Conseil National du Patronat guinéen : Pas de légitimité pour Kaba Guiter

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Le Ministre du Commerce Bernard Gomou est passé, la semaine dernière, sur Fim FM pour un exercice médiatique qui visait essentiellement à légitimer la présidence de Kaba Guiter, usurpée à la suite d’un congrès que la Cour d’appel de Conakry avait interdit en amont et que le Tribunal de première de Kaloum a invalidé en aval, pour non-conformité aux lois sociales de notre pays. 

Suite à cette sortie ratée, de nombreuses questions persistent : le Ministre du Commerce était-il bien informé de la situation ? Y a-t-il une puissante main noire derrière sa prise de position ? A-t-il des intérêts à protéger avec Kaba Guiter ?

Pour tout dire, ce dernier n’a aucune légitimité selon l’écrasante majorité des fédérations patronales représentatives au sein du CNP-Guinée. Et pour cause, Ansoumane Kaba Guiter et Cie ont organisé leur simulacre de congrès, le 23 avril 2016 à l’hôtel Millénium alors que les magistrats avaient demandé d’y surseoir.

Mais le clan Guiter a défié la justice en tenant tout de même ledit congrès au mépris total de la Justice. C’est alors que Dame Themis invalidera celui-ci par l’ordonnance ci-après (ci-dessous en diaporama la déclaration du Ministre de la Justice d’alors Me Cheick Sacko et l’ordonnance portant annulation du congrès).

Le président régulièrement élu reste et

demeure bien entendu El-Hadj Habib Hann qui a été porté à la tête du CNP-Guinée à la suite d’un congrès électif. Un congrès qui avait réuni 29 fédérations patronales sur les 38 que comptait l’organisation (aujourd’hui le chiffre est passé à 42). Il avait été élu à l’unanimité des membres présents (voir procès-verbal suivant, en diaporama).

 

Contrairement à ce qui se dit et s’écrit parfois, Ansoumane Kaba Guiter n’est pas celui reconnu à l’international. On entend dire qu’il est légitimé par la FOPAO, l’OIE, etc. Ce n’est qu’un complexe et un détail trivial, d’autant plus qu’il n’appartient pas à une organisation tierce, fut-elle sous-régionale ou internationale, de légitimer les organisations nationales telles le CNP. Le dire “pour nous c’est Kaba Guiter le président légitime…” est inexpressif et n’a aucune valeur juridique à en croire les spécialistes du Droit social.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Au sein des Nations Unies d’ailleurs, la règle d’or en la matière est sans équivoque : seules les juridictions locales peuvent trouver la solution aux conflits internes (voir courrier suivant en diapo adressée par l’OIT au président du CNP-Guinée).

 

 

 

 

Pour l’Organisation internationale du travail -une branche des Nations Unies-, après l’invalidation de son congrès par un tribunal de Conakry, Ansoumane Kaba Guiter, ne pouvait plus briguer la présidence du CNP-Guinée.

 

En conséquence de cause, le président légitime du CNP-Guinée n’est personne d’autre qu’El-Hadj Habib Hann, personnalité que cette OIT a d’ailleurs invitée en avril 2019 à son centenaire. Après cela, qui pour mettre en discussion cette reconnaissance suressentielle?

 

Faut-il préciser qu’en dépit de ses manœuvres dilatoires et la cour assidue faites à certains pontes du défunt régime Condé, Kaba Guiter n’a pas réussi son tour de magie ? Car la Primature d’alors, le Ministre de la Justice Cheikh Sakoh et le porte-parole du gouvernement Damantang Camara ont successivement tenté de le rappeler à l’ordre, sans succès, de manière officielle, Kaba Guiter tient à continuer cette revendication comme si la présidence du CNP était une fin en soi et peut-être le but ultime de sa vie. Faut-il rafraîchir sa mémoire et lui inculquer l’idée que, par les temps qui courent, la revendication ne porte pas bonheur? L’heure est plutôt à la réconciliation, la protection et la pérennisation du secteur privé guinéen qui a longtemps souffert de ses clivages. Ce, pour renflouer davantage les caisses de l’État, créer des emplois et autonomiser les femmes comme l’ambitionne le président El-Hadj Habib Hann depuis son arrivée à la tête du CNP-Guinée. Le Ministre du Commerce et les autorités guinéennes doivent porter un regard approbateur à une telle motivation pour améliorer la situation économique de notre pays, transcendant le tribalisme, mode d’emploi usité et un frein du développement.

 

Bernard Gomou n’a pas à légitimer un tel mais devrait plutôt s’employer à faire respecter les lois sociales relatives aux organisations comme le CNP pour faire régner l’ordre, au lieu de prendre position pour un Kaba Guiter avec lequel les populations soupçonnent d’avoir des interférences et des intérêts. Pour éviter d’être cloué au pilori, un jour ou l’autre, le Ministre du Commerce devrait voir les choses telles qu’elles sont, arbitrer suivant les lois sociales en vigueur en République de Guinée tout en évitant de tomber dans le piège que lui tend le clan Guiter.

 

 

 

En ce qui le concerne, c’est cela faire de la justice une boussole pour tous. C’est le préalable pour l’unification espérée et prônée par le président de la République, vision à laquelle El-Hadj Mamadou Habib Hann et ses mandants adhèrent. Dossier à suivre!…

Par Sambegou Diallo

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