Dissolution du gouvernement : notre message de citoyen au Président de la transition (Par Babila Keita)!!!

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Monsieur le Président, cher grand frère,

Vous avez pris la décision sur vous hier, de dissoudre le gouvernement de la transition à la grande surprise de la nation. Nous espérons bien évidemment, que cette décision courageuse résulte d’une longue réflexion en lien avec les nombreuses crises auxquelles les Guinéens sont confrontés depuis un certain temps, mais aussi, à cause du comportement indélicat et déshonorable de certains de vos cadres, notamment des membres du gouvernement dissout, qui ont rabaissé au plus bas niveau, la responsabilité et la sagesse que commande la fonction étatique.

Monsieur le Président, la dissolution du gouvernement, est l’une des rares décisions saluée par les Guinéens depuis l’amorce de cette transition.
Nous espérons que vous en êtes aussi conscient. Et pour que cela puisse vous aider à obtenir une certaine garantie de paix et de stabilité, il faut nécessairement et impérativement honorer l’espoir du peuple quant à la formation du prochain gouvernement et les objectifs qui vont lui être assignés.

Monsieur le Président, faites de ce moment, le temps de la réparation, du pardon, d’ouverture, mais aussi et surtout, le temps pour le rétablissement de la confiance entre vous et le peuple qui a souscrit à l’esprit du Coup d’État que vous appelez “prise de responsabilité”, le 5 septembre 2021.

C’est pourquoi Monsieur le Président, en tant que citoyen indigné par le comportement irresponsable des membres du gouvernement dissout, nous nous faisons le devoir de vous faire part de quelques propositions, pour vous aider à mieux cerner la situation qui vous a échappé et qui vous a éloigné depuis maintenant 2 ans, des préoccupations essentielles des populations et des objectifs fondamentaux d’une transition.

A présent Monsieur le Président, la mesure qu’il faille prendre désormais, c’est d’éviter de vous faire prendre au piège par le même groupe qui vous entoure, dans le choix des hommes et femmes qui doivent appartenir au prochain gouvernement. Être ministre, doit obéir à des critères. Et pour l’évaluation des hommes par rapport à leurs compétences et leur probité, il faut d’autres hommes reconnus pour les mêmes valeurs. C’est pour dire que ce sont les meilleurs qui savent reconnaître les meilleurs, les plus bons reconnaissent aussi les moins bons et les passables savent aussi identifier les médiocres.

En clair, la constitution du prochain gouvernement, ne doit pas se faire entre les quatre murs du palais cette fois-ci, ou par le gré des groupes d’intérêts dont les ambitions sont portées sur des causes personnelles que sur les préoccupations essentielles auxquelles nous devons faire face dorénavant. Ce qui nous emmène à dire qu’il faut désormais et nécessairement un gouvernement d’ouverture prenant en compte toutes les compétences et toutes les expériences utiles à la nation.

A ce gouvernement, l’objectif principal qu’il faut assigner, c’est d’améliorer le pouvoir d’achat des Guinéens et d’établir un calendrier fiable et jouable pour l’organisation des futures élections dans la transparence avant le 31 décembre 2024, sans la participation des acteurs de la transition, conformément aux dispositions de la Charte.

Troisièmement, il faut décider de la libération des détenus politiques, y compris ceux qui sont devant la CRIEF dans des procédures qui peinent à établir leur culpabilité. Il faut les laisser retrouver leurs familles tout en continuant de répondre devant la justice, espérant que ceux qui sont coupables soient punis et ceux qui sont innocents, soient acquittés.

En suite, il faut faire appelle à tous les exilés politiques pour qu’ils regagnent leur patrie. C’est par les efforts de l’ensemble des filles et fils de la nation qu’on peut réussir à développer notre pays dans la paix et dans l’unité.

Il faut aussi permettre à ce que les anciens ministres d’Alpha Condé qui sont assignés à domicile depuis le 5 septembre 2021, aient la liberté de se mouvoir et examiner le dégel de leurs comptes afin qu’ils puissent jouir de ce qui leurs revient de droit.

Monsieur le Président, il faut également libérer les médias, l’internet et l’ensemble des libertés publiques dont l’exercice constitue l’oxygène de la démocratie. Ce qui pourrait aussi garantir à votre régime et dans une large mesure, la crédibilité de votre régime aux yeux des partenaires internationaux.

Enfin, il faut mettre les mécanismes fiables en place pour auditer la gestion du gouvernement dissout.

Monsieur le Président, ce sont entre autres les mesures que nous vous recommandons au nom de la paix, de l’unité et de la stabilité, pour une transition inclusive et réussie pour votre honneur et pour le bien de la République.

Par Mamoudou Babila KEÏTA, Journaliste-citoyen.

 

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