L’Union Démocratique de Guinée (UDG), de Mamadou Sylla ‘’Patronat’’, ne participera pas aux élections présidentielles de 2020. L’annonce a été faite ce mardi 8 septembre 2020 par le bureau national du parti à l’occasion d’un point de presse organisé au siège dudit parti à Dixinn.
Ci-dessous la Déclaration:
Déclaration de la coalition Patriotique pour l’Alternance, relative à son retrait de l’élection présidentielle du 18 octobre 2020
Peuple de Guinée,
Chers compatriotes,
L’opposition parlementaire réunie au sein de l’Alliance Patriotique, avait émis la volonté de transformer ladite structure en Coalition électorale, dénommée Coalition Patriotique pour l’Alternance, en prélude à l’élection présidentielle du 18 octobre 2020.
C’est ainsi qu’ils ont décidé de soutenir la candidature du Chef de file de l’opposition parlementaire, l’Honorable El Hadj Mamadou Sylla.
Lors de la convention du parti UDG les 14 et 15 Août 2020, le candidat de la coalition El hadj Mamadou Sylla, avait pris acte du choix sur sa modeste personne dans son intervention, tout en relevant les fondamentaux de l’éthique, ainsi que les conditions de transparence indispensable, portant sur la fiabilité du fichier électoral.
Ensuite, nous nous sommes rapprochés de l’opposition extraparlementaire, afin d’élargir l’éventail de la coalition électorale.
Enfin, nous avons réussi à associer les partis politiques, notamment le PDC de Mohamed Cissé, les groupements féminins, les mouvements de jeunesse, les groupes d’intérêts économiques, les associations, les mouvements de soutien, les citoyens engagés, etc… Afin que cette élection citoyenne, dépasse les clivages politiques, identitaires, ethniques, religieux et communautaires.
C’est ainsi que nous sommes passés à la phase de précampagne, avec de nombreuses réunions qui nous ont permis de mettre en place le Présidium, le Directoire de campagne et les commissions de travail.
Il s’en est suivi la mutualisation des structures des partis politique membres de la Coalition en Guinée comme à l’étranger, en prévision de la campagne présidentielle du 18 octobre 2020.
Tout ceci prouve à suffisance que nous étions préparés à aller à la conquête du fauteuil présidentiel, car les populations sont prêtes à changer la donne.
Les Guinéens veulent le vrai changement, et s’accordent majoritairement, sur la rupture incontournable avec les pratiques du passé.
Nous avons relevé des insuffisances notoires, et un manque de transparence de nature à poser d’énormes problèmes à l’issue du scrutin.
Malgré nos questions restées sans réponses, et la poursuite effrénée du chronogramme fantaisiste de façon unilatérale par la CENI, l’implication des acteurs politiques concernés par la Présidentielle n’est toujours pas d’actualité.
A quelques heures de la clôture du dépôt des dossiers de candidature, aucune disposition rassurante n’est mise en place, eu égard aux ratés néfastes et scandaleux, relevés pendant les dernières élections législatives.
L’accalmie des derniers temps risque de tomber en disgrâce, avec de nombreux membres du FNDC, encore et toujours emprisonnés injustement.
Plus grave, plus de deux cents de nos concitoyens sont été tués en défendant la démocratie et l’alternance, sans que les coupables ne soient encore confondus, poursuivis et condamnés.
Les multiples violations des droits humains relevées sur toute l’étendue du territoire national, ont été exacerbées par l’attaque ignoble contre les principales autorités morales des 4 Coordinations Régionales, réunies en conclave au domicile d’Elhadj Sékouna Soumah à Tanéné.
D’ores et déjà, nous condamnons cet acte injustifié et inqualifiable, et exigeons l’ouverture immédiate d’une enquête.
De toute évidence, les préparatifs en cours à la CENI, ne pourront pas garantir la sécurisation des bureaux de vote, la quiétude sociale le jour du vote, l’installation des démembrements, le respect des délais incompressibles, etc….
Dans l’impossibilité de sécuriser les bureaux de vote, non seulement tous les électeurs ne pourront pas remplir leur droit civique, mais encore, les urnes seront à nouveau enlevées avant le dépouillement, avec l’argumentaire sécuritaire comme le 22 Mars dernier.
Ce qui fait que personne ne pourra disposer des PV de recours devant la Cour Constitutionnelle. Alors que c’est la seule façon de contrer le fichier corrompu, à la disposition du pouvoir.
De tout ce qui précède, la Coalition Patriotique pour l’Alternance a décidé de se retirer de la compétition, afin de ne pas être partie prenante à la crise post-éctorale, déjà programmée.
Cette décision partagée à l’unanimité, et qui sera largement débattue avec nos militants et sympathisants, montre jusqu’à quel point, nous sentons et redoutons les prémisses d’un chaos, que beaucoup d’acteurs nourrissent et espèrent, au grand dam des Guinéens, qui ne demandent qu’à aller aux urnes, dans la paix et la sérénité.
Il n’est pas question d’un boycott pour ce qui nous concerne, mais d’une posture responsable et avant-gardiste.
Au demeurant, toutes les composantes sociales du pays veulent l’alternance. Donc, il est temps de leur offrir cette opportunité, de façon pacifique, transparente et démocratique, dans la concorde nationale.
Vive la Coalition Patriotique pour l’Alternance
Vive la République.
Vive la Guinée.
Que Dieu bénisse la Guinée et les Guinéens