Les populations riveraines de la décharge de Dar-Es-Salam, invitées à libérer les lieux depuis le jeudi dernier, 10 mai 2018, durcissent leur mouvement en empêchant le train de la Compagnie des Bauxites de Kindia (CBK) de circuler. Depuis ce samedi, le train de la CBK n’a pas circulé, a confié à Guineematin.com une des femmes en colère. « Nous sommes présents dans ces lieux depuis le jeudi à l’aube. Et, nous n’entendons pas quitter tant qu’on ne nous écoute pas », a lancé à Madame Bintou.
Joint au téléphone par Guineematin.com, le chargé de communication de la CBK, Alpha Sow, se veut prudent : « je ne peux rien vous dire. L’information est connue de tout le monde. Les gens sont invités à libérer les abords de la décharge de Dar Es Salam sans être recasés. Mais, si vous voulez une information officielle, adressez-vous à la Direction de la compagnie et pas à moi », a dit M. Sow.
A la question de savoir les conséquences de cet arrêt, le chargé de communication de la CBK ne veut pas non plus s’y aventurer. « Vous-mêmes vous savez que si le train ne circule pas, c’est des pertes financières. Mais, honnêtement, je ne peux rien vous dire », a insisté notre interlocuteur.
Interrogées, les femmes rencontrées sur les lieux ce matin sur la T1, fermée à la circulation pour la 3ème journée consécutive, expliquent qu’aune autorité n’est venue ici pour discuter ou dire quoi que ce soit.
« A part le Chef du quartier de Dar-Es-Salam, aucune autorité n’est venue nous rencontrer, alors que nos familles sont dispersées, nos activités sont bouleversées et nous sommes perturbées par cette situation de déguerpissement forcé », a expliqué à Guineematin.con, l’une des femmes manifestantes.
Au moment où nous quittions les lieux, aucun véhicule ne pouvait traverser les rails en provenance ou en partance de Hamdallaye, ni aucun véhicule ou moto ne circulent de Dar-Es-Salam à la Carrière. Dans ce blocus, une corde traverse les rails utilisés par le train de la CBK qui n’a pas circulé depuis ce samedi matin.
Pendant ce temps, les femmes massivement mobilisées, cuisinent dans la rue, tout en protégeant les barrages érigés avec parfois un air menaçant contre les imprudents chauffeurs, dans une atmosphère tendue mais jusque là calme malgré la proximité d’un poste de gendarmerie.
Guineematin.com