La libération du doyen Amadou Djouldé Diallo est un ouf de soulagement pour lui, pour sa famille, pour ses proches et pour ses confrères.
Dans tous les cas, dans cette affaire, la justice ne pouvait faire autrement. Il est vrai qu’elle nous a habitués parfois à des décisions qui suscitent des interrogations au point de vue du droit ; mais là, elle n’avait d’autre choix que libérer M. Amadou Djouldé Diallo.
La loi dit en effet que la personne relaxée, la personne condamnée avec sursis, la personne dont la détention provisoire couvre la peine privative de liberté et la personne condamnée à une peine d’amende doit être immédiatement libérée.
Amadou Djouldé Diallo a été condamné à une amende de 5.000.000 de francs guinéens, le juge ne pouvait pas ne pas le mettre en liberté même s’il voulait le maintenir en détention.
Ce qui est regrettable, c’est le fait qu’il ait passé plus de 80 jours en détention alors qu’il ne devait pas passer même une heure en prison. C’est pourquoi, je voudrais attirer l’attention des magistrats sur la nécessité d’accorder plus d’importance à la liberté des citoyens.
Comme l’a dit Amadou Djouldé Diallo, on ne doit souhaiter la prison à personne même à son ennemi. Les magistrats devraient se mettre un peu à la place des détenus ou de leurs familles.
Si un magistrat ou un de ses proches venait à être privé de liberté, quels pourraient être leurs sentiments ? Il est important de se poser cette question pour éviter d’envoyer des citoyens en prison lorsqu’une telle mesure n’est pas nécessaire ou est illégale.
En tant qu’avocats, il nous est arrivé d’observer des magistrats lorsque leurs proches étaient en détention. Ils sont donc très bien placés pour connaître le drame que représente pour une épouse, pour des enfants, la détention du père de famille.
En tout cas, il faut remercier tous ceux qui se sont battus pour que le doyen Amadou Djouldé Diallo, illégalement détenu, recouvre sa liberté.
Me Mohamed Traoré, avocat d’Amadou Djouldé Diallo, ancien bâtonnier