Hausse du prix du carburant : Le ministre Zakaria Koulibaly se justifie

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Au lendemain de l’entrée en vigueur de la mesure relative à l’augmentation du prix du carburant en Guinée, le nouveau ministre des hydrocarbures, a reçu le lundi, 02 juillet 2018 à son département, des médias pour aborder cette question. Zakaria Koulibaly a justifié cette décision unilatérale du gouvernement par la hausse du prix du baril de pétrole sur le marché international et de nombreuses pertes que notre pays aurait enregistrées dans ce secteur au cours des dernières années.

« La toute première raison et la plus importante qui a pesé sur l’augmentation du prix du carburant à la pompe est l’envolée du prix du baril sur le marché international, passant de 50 dollars en 2016 à plus de 75 dollars voire 78. Cette situation découle de la décision des pays de l’OPEP de baisser leur production en octobre 2016. Selon la loi du marché, quand l’offre est inférieure à la demande, le prix augmente », a entamé le ministre, rappelant qu’au moment où le prix du litre de carburant a été fixé à 8000 GNF en mars 2015 dans notre pays, le prix du baril était à 45 dollars sur le marché international.

En plus de la hausse du prix du baril sur le marché international qui est due aussi à plusieurs facteurs selon lui, Zakaria Koulibaly explique qu’il y a également la dépréciation du franc guinéen par rapport au dollar qui a amené le gouvernement guinéen à rehausser le prix du carburant : « En 2015, un dollar s’échangeait autour de 7000 GNF, contre 9000 actuellement. C’est très difficile puisque la Guinée importe sa consommation à travers des devises étrangères », soutient-il.

Le ministre des hydrocarbures indique que l’Etat guinéen a toujours eu la volonté de maintenir le prix du carburant invariable. C’est ce qui explique, selon lui, la subvention que l’Etat accordait au secteur pétrolier. Mais il souligne que cette subvention était devenue insupportable pour l’économie du pays et qu’il fallait donc revoir à la hausse le prix du litre de carburant. « Depuis fin 2017, la perte enregistrée par l’Etat et par mois dans le secteur pétrolier, s’élève à 135 milliards de nos francs », a-t-il affirmé.

« De 2016 à octobre 2017, la subvention du secteur pétrolier a coûté à l’Etat quelques deux mille milliards de nos francs, soit quelques 500 millions de dollars. Ce qui équivaut au montant investi pour la construction du barrage de Kaléta. A supposer que l’Etat mobilise ce montant, il aurait pu construire ce barrage sans faire recours aux appuis extérieurs. D’octobre 2017 à juin 2018, les pertes sont estimées à plus de 750 milliards de nos francs. Ces pertes devenaient de plus en plus lourdes de conséquences pour notre économie et donc insupportables pour l’Etat, d’où la raison d’augmenter le prix à 10 mille », ajoute le ministre.

Et selon lui, malgré cette hausse du prix de carburant dont le litre passe de 8000 à 10 000 francs, le carburant est encore moins cher en Guinée que dans les pays de la sous-région : « Au Sénégal, le litre est à l’équivalent de 12 000 GNF, en Côte d’Ivoire et au Mali, ce n’est pas moins de 11 500 GNF le litre », affirme monsieur Koulibaly.

Le ministre dit que le gouvernement comprend toutefois les craintes des citoyens face à cette augmentation du prix du carburant. Et c’est pourquoi, il annonce des mesures d’accompagnement : « Le gouvernement envisage, côté transport, de remettre en circulation le train de banlieue à l’arrêt depuis peu, de mettre en circulation les 50 bus turcs stationnés depuis 2017, et de réparer (probablement) les autres bus de la Soguitrans en panne, pour faciliter le déplacement des personnes et leurs biens », souligne-t-il.

Il n’a fait cependant, aucune annonce concernant les populations de l’intérieur du pays, ni une mesure relative à l’augmentation de tous les prix qui va suivre la hausse du prix du carburant, et qui devrait éprouver davantage le pouvoir d’achat déjà très faible de la grande majorité de la population.

 

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