RDC: l’ex-chef de guerre Bosco Ntaganda condamné par la CPI

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À La Haye, Bosco Ntaganda a été reconnu coupable par la Cour pénale internationale (CPI) de crimes de guerre et crimes contre l’humanité. L’ancien chef de milice, aujourd’hui âgé de 45 ans, a joué un rôle déterminant, selon la CPI, dans les atrocités commises en 2002 et 2003 en Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo.

L’ancien chef de guerre a été reconnu coupable de 18 chefs d’accusation. La litanie des crimes que le juge a déroulés lors de l’audience face à un Bosco Ntaganda assez impassible est assez longue : coupable de meurtre, d’attaques contre des civils pour des motifs ethniques, coupable de viol, d’esclavage sexuel, de pillage.

L’ex-commandant en second de la branche armée de l’UPC, qui était l’une des nombreuses milices qui sévissait dans la région en 2002 et 2003, est condamné en qualité de chef pour les ordres donnés lors des opérations de ratissage comme l’avaient raconté des témoins. Des opérations militaires qui visaient à s’emparer de cette région minière.

À la lecture du verdict, le président s’est longuement arrêté sur le massacre de Kobou, où des hommes, des femmes, des enfants et même des bébés avaient été massacrés dans une bananeraie. Les juges ont aussi reconnu Ntaganda coupable de l’assassinat d’un prêtre dans la ville de Mongbwalu, qui était qualifiée de « ville des chercheurs d’or » par différents témoins.

C’est donc presque un sans-faute pour le procureur. Presque, parce qu’à 45 ans, Bosco Ntaganda a une longue carrière de milicien, puisqu’il avait rejoint sa première milice alors qu’il n’avait que 17 ans. Il n’a ensuite jamais cessé de faire la guerre, mais les accusations de la Cour ne portaient que sur les crimes de 2002 et 2003.

La sentence sera prononcée dans les prochaines semaines, après de nouvelles audiences. L’ex-milicien risque jusqu’à trente ans de prison. On peut s’attendre à ce que le procureur requiert la peine la plus lourde, puisque Bosco Ntaganda a été reconnu coupable de tous les crimes qui lui ont été reprochés.

Ces nouvelles audiences sur la sentence n’empêchent pas les victimes d’enclencher dès maintenant la procédure de demande de réparations. Près de 2 200 victimes ont été représentées depuis le début de cette affaire, lors des quatre ans de procès, et sont donc en droit de demander de telles réparations dont le montant et la nature seront décidés par les juges.

La seule difficulté est que, pour l’instant, la CPI n’a pas été très efficace sur cette question. Le milicien Thomas Lubanga, avec lequel Bosco Ntaganda avait combattu dans l’est de la RDC, a été condamné par la Cour en 2012, mais les victimes n’ont toujours pas vu la couleur de ces fameuses réparations.

Rfi.fr

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