kongoussi, leur village d’origine. Ils auraient été « emmenés à bord d’un véhicule de Médecins sans frontières, dérobé quelques heures avant », indique une source sécuritaire.
« D’ordinaire, les personnes enlevées sont relachées, cette fois, elles ont été executées », regrette cette même source pour qui le message semble clair puisque le gouvernement a annoncé un vaste programme de réouvertures d’écoles. Depuis 2016, plus d’un millier d’écoles ont fermé, affectant près de 150 000 enfants.
« Les enseignants vivent dans la peur. L’objectif des ravisseurs est de les traumatiser. C’est indéniablement un coup porté à ce programme », fait observer cette source. Joint à Djibo, un enseignant qui connaissait bien les deux hommes témoigne du climat de psychose qui règne actuellement dans la ville : « Nous vivons la peur au ventre. Je ne peux pas vous parler », explique l’instituteur.
Dimanche dernier, c’est un curé de Djibo qui a été enlevé et dont le diocèse est toujours sans nouvelles.
Le ministère de la Sécurité a publié lundi une liste de 247 individus recherchés pour participation à une entreprise terroriste. Les personnes recherchées sont citées comme complices, chefs de cellules ou combattants.
rfi