Des opposants au 3ème mandat en prison : l’OGDH hausse le ton (Déclaration)

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Dans une déclaration rendue publique ce vendredi 20 novembre 2020, à travers un point de presse, l’organisation guinéenne de défense des droits de l’homme (OGDH) se dit préoccupé par la l’incarcération des opposants au 3ème mandat.

Lisez…..

L’Organisation Guinéenne de Défense des Droits de l’Homme et du Citoyen(OGDH) est préoccupée du harcèlement judiciaire continu contre les opposants au troisième mandat du Président Alpha CONDE et déplore la lenteur judiciaire qui caractérise le traitement des dossiers relatifs aux tueries et autres violations graves des droits humains enregistrées lors des manifestations contre le troisième mandat ainsi que des violences pré et post électorales d’octobre 2020 en République de Guinée. Elle appelle la justice à plus d’impartialité dans le traitement des dossiers soumis à son examen pour redonner confiance aux populations conformément à la Constitution qui consacre l’égalité des citoyens devant la loi.

Alors que le pays traverse un climat délétère en raison des violences enregistrées le lendemain du scrutin du 18 octobre 2020 et les jours qui ont suivi, depuis quelques jours, notre organisation a été informée d’une vague d’arrestations et détentions d’opposants au troisième mandat pour divers motifs, parfois en violation des règles de procédure pénale les plus élémentaires. Au nombre de ces personnes arrêtées, il y a:

Monsieur Chérif BAH, Vice Président de l’UFDG

Monsieur Ousmane GAOUAL DIALLO, Coordinateur de la cellule de Communication et ancien député

Monsieur Abdoulaye BAH, Membre du Bureau Exécutif National de l’UFDG

Monsieur Etienne SOROPOGUI, Nos valeurs Commune et l’ANAD

Monsieur Mamadou CELLOU BALDE, Coordinateur des Fédérations de l’UFDG à l’intérieur

L’OGDH rappelle que la République de Guinée est partie à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948, au pacte international relatif aux Droits civils et politiques, à la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples qui consacrent tous que “nul ne doit être inquiété pour ses opinions politiques, philosophiques ou encore religieuses, l’inviolabilité du domicile, du droit de ne pas être arrêté ou détenu arbitrairement, le principe de la présomption d’innocence, du droit à la jouissance d’un procès juste et équitable dans un délai raisonnable”. A ce titre, elle interpelle le corps judiciaire à travailler en toute impartialité et à veiller au respect des droits des personnes interpellées ainsi que ceux de toutes les personnes arrêtées et détenues actuellement pour des raisons politiques ou d’opinions. En outre, notre Organisation déplore la décision du tribunal de première instance de Dixinn rendue publique le lundi 16 Novembre 2020 condamnant M. Saikou Yaya DIALLO, directeur exécutif du Centre Guinéen pour la Promotion et la protection des Droits de l’Homme (CPDH) à une année de prison assortis de 5 mois de sursis alors que selon ses avocats aucune preuve de sa culpabilité n’a été présentée lors de son procès. Notre organisation rappelle qu’en dépit d’une ordonnance et d’un arrêt rendus par les juridictions ordonnant tous, sa mise en liberté et son placement sous contrôle judiciaire. M. Saikou Yaya DIALLO a été maintenu illégalement en prison pendant plusieurs mois en violation de ces décisions de justice. Ce procédé d’intimidation et de répression d’opposants politiques et de militants de société civile est contraire aux principes démocratiques et à la Charte africaine pour la démocratie et les élections.

Par ailleurs, il ressort de plusieurs témoignages concordants recueillis par notre Organisation, depuis octobre 2019, que la plupart des personnes tuées pendant les manifestations contre le troisième mandat ont reçu des balles, et en dehors des périmètres de manifestations parfois. Et, certains parents et proches qui sont venus secourir ces victimes ont fait l’objet d’arrestations, de détention arbitraire, de violences et d’humiliation par le fait des agents en uniformes. En dépit de l’indignation que cela a suscité tant au niveau national qu’international qui a conduit à l’ouverture d’enquêtes judiciaires par les autorités, notre organisation déplore la lenteur qui caractérise ces différentes procédures qui devraient permettre aux victimes d’obtenir justice.

Par la même occasion, notre Organisation exige à ce que des enquêtes sérieuses soient menées dans les meilleurs délais concernant la mort du détenu Thierno Ibrahima SOW, décès survenu le lundi 16 Novembre 2020.

L’OGDH interpelle l’Etat guinéen à garantir les droits et libertés fondamentales des citoyens conformément à ses obligations internationales. Elle en appelle également à une meilleure implication de la CEDEAO, de l’Union Africaine, de l’Union Européenne, des Etats Unis d’Amérique et des Nations Unies dans la crise politique actuelle afin d’éviter que le pays ne retombe dans un autre climat de violence susceptible d’engendrer d’autres violations graves des droits de l’Homme.

Pour le Bureau Exécutif National de l’OGDH

Le Vice Président/Président par Intérim

Elh Mamadou Malal DIALLO

 

 

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