En déplacement à Bamako, Ahmed Kanté, ancien ministre guinéen des Mines et de la Géologie, a rencontré le parolier malien Bourama Soumano. Cette initiative, menée avec Lalamalan Kanté, vice-président de l’Association des Descendants du Sosso Soumahoro Kanté (ADSK), s’inscrit dans une volonté claire de raviver les liens culturels entre les deux pays.
La rencontre, à la fois sobre et significative, a permis un échange direct avec l’un des piliers de la tradition orale malienne. Bourama Soumano a salué la démarche en la décrivant comme un acte d’humanité, soulignant la nécessité de continuer à apprendre, quels que soient l’âge ou le statut. Il a rappelé que les véritables repères éducatifs ne se trouvent pas uniquement dans les diplômes, mais dans la transmission des valeurs fondatrices de la société.
Ahmed Kanté a exprimé son respect pour Bourama Soumano, qu’il décrit comme un acteur majeur de la mémoire collective et un passeur de savoirs enracinés. Il a insisté sur l’importance d’écouter ces voix, qui peuvent éclairer les choix de société à travers une lecture enracinée de l’histoire. À ses yeux, la parole traditionnelle reste une ressource stratégique négligée dans les approches actuelles de gouvernance.
Il a également regretté la faible attention accordée aux détenteurs du savoir oral dans l’espace public, en comparaison avec la place occupée par les discours médiatiques internationaux. Pour lui, rééquilibrer cette écoute permettrait d’accéder à une compréhension plus juste et plus profonde des réalités locales.
Au-delà de son aspect symbolique, cette visite marque une reconnaissance du rôle central que jouent les paroliers dans la préservation de la cohésion sociale. En rendant hommage à Bourama Soumano, Ahmed Kanté réaffirme l’importance de s’appuyer sur les gardiens de la mémoire pour penser l’avenir, dans un dialogue entre la tradition et les enjeux contemporains, entre la Guinée et le Mali.
Abdoulaye Diaby