Une confusion grandissante dans la population
À quelques semaines de l’adoption de la nouvelle Constitution, un constat s’impose : la communication gouvernementale sur le texte fondamental peine à convaincre et, surtout, à éclairer. Entre approximations et promesses mal expliquées, la population navigue dans une confusion totale quant à la portée réelle des articles et innovations introduites.
Des interprétations trompeuses
Hier encore, dans un café de Conakry, un jeune étudiant m’a affirmé, sûr de lui, que « désormais en Guinée, après l’adoption de la Constitution, le master sera gratuit pour tous les étudiants ». Une déclaration séduisante, mais fausse dans sa généralité : il ignorait complètement les conditions strictes qui encadrent cette disposition.
Ce n’est pas un cas isolé. Plusieurs articles et innovations, pourtant essentiels, sont aujourd’hui vulgarisés de manière incomplète ou erronée. À terme, cette mauvaise explication pourrait être perçue comme un mensonge d’État si l’application réelle diffère de ce qui a été promis.
Le danger d’une contestation post-adoption
L’histoire récente démontre que des attentes mal gérées peuvent se transformer en frustrations collectives. Si la population découvre que certaines « promesses » n’existent pas dans les termes annoncés, la confiance envers les institutions risque de s’effriter, ouvrant la voie à des manifestations et à des divisions.
Revenir à la source : le rôle clé du CNT
Pour éviter un tel scénario, il est urgent d’impliquer pleinement le Conseil National de la Transition (CNT), institution qui a élaboré la Constitution et qui dispose d’outils pédagogiques fiables pour en expliquer le contenu.
Sous la clairvoyance de son président, les cadres du CNT, spécialement formés pour cette mission, peuvent offrir à la population une lecture fidèle et méthodique du texte, en rappelant que son écriture a impliqué toutes les sensibilités nationales.
Une communication claire, gage de stabilité
La Constitution est plus qu’un texte juridique : elle est le socle de la paix sociale et de la cohésion nationale. Sa mauvaise interprétation serait une faute politique majeure. La transparence, la précision et la pédagogie doivent être les maîtres-mots de sa présentation au peuple.
Ibrahima Sory Keita