Après avoir reçu deux préavis leur demandant de quitter les lieux, les riverains de la décharge publique de Dar es-salam risquent d’être déguerpis de force à partir de demain jeudi, 10 mai 2018.
C’est en tout cas ce qu’a laissé entendre le gouvernement à travers un communiqué diffusé lundi soir à la télévision nationale. Alors que ce nouvel ultimatum expire ce mercredi, ces citoyens restent partagés entre inquiétude et incertitude quant au sort qui leur sera réservé.
Aux abords de la décharge publique de Dar es-Salam, l’atmosphère est particulière ce mercredi matin. Les habitants des lieux savent qu’ils passent peut-être leur dernier jour dans leurs maisons et dans le quartier où ils ont vécu durant de très longues années. Sur place donc, c’est l’angoisse, la désolation mais aussi l’incertitude et la colère qui dominent. Ces citoyens sont partagés en deux catégories. D’abord, ceux qui ont fini par se résigner et qui s’apprêtent à sortir leurs bagages de leurs maisons.
Parmi eux, Mamadou Saliou Diallo : « Le ministre (de la ville et l’aménagement du territoire ndrl) a dit au chef de quartier de nous dire de quitter avant le 10 mai 2018. Le chef de quartier est venu nous le dire. Mais, le gouvernement devait au moins nous donner du transport pour quitter, il ne l’a pas fait. Malheureusement, on ne peut rien d’autre que de quitter. Nous allons donc sortir nos biens de nos maisons », témoigne au micro de Guineematin.com, le père de famille.
La seconde catégorie est composée de ceux qui n’entendent pas quitter les lieux sans être indemnisés. Pour ces derniers, il est hors de question de sortir les mains vides de leurs maisons. « Nous sommes là, nous n’avons nulle part où aller, nous n’avons pas les moyens de quitter, ils n’ont qu’à venir nous marcher dessus. Nous avons mené des démarches auprès des institutions républicaines, mais jusqu’à présent, il n’y a pas eu de solution. Alpha Condé veut mettre les gens dans les rues, lui qui est censé nous défendre, nous protéger. Nous sommes là nous les attendons. Nous n’avons pas dit qu’on ne va quitter, mais nous voulons être dédommagés d’abord », a dit Ousmane Diaby.
Plusieurs personnes concernées par ce déguerpissement en vue, sont allés manifester ce matin devant le siège du Médiateur de la République pour réclamer son implication afin que les riverains de la décharge soient indemnisés avant de quitter les lieux. Une rencontre est actuellement en cours (13 heures 45′) entre le Médiateur Mohamed Saïd Fofana et une délégation constituée par ces citoyens menacés de déguerpissement pour plancher autour de cette situation.
A suivre !
guineematin