Affaire Ahmed Kanté et Zotov : Un Procès Émaillé d’Incohérences et de Manquements

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L’audience du 3 mars 2025 dans l’affaire opposant Ahmed Kanté à Zotov a une nouvelle fois mis en lumière les nombreuses contradictions et lacunes dans les déclarations de ce dernier. Tout au long du procès, Zotov a multiplié les imprécisions, les omissions et les réponses évasives, mettant en doute la solidité de ses accusations contre Ahmed Kanté.

Des incohérences dès le début

Dès les premières questions, Zotov a été confronté à des contradictions évidentes. Il a d’abord affirmé que la société ABC existait en 2018, mais plusieurs de ses propres déclarations et documents contredisent cette affirmation. Lorsqu’il a été interrogé sur un premier document produit dans l’affaire, il a reconnu qu’il concernait la société ER et non ABC, ce qui jette un doute sur la pertinence des pièces à conviction présentées par l’accusation.

Le tribunal a également relevé une possible tentative de tromperie concernant la présentation des documents, où le nom « ER » figurait en grand et « ERM » en petit. Zotov a balayé cette observation en évoquant une simple erreur, sans fournir d’explication convaincante.

L’incapacité à prouver ses affirmations

Zotov a été mis en difficulté lorsqu’il a dû prouver l’existence d’un accord entre ERM et GBT, censé être approuvé par les autorités. Il a affirmé qu’un tel accord existait, mais n’a produit aucune preuve tangible. Pire encore, lorsqu’il lui a été demandé pourquoi la lettre d’approbation de cet accord n’avait pas été fournie, il a présenté à la place une lettre de notification, un document qui ne constitue en rien une approbation officielle.

De même, il a reconnu que le contrat entre ERM et Axis ne concernait pas ABC, contredisant ainsi ses précédentes déclarations sur l’implication d’ABC dans ces transactions.

Un projet inexistant et une gestion contestée

Un point clé du procès a été la question de savoir si ABC était réellement une entité opérationnelle ou si elle n’existait que « dans un sac à dos », comme le soulignaient plusieurs correspondances adressées aux autorités guinéennes. Ces documents mettaient en évidence un conflit interne au sein des sociétés ER et dénonçaient le rôle de Zotov, dont la gestion aurait conduit à l’échec du projet.

Zotov s’est défendu en affirmant qu’il avait signé des contrats d’amodiation approuvés par le Ministre des Mines et qu’il avait obtenu des licences, mais, encore une fois, il n’a fourni aucun document pour le prouver.

Les accusations contre Ahmed Kanté mises à mal

L’accusation portée contre Ahmed Kanté reposait en partie sur l’affirmation selon laquelle il aurait créé GIC en 2019, une société supposément en concurrence avec ABC. Toutefois, Zotov a été incapable de démontrer qu’Ahmed Kanté apparaissait dans les statuts de cette société ou qu’il en était le gérant.

Lorsqu’il lui a été demandé à quelle date il situait l’abus de confiance, Zotov a répondu « 2019 », alors que le document censé prouver cet abus datait de 2022. Une contradiction majeure qui affaiblit considérablement ses accusations.

De plus, bien que Zotov ait affirmé qu’Ahmed Kanté avait bénéficié d’informations et de relations entre 2018 et 2019, il n’a pas pu expliquer précisément comment cette transmission avait eu lieu, se contentant de mentionner un intermédiaire, Claude Lorcy.

Un emploi fictif et des déclarations fuyantes

Autre point troublant : Zotov a d’abord affirmé ne pas connaître la fonction d’Ahmed Kanté en 2018, avant de prétendre qu’il avait été embauché le 24 septembre 2017 par « peut-être ER ». Interrogé sur l’existence d’un contrat de travail attestant de cette embauche, il n’a présenté aucun document.

Cette absence de preuves devient encore plus problématique lorsqu’on lui demande comment ABC, créée en novembre 2018, aurait pu embaucher Ahmed Kanté avant même d’exister. Une question à laquelle Zotov n’a tout simplement pas répondu.

Des responsabilités éludées et des paiements non justifiés

Enfin, sur la question des contrats d’amodiation avec GBT et AXIS, qui ont échoué, Zotov a évité de répondre à la question de la responsabilité d’Ahmed Kanté, renvoyant une fois de plus à des documents supposément présents dans le dossier du tribunal.

Quant au paiement des droits dus à l’État, il a affirmé les avoir réglés lui-même, mais sans apporter de preuves concrètes.

Un dossier de plus en plus fragile

L’audience du 3 mars 2025 a mis en lumière les failles majeures du dossier porté par Zotov. Incapable de fournir des preuves solides, multipliant les contradictions et évitant les questions les plus gênantes, il peine à convaincre sur la réalité des accusations portées contre Ahmed Kanté.

À ce stade du procès, la défense d’Ahmed Kanté semble renforcée par ces incohérences, tandis que l’accusation de Zotov perd en crédibilité. La suite des audiences déterminera si ces manquements auront un impact décisif sur l’issue du procès.

Source : guineemining.info

 

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