La presse privée de Guinée ne conjugue-t-elle pas le même verbe avec les nouvelles autorités de Conakry ? Difficile de répondre à cette question. Mais, tout porte à croire. De l’ombre à la lumière, et pourtant, le président Doumbouya n’a jamais manqué de courage pour apprécier cette presse dès les premières heures de son coup d’État.
Au micro de nos confrères d’espace FM, il a même loué les efforts de la presse privée de leur professionnalisme sans ambiguïté. Ce discours avait pourtant suscité tant d’espoir chez les hommes de média. Ils pensaient une rupture totale avec tous les traitements inhumains dégradants, qu’avait subis la presse privée au régime déchu. La presse privée voyait à Doumbouya leurs portes-bonheurs.
Mais, malheureusement la montagne a accouché de la souris. Le rêve de cette presse longtemps étouffée de son ambition par un régime sans foi a été brisé depuis plusieurs années. Qui ne se rappelle pas du fameux incident survenu entre forces de l’ordre et les journalistes au PM3 de Matam où une simple manifestation de soutien des confrères de Gangan accusés à tort d’annoncer la mort de l’ancien président Alpha Condé a viré le cauchemar, des journalistes blessés, les matériels endommagés.
Depuis ce drame, la justice n’a jamais bougé d’un iota pour tirer les choses au clair. Cette page sombre dans l’histoire de la presse guinéenne reste effroyable voir atroce. Tous ces souvenirs abominables pouvaient être effacés par les nouvelles autorités mais en vain. Contre toute attente, tout a commencé à la prestation de serment de Mamady Doumbouya tenue le vendredi 1er octobre 2021 au palais Mohamed 5 ,quand les journalistes en pompe se sont déplacés pour la couverture médiatique de cette cérémonie publique, mais n’ont pas eu accédé à la grande salle, sauf une poignée.
Le seul motif qu’on a brandi devant les frustrés était de dire que la place réservée aux journalistes était limitée. C’était la croix et la bannière que nos amis invités dans cette circonstance ont eu l’accès dans la salle de la cérémonie. Même si cet argument ne tenait pas la route. Comme dit un adage ‘’Rien n’est tard.
Après cette brouille, une autre humiliation a été infligée à nos confrères qui ont pris part à la prise de fonction du premier ministre Mohamed Beavogui. Certains journalistes du secteur privé n’ont pas eu l’accès non seulement la salle du palais Mohamed 5, mais aussi, ils ont été chassés comme un poussin dans les locaux de la primature.
Face à toutes ces situations, un autre cas est venu augmenter le tableau sombre. C’est l’attaque dont a fait l’objet le groupe Djoma la nuit du samedi à vendredi. Pas de perte en vie humaine ni de blessé de la part de nos confrères mais, les travailleurs restent sous le choc. Pour tenter de laver le linge sale en famille, une délégation du CNRD à sa tête l’actuel Haut commandement de la gendarmerie Balla se sont rendus sur les lieux, mais le discours n’a jamais été rassurant. Au moment où nous rédigeons cette tribune nous venons d’apprendre que le compte de djoma a été gelé. Tous ses exemples prouvent à suffisance que la presse privée est loin de tirer son épingle du jeu. A quand la presse privée sera-t-elle libre en Guinée ?
Qui viendra sauver cette presse longtemps marginalisée ? Pour l’heure ces questions restent sa réponse. Que Dieu sauve la presse Guinéenne.
Mamady Kansan Doumbouya