Quoi qu’on pense, les accidents de la route résultent à tout égard de l’interaction de l’homme avec certaines de ses propres créations. En tant que tels, les manifestations de ces accidents varient en fonction des pays.
Bilantiellement, on se base sur certains éléments communs de comparaison pour établir le nombre de tués annuellement sur le plan mondial et par pays.
Pour cerner davantage la situation, pays par pays, on peut faire l’échantillonnage avec l’expression: Nombre de tués/100.000 habitants, puis déterminer le total des morts sur la route en tenant compte de la taille de la population.
Exemple année 2021 pour une mortalité mondiale de 1,3 millions personnes:
☆ France 4,7 tués/100.000 (population 67.764.304) => 3.182 morts/an;
☆ Chine 17,4 tués/100.000 (population 1.400.000.000) => 243.600 morts/an;
☆ Brésil 15,7 tués/100.000 (214.326.223) => 33.649.217 morts/an;
☆ Moyenne africaine 19,4 tués/100.000 (1.400.000) => 271.600 morts/an;
☆ Norvège 1,5 tués/100.000 (5.408.320) => 81.125 morts/an (le meilleur score mondial en 2021).
D’autres méthodes plus ou moins complexes existent également pour déterminer le nombre de mort par accident de la route, en tenant additivement compte du nombre et l’état des véhicules roulants, du linéaire total et la qualité des infrastructures routières. L’expression est la suivante: Nombre de tués par milliard de véhicules km parcourus.
Face à toues ces formes de décomptes macabres et inacceptables, les analyses des spécialistes en sécurité routière sur les causes internes et exogènes des accidents de la route ont pour objectif dans un pays, que l’État prenne des mesures efficaces, les respecter et les faire respecter. À leur tour, les usagers de la route doivent se soumettre à ces mesures. En cas d’insuffisance technique dans les mesures prises, il est plus facile de corriger celle-ci que si ces faiblesses relèvent purement de la responsabilité humaine, entre autres de l’individualisme, c’est à dire le non-conformisme aux mesures efficaces prises. Celui-ci constituent d’ailleurs l’une des causes majeures et fréquentes des accidents de la route dans le monde. Sans prise de conscience effective, ce défaut est très difficile à combattre en circulation routière.
En effet, le code routier est élaboré sur la base de la conformité. Comme quoi, sur la route, le droit public prime sur le droit individuel sauf dans les cas exceptionnels (ambulances, plus hautes autorités, etc…)
Quand l’individualisme côtoie l’égoïsme, cette collaboration génère souvent un grand nombre de monstres appelés les accidents graves de la circulation.
Ci-dessous, quels exemples du non-conformisme dans le domaine de la circulation routière dans notre pays:
☆ Les conducteurs qui violent constamment le code de la route pour leur intérêt personnel;
☆ Les passagers qui encouragent ou qui laissent des conducteurs glisser dans l’imprudence (excès de vitesse, surcharges, dépassement défectueux, etc..) pour leur intérêt personnel;
☆ Les agents de sécurité routière qui manquent d’éthique et de déontologie pour leur intérêt personnel;
☆ Les conducteurs et les passagers qui ne respectent pas les bons agents de sécurité routière pour leur intérêt personnel;
☆ Prendre le sens contraire sans motif valable et sans se faire repérer suffisamment;
☆ Les mécaniciens qui trompent les conducteurs dans la réparation des véhicules pour leur intérêt personnel;
☆ L’importation et la vente des véhicules d’âge interdit par l’État.
Face à ce fléau qui est loin de nous dire ses derniers mots, nous n’avons de choix que de lui opposer notre vigoureux et irréversible « ça suffit » dans lequel l’individualisme et l’égoïsme doivent être combattus soigneusement en circulation routière dans notre pays.
Par Balla Moussa Konaté, spécialiste en sécurité routière
Ensemble, pour des routes sûres en Guinée.