Les manifestations politiques en Guinée poussent plusieurs jeunes en exil forcé vers l’occident. C’est le cas de ce jeune nommé Barry Aliou père de deux (2) enfants et militant de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée(UFDG), principal parti de l’opposition. Ce
jeune engagé a quitté le pays a cause des violences politiques qu’il a subi pendant les manifestations politiques organisées par l’opposition Guinéenne. Contacté par notre rédaction depuis la France, Barry Aliou revient sur la péripétie de son exil forcé.
Témoignage!
« Je me suis engagé en politique au sein de l’UFDG le 1er novembre 2015, au comité secteur1 Hamdalaye afin de participer activement à l’instauration d’une vraie démocratie en Guinée, redonné du souffle au peuple de Guinée. J’étais très actif, disponible à servir les
militants du parti.
A l’annonce de la manifestation politique du 16 aout 2016, j’ai participé activement à travers une campagne de sensibilisation et de mobilisation des militants. J’ai incité les gens à répondre à l’appelle de l’opposition républicaine pour dénoncer la mal gouvernance. Pendant que nous revenions à la dite manifestation, les gendarmes nous ont intercepté sur la route le prince précisément à Bambeto. Ils ont largué de gaz de lacrymogène sur nous. Face à notre
résistance, ils ont tiré à bout portant et à balle réelle sur les manifestants. Où il y a deux morts et des blessés graves. J’ai eu peur, j’ai tenté de m’échapper quand un des gendarmes m’a poursuivit. J’ai couru et il m’a tiré à gaz lacrymogène, je suis tombé et blessé
sur les deux jambes. Il m’a trouvé là où j’étais couché, il m’a bastonné, ligoté et amené à la gendarmerie de cosa où j’ai passé 21 jours dans des conditions inhumaines et atroces. Les gardes m’accusaient à tort d’atteindre à la sureté de l’Etat. Je suis qualifié le rebelle de ma communauté. A cause de mon visage enflé en prison j’ai été libéré après que mon parti et mon papa ont payé un pot de vain à condition d’arrêter toutes activités politiques. Après
mon traitement j’ai renoué à mes engagements politiques pour défendre
les intérêts des citoyens de mon pays.
Lors du congrès du 02 avril 2017, je suis élu secrétaire à l’organisation et l’implantation de notre comité de base. Pour préparer une manifestation prévue le 04 octobre 2017 appelé par l’opposition pour exiger la tenue des élections locales, j’ai organisé un meeting politique le 03 octobre 2017 en vue de mobiliser les militants et sympathisants à répondre à l’appel de l’opposition. Le chef quartier et les militants de RPG parti au pouvoir jaloux du succès de notre événement, m’ont dénoncé à la gendarmerie. Les forces de l’ordre ne m’ont laissé aucune chance. J’ai été brutalement arrêté par des gendarmes à mon domicile, injurié de tous les noms d’oiseaux, bastonné à coup de matraque. Je suis conduit en prison à la
gendarmerie de Hamdalaye.
Apres quelques jours de détention je fus transféré à la maison centrale de Conakry où les gardes ont été très violents envers moi. Ils m’ont retenu en prison jusqu’au 04 février 2018 jours où je me suis évadé de prison. Ma famille a pu négocier mon évasion via un agent pénitencier moyennant une grosse somme et ma fuite du pays le 07 novembre 2018 pour éviter de mourir en prison. Je suis arrivé à Bamako où j’ai reçu des soins traditionnels pour pouvoir continuer mon exil forcé. Je suis rentré en France le 03 avril 2018, pour moi je me sens en sécurité et ma vie n’est plus en danger ici ».