Emmanuel Macron et Félix Tshisekedi se sont finalement rencontrés au Kenya. Les présidents français et congolais ont partagé ce mercredi soir un dîner avec leur homologue kényan, à Nairobi. Une rencontre tripartite qui n’était pas prévue, mais les trois hommes ont voulu aller de l’avant.
Les élections contestées en RDC restent dans les mémoires, « mais il faut avancer », dit-on à l’Elysée. Emmanuel Macron et Uhuru Kenyatta, visiblement sur la même longueur d’onde, ont demandé à leur homologue congolais de prendre son indépendance vis-à-vis de l’ancien président Joseph Kabila, au moment où on attend toujours la nomination d’un premier gouvernement. « Il faut un cabinet d’ouverture, qui donne de la place à l’opposition et aux camps de Martin Fayulu et Moïse Katumbi notamment », indique une source diplomatique.
Etant donné le caractère toujours contesté de la présidentielle congolaise, les partenaires de Kinshasa demandent des gages de bonne volonté à Félix Tshisekedi. Vis-à-vis de l’Union européenne, c’est notamment la réouverture de la Maison Schengen. Elle avait fermé en février 2018, à la demande du ministre congolais des Affaires étrangères de l’époque, Léonard She Okitundu, en pleine crise diplomatique entre le Congo et la Belgique. Or cette représentation consulaire, gérée par Bruxelles, était commune à 17 pays et délivrait des visas européens aux Congolais.
Autre gage demandé : concernant la Monusco. Le mandat de la force onusienne en RDC doit être renouvelé ce mois-ci. « Il faut un dialogue avec l’ONU pour savoir quel rôle elle jouera dans l’avenir. C’est une préoccupation majeure », dit-on à l’Elysée, citant la situation dans l’Est, à Beni, ou encore l’épidémie Ebola. Visiblement, Félix Tshisekedi a écouté ses partenaires, mais n’a pas fait de promesse. « Le président congolais a des équilibres compliqués à respecter », explique la présidence française.
rfi