Il avait environ 17 ans, lorsque son père âgé de 80 ans a fait un rêve où Le Seigneur lui a instruit d’immoler son seul et unique fils d’alors. Le père informa son fils du contenu de son rêve ! Le fils demanda à son père d’exécuter les instructions du Seigneur et lui assura de sa disponibilité à faciliter cette exécution.
Le jour J, le père amena le fils dans l’endroit indiqué pour l’exécution de son rêve. Le Satan alla à la rencontre de la maman de l’enfant et l’informa que son vieux mari aurait décidé d’immoler son fils à cause d’un simple rêve !
La maman répliqua en disant : mon fils et moi sommes tous derrière mon mari. Nous acceptâmes la décision divine. Le Satan rejoint le père et le persuade de ne pas immoler son fils unique à cause d’un rêve banal. Il lui rappela de son âge très avancé au vu duquel il ne lui serait plus possible d’avoir un autre enfant !
Cette argumentation satanique poussa le père à reculer et à avancer à quelques mètres du premier endroit où il avait décidé d’immoler son fils. Lorsqu’il s’est prêté à immoler en ce deuxième endroit, le Satan le suivit et renforça la confusion et la désolation dans la tête du père éprouvé. La confusion commença à avoir raison de lui. Il décida aussi de reculer et d’aller à un troisième endroit. Le Satan insista et répéta le même raisonnement. Cette fois-ci, le père éprouvé refusa non seulement de l’écouter mais aussi d’écouter son sentiment parental et son affection naturelle pour son unique fils.
C’était à ce moment-ci qu’il décida de fermer ses jeux et jeta son fils sur le front pour l’immoler.
Le Seigneur l’appela et le félicita d’avoir réussi le test et fait échouer les tentations de Satan. Il le récompensa depuis lors du titre réservé uniquement à lui. C’est le titre de l’ami intime du Seigneur (Khalil Rahman). Il lui donna plus tard un deuxième fils qui sera appelé Isaac !
Il récompensa le fils aussi par le titre d’un messager de Dieu. Et sa femme fût récompensée par le Paradis et un modèle à suivre dans la bravoure et la sérénité.
Les personnages de cette épreuve divine ne sont autres que le Prophète Abraham, son fils aîné le Prophète Ismaël et sa femme Hadjar.
Tous les trois sacrifièrent les choses les plus chères à chacun d’entre eux. Le Prophète Abraham sacrifia son amour pour son fils unique pour montrer sa dévotion et sa soumission totale à Son Créateur. Le Prophète Ismaël sacrifia sa propre vie pour faciliter la tâche à son père et pour le joindre dans la dévotion et la soumission. Quant à Hadjar, celle-ci sacrifia son attachement maternel à son fils unique pour accompagner son mari et pour se soumettre aux instructions divines.
En effet, le Seigneur commanda Abraham et sa famille à ce magnifique sacrifice exemplaire, je cite :
《Puis quand tous deux se furent soumis (à l’ordre d’Allah) et qu’il l’eut jeté sur le front, voilà que Nous l’appelâmes: «Ibrahim (Abraham) ! Tu as confirmé le rêve. C’est ainsi que Nous récompensons les bienfaisants. C’était là certes, l’épreuve manifeste. Et Nous le rançonnâmes d’une immolation généreuse. Et Nous perpétuâmes son renom dans la postérité: « Paix sur Ibrahim (Abraham).» Ainsi récompensons-Nous les bienfaisants; car il était de Nos serviteurs croyants. Nous lui fîmes la bonne annonce d’Ishaq comme Prophète d’être les gens vertueux》 Sourat Saafaat: 103-112.
De cette épreuve de la vie traversée par cette famille, les écritures saintes nous interpellent d’apprendre à sacrifier des choses qui nous sont très chères pour plaire notre Seigneur.
Ceci dit que nous devons humainement sacrifier notre amour pour le pouvoir afin de sauver des vies et de protéger les biens. Nous devons dignement sacrifier notre amour pour la fortune en vue de partager le peu que nous avons et de venir au secours de nos semblables qui n’arrivent pas à répondre à leurs besoins nécessaires.
Nous devons humblement sacrifier notre orgueil pour reconnaître nos erreurs et nos défauts. Nous devons pudiquement sacrifier notre égo et notre arrogance pour reconnaître la vérité et la justice.
Nous devons décemment sacrifier nos relations amicales pour faire-valoir la justice, l’honnêteté et la probité.
Nous devons sûrement sacrifier nos liens familiaux pour faire-valoir l’équité, la cohésion, la quiétude et la concorde.
En résumé, nous devons sacrifier tant de choses dans la vie qui nous sont chères afin de faire plaisir au Seigneur et de promouvoir les valeurs de la justice, de la vérité, de l’honnêteté, de la droiture et de la sincérité.
Oui, notre chère patrie accueille la fête du sacrifice de cette année dans un contexte très critique et très complexe.
La crise sanitaire liée à la Covid-19 continue à faire des victimes et la crise sociopolitique risque de compromettre l’avenir de la nation.
Face à ces deux crises sans précédent, les Guinéens sont interpellés plus que jamais à faire plus de sacrifices moraux pour mériter non seulement la récompense divine dans l’au-delà mais aussi pour pouvoir vivre dans la stabilité et le progrès ici-bas.
Pour ce faire, les pouvoirs publics et la classe politique devraient mettre à profit cette belle occasion de fête pour sacrifier les opportunistes et les extrémistes en leur sein, en se débarrassant d’eux totalement, afin de leur permettre de mettre un terme à l’impasse politique et de renouer un dialogue inclusif, sincère et franc.
Les sages et les chefs religieux devraient également saisir cette occasion pour sacrifier leur statut moral et leur titre social en vue de dire la vérité, rien que la vérité aux protagonistes de la crise et de défendre la justice, la cohésion, l’entente et la quiétude dans la cité.
En plus, les populations guinéennes devraient naturellement profiter de cette opportunité pour sacrifier l’amour de la fortune et de la position politique et sociale afin de tenir debout contre l’injustice, la corruption, la division et la haine.
Dans l’espoir que chacun d’entre nous fasse le sacrifice de ce qui lui est cher pour plaire à notre Seigneur et résoudre la crise, ensemble, inclinons-nous tous pieusement devant le Maître de l’univers en Lui demandant de se charger personnellement des promoteurs de la division et des instigateurs de la haine dans notre cité.
Ensemble, agenouillons-nous tous devant Le Plus Haut en L’invoquant d’étouffer incessamment tous les oiseaux de mauvais argue qui se réjouissent du malheur de leurs prochains et de la souffrance de leurs semblables.
Ensemble, prosternons-nous tous devant Le Souverain en L’implorant de réduire au silence les mythomanes qui prônent le mensonge, la calomnie, la diffamation et la médisance à travers les médias et les réseaux sociaux.
Bonne et heureuse fête du Sacrifice à vous tous et à celles et ceux qui vous sont chers.
Eid Moubaarak.
Professeur Koutoubou Moustapha SANO, PhD in Laws.