Plus de 330 stagiaires de la RTG viennent d’être intégrés à la Fonction Publique guinéenne. Une victoire pour eux, certes. Mais derrière ce succès éclatant, se cache un profond malaise : 49 stagiaires de Horoya, tout aussi engagés, ont été écartés sans explication. Oubliés du processus, privés d’une chance équitable, ils deviennent les visages d’une injustice institutionnelle flagrante.
Durant des années, ces jeunes journalistes ont donné le meilleur d’eux-mêmes au journal officiel de l’État, Horoya, participant activement à l’information publique dans la plus grande discrétion. Leur engagement aurait dû être reconnu au même titre que celui de leurs collègues de la RTG. Mais au moment décisif celui d’intégrer les 156 postes ouverts par la Fonction Publique leur avenir a été balayé d’un revers administratif.
Un protocole aux contours flous, une sélection biaisée
Tous avaient postulé dans les mêmes conditions. Tous avaient payé les mêmes frais. Pourtant, un protocole d’accord confidentiel a permis l’intégration exclusive des stagiaires de la RTG. Dans le même temps, le Ministère de l’Information et de la Communication a été retiré de la plateforme d’inscription, sans justification publique, laissant les autres structures sans recours.
Cette gestion sélective soulève une question cruciale : Horoya a-t-il été sacrifié sur l’autel du favoritisme ?
La mise à l’écart d’un média aussi emblématique, déjà confronté à un effectif vieillissant et à un manque criant de personnel, conforte ce soupçon.
Des engagements non tenus, une confiance brisée
Le ministre Fana Soumah avait promis de défendre l’intégration d’une partie des stagiaires. Aujourd’hui, ses engagements semblent enterrés. Horoya, pourtant pilier de la presse étatique, fait figure de parent pauvre d’un système centré exclusivement sur la RTG.
Le cri des stagiaires n’est pas un simple appel à l’emploi. C’est un appel à la justice, à la reconnaissance et à la dignité. Leur mise à l’écart pose un grave problème de gouvernance équitable dans une République qui revendique l’unité, la transparence et le mérite.
Il est donc temps d’agir. Les plus hautes autorités de l’État, à commencer par le président Mamadi Doumbouya, sont appelées à entendre cette voix ignorée. Car la vraie grandeur d’un État ne se mesure pas à ceux qu’il favorise, mais à ceux qu’il choisit de ne pas abandonner.
Le Collectif des Stagiaires du journal Horoya